je voudrais savoir si je peux etre tranquille ou si je dois m'inquieter pour ma fille
Décidément les maladies n'arrêtent pas de s'inviter chez vous

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On a quelques études sur la protection des bébés en fonction de la vaccination de la mère contre la rougeole ou si elle même a déjà contracté la maladie. Par contre, pas d'études sur un membre de la famille malade.
Pour commencer, qu'est-ce qui se passe si toi tu faisais la rougeole tout en allaitant ta fille :
Lait humain et infections,
Dossiers de l'Allaitement numéro 69 (Octobre - Novembre - Décembre 2006)
Dans de nombreuses infections, l’enfant a déjà été exposé avant que les signes cliniques apparaissent chez la mère (rougeole, varicelle, hépatite…). En pareil cas, recommander la suspension de l’allaitement ne préviendra pas la contamination de l’enfant, et le privera des effets protecteurs du lait maternel. En cas de survenue d’une infection chez une mère allaitante, il sera nécessaire de :
• diagnostiquer l’infection sur les signes cliniques présentés ;
• évaluer le risque de contamination de l’enfant en fonction du germe en cause ;
• instituer des mesures de prévention de la contamination de l’enfant en fonction du germe en cause et du risque encouru par l’enfant ;
• débuter le traitement chez la mère si nécessaire ; la plupart des anti-infectieux sont utilisés chez les jeunes enfants, et sont compatibles avec l’allaitement ;
• envisager un traitement prophylactique chez l’enfant si le risque de contamination est significatif et que la maladie est potentiellement grave ;
• suivre de près l’évolution de la situation, en particulier l’apparition d’une symptomatologie chez l’enfant susceptible de nécessiter un traitement.
Les mesures de base de la prévention d’une contamination sont une hygiène soigneuse (lavage des mains, pas de contact avec du sang, ou des lésions cutanées…). Couvrir les plaies éventuelles afin que l’enfant ne puisse pas entrer en contact avec elles. Le lait humain n’est pas considéré comme un liquide potentiellement contaminant. De même, laver les seins avant les tétées n’est pas nécessaire. Bon nombre de maladies sont transmises par voie aérienne ; dans certains cas, le port d’un masque chirurgical pourra être utile. Si la maladie est potentiellement sévère pour un nourrisson, on pourra recommander de séparer temporairement l’enfant de sa mère, quel que soit le mode d’alimentation de l’enfant ; ce dernier pourra toutefois généralement recevoir le lait tiré par la mère, sauf en cas de lésions d’herpès ou de varicelle sur les mamelons, en cas de mastite tuberculeuse ou de lésion tuberculeuse sur le sein, ou en cas de rougeole tant que l’enfant n’a pas reçu d’immunoglobulines.
Concernant la vaccination, voilà un extrait du Coin du prescripteur consacré à
Vaccins et immunothérapie,
Dossiers de l’Allaitement n°80 (Juillet – Août – Septembre 2009)
[...] Ce vaccin est très souvent associé aux vaccins contre la rougeole et les oreillons (M-M-R-VaxPro®, ROR Vax®, Priorix®). Il n’existe aucune donnée sur la composante antiourlienne. Le taux d’anticorps antimorbilleux a été recherché à 8 mois post-partum chez 138 enfants allaités ou nourris au lait industriel par des mères qui avaient eu la rougeole ou qui avaient été vaccinées (Nikitiuk). Lorsque la mère avait eu la rougeole, 93,7% des enfants allaités avaient ces anticorps dans leur sang à 8 mois, ainsi