Rupture et baisse de lactation, SOS 💔

[youaremysunshine]

Bonjour à toutes

Ça fait longtemps que je ne suis pas venue sur le forum mais j’ai vraiment besoin de vous.
J’ai un bébé de bientôt 11 mois que j’allaite. Il réclame souvent la tétée, je ne compte plus depuis longtemps mais il est très souvent au sein (et la nuit +++).
Il est diversifié depuis ses 6 mois à peu près.
Il mange relativement bien.
Pour la faire courte, la situation avec son Papa ne va pas bien du tout en ce moment et j’ai très peur d’une rupture (ce qui n’est pas mon choix …).
J’ai très très très peur d’une baisse de lactation suite au choc que cela me causerait (relation de 22 ans, mon premier amour, etc).
Ma mère m’a toujours dit qu’elle avait du arrêter de m’allaiter le jour où elle a perdu mon grand-père. Elle n’avait plus de lait.

Je tiens énormément à notre allaitement et je le vivrais profondément mal, je crois que j’en ferais une dépression.
Comment puis je éviter ça à tout prix ?
Je suis de nature très angoissée, je sais que je vais mettre des années à m’en remettre si cela se produit.

Merci à vous

 

[cerise]

Bonjour @youaremysunshine.
Tout d'abord, je te souhaite que la rupture n'ait pas lieu. La naissance d'un enfant est un bouleversement qui peut malmener le couple, mais souvent c'est provisoire et lié à la fatigue des premiers mois / années.
Si cela devait arriver, rien ne prouve que cela occasionnerait une baisse de lactation.
En tout cas, ce qui fonctionne le mieux pour stimuler la lactation reste le fait que bébé tète souvent.

Je te sens très angoissée, est-ce que tu vois un professionnel pour parler de tes angoisses ? Est-ce que tu as quelqu'un de bienveillant dans ton entourage à qui parler ?

 

[Astoria]

Coucou @youaremysunshine
Je pense souvent à toi et je suis bien désolée de voir que la situation n'évolue pas dans le sens que tu le souhaites.
Courage à toi.
Est-ce ce que ce risque de rupture est quelque chose qui a été verbalisé ? Comme une menace par exemple pour te faire accepter une situation (avec tes bp) qui te serait défavorable ?

 

[MmeMarguerite]

Bonjour,

Je suis désolée de lire que c’est si difficile pour toi en ce moment, je te souhaite que les choses s’arrangent .

Comment puis je éviter ça à tout prix ?

Je pense que la première chose est de ne pas partir du principe que c’est une fatalité. Tu ne sais pas comment ton corps va réagir, ni même comment ta fille va réagir. On est toutes différentes et l’histoire de ta maman lui appartient.
Je peux te raconter la mienne : j’ai perdu mon père pile aux 4 semaines de mon petit suricate, et ma lactation se porte très bien malgré mon chagrin.
C’est donc possible que ton état psychologique n’ait aucun effet sur ta lactation.

Ensuite, si jamais ça devait arriver un jour, tu es aussi bien mieux renseignée que ta maman à l’époque (je suppose). Tu fais partie de ce forum où tu pourras trouver du soutien moral, tu sais que le peau à peau favorise la lactation, que tu peux te faire un marathon de tétées juste ta fille et toi dans un cocon de douceur qui vous fera du bien… Une lactation en berne, ça se relance !

Bon courage pour les moments à venir

 

[Pauline C]

Physiologiquement, même si l'état mental, le stress, influence le réflexe d'éjection, que la fatigue fait qu'on se nourrit moins bien... la lactation ne se "coupe" pas d'un coup à 11 mois. Même si elle diminue, ce qui est aussi normal avec le temps et l'augmentation de la part de solides, ça n'aura rien d'irreversible.
J'imagine que la dose d'inquiétude doit déjà être significative actuellement, l'incertitude également, je rejoins Cerise sur le fait qu'il faudrait peut être des a present une aide pour juguler l'anxiété même si la rupture n'est qu'une possibilité parmi d'autres ?

On ne mesure pas toujours Le poids de certaines histoires de vie qu'on transmet, ma grand mère attribuait une fausse couche à la mort de son père (le plus probable est qu'il s'agisse d'une coïncidence malheureuse)...De nombreuses femmes ont mis fin à leur allaitement plus tôt qu'elles ne l'auraient souhaité par le passé par manque d'information ou d'accompagnement, je ne pense pas que ça serve à grand chose de remettre en cause leur histoire mais ça serait probablement différent de nos jours, avec des connaissances et un soutien technique. (Ma mère a sevré mes frères pour une angine avec des antibiotiques "non compatibles", elle n'a pas d'allergie qui aurait fait recourir à des antibio chelous, et le traitement de l'angine c'est à peine une semaine... c'est son histoire à elle, je ne vais pas venir 30 ans plus tard lui dire que c'est n'importe quoi et qu'elle aurait dû s'obstiner. On n'avait pas le crat à portée de clic à l'époque).

 

[youaremysunshine]

Merci du fond du cœur, ça me fait un bien fou de vous lire et ça me donne beaucoup d’espoir
Je prends le temps de vous répondre correctement dès que possible.
MERCI

 

[youaremysunshine]

Re bonjour à toutes
Encore merci du fond du cœur pour vos réponses et votre bienveillance.

Merci @cerise pour tes conseils
Mon bébé tête très très souvent donc ça me rassure énormément, à priori si rupture il y a et si je continue de lui proposer régulièrement ça devrait bien se passer.
Oui je suis très angoissée de nature mais en ce moment c’est pire que tout c’est vrai.
Je voyais la psy de l’hôpital (naissance compliqué avec césarienne et une séparation immédiate) mais elle a déménagé. Effectivement revoir un professionnel me ferait le plus grand bien.
Surtout que je suis isolée dans ma nouvelle région, toute ma famille vit a 700 kms.
Merci du fond du cœur en tout cas
Ça m’aide beaucoup.

Oh coucou @Astoria ça me fait plaisir de te lire J’espère que tu vas bien.
Oui ce risque de rupture a été verbalisé mais pas assumé et ça me perturbe beaucoup.
Bien sûr culpabilité +++ car si rupture il y a, je ne resterais pas dans cette région et je retournerais vivre auprès des miens (et donc mon bébé verrait très peu son Papa).
Ça serait un déchirement terrible pour nous tous. Je me sens vraiment perdue et j’ai rapidement pensé à notre allaitement parce que ça serait le coup de grâce pour moi.
J’ai très peur de moins manger et que ça impacte mon lait.
Ça me fait du bien de te lire en tout cas
Merci.

Merci aussi @MmeMarguerite, tu es pleine de bon sens
Je suis sincèrement désolée pour la perte de ton Papa
J’ai beaucoup aimé cette phrase, ‘l’histoire de ta Maman lui appartient’ et le fait que tu me racontes la tienne.
Effectivement rien ne dit qu’il se passera la même chose pour ma mère et moi. Et tu vises juste, je suis bien mieux renseigné qu’elle sur l’allaitement
J’adore l’idée du marathon de tétées (et le peau a peau, mais oui bien sûr, j’oublie souvent).

Coucou @Pauline C

Tu me confortes et me rassures et comme @MmeMarguerite, tu m’aides à y voir plus clair sur les histoires du passé de nos proches et de leur impact sur nos vies.
L’histoire de la fausse couche de ta grand mère est vraiment triste. Et je suis sure qu’elle a du beaucoup culpabiliser.
Tu dis que de nombreuses femmes ont du mettre fin à leur allaitement bien plus tôt que prévu et que cela n’aurait peut être pas été le cas aujourd’hui et c’est bien vrai.
Rien qu’hier, je discutais avec une cousine de mon copain (meme année de naissance que moi, fin 80) et en me voyant allaiter elle m’a dit ´moi aussi j’aurai aimé allaiter aussi longtemps’. Sa fille a à peine 7 ans. Ça m’a fait mal au cœur. Apparement elle avait beaucoup de pression de sa famille pour passer au biberon. C’est méga triste.

Encore merci à vous toutes, je savais que je trouverais du soutien ici 🥹

 

[Astoria]

Oui ce risque de rupture a été verbalisé mais pas assumé et ça me perturbe beaucoup.

Ok. Je me permettais de poser cette question car je m'inquiétais justement pour ta santé psychique, sachant que tu vis déjà dans un contexte familial pas très favorable, sinon difficile.
C'est une chose davoir discuté ouvertement d'une rupture comme une sortie possible de crise (quitte à revenir dessus plus tard) ; c'en est une autre de subir une sorte de chantage affectif du type "si la situation ne te convient pas.. "
Je trouve que ça se gère pas de la même manière, même si le résultat est le même. J'en sais quelque chose.
Pour l'allaitement, tout a été dit plus haut. L'important, sinon l'urgent, est que tu puisses t'entourer de personnes (soignant conpris) qui prennent soin de toi. Je crois que c'est déjà ce que tu fais en venant ici.
Courage à toi !

 

[Pauline C]

Tu me confortes et me rassures et comme @MmeMarguerite, tu m’aides à y voir plus clair sur les histoires du passé de nos proches et de leur impact sur nos vies.
L’histoire de la fausse couche de ta grand mère est vraiment triste. Et je suis sure qu’elle a du beaucoup culpabiliser.

Je ne sais pas trop, ma grand-mère est adorable mais elle a un certain sens du drame. Et je pense qu'on a tous cette tentation de rendre nos vies compréhensibles, en en faisant un récit, avec des causes, des conséquences, une structure, des parce que et des pourquoi. Surtout passé à la moulinette du temps.
Les fausses couches c'est un sujet sensible, entre autres parce que pendant quelques siècles la culpabilité a toujours été du côté des femmes. Incapables de garder une grossesse, qui n'ont pas assez fait attention, voire un peu sorcières sur les bords... La réalité, c'est que la principale cause de fausse couche, c'est simplement d'être une femme en bonne santé et parfaitement capable de procréer. Un cinquième à un quart des grossesses physiologiques aboutit sur un avortement spontané, à causes d'anomalies chromosomiques par exemple (le corps élimine une grossesse non viable). On veut absolument chercher une cause alors que dans la plupart des cas, ce n'est pas pathologique (différent des fausses couches à répétition ou tardives), et que bizarrement personne n'est jamais allé se demander si les spermatozoïdes de monsieur étaient de première fraîcheur.
La culpabilité, c'est un truc de femme. Qui n'a pas su "bien" accoucher, qui n'a pas eu "assez de lait", qui n'a pas su garder son mari... Je me demande parfois si cette tendance à vouloir chercher une cause, et de préférence "externe", n'est pas simplement une réaction de défense. "Je n'ai pas pu allaiter mais ce n'est pas ma faute parce que..." . Si collectivement, on arrivait à se sortir de cette boucle, pour simplement arrêter de se dire qu'il y a des coupables à accabler, et de préférence nous-mêmes (ou alors taper sur les bons, cf l'actualité brûlante de l'agro industrie, pour les questions de fertilité par exemple...).
Désolée pour le hors sujet, mais dans les situations de conflit ou d'angoisse, la culpabilité revient souvent, et malheureusement c'est aussi volontiers genré...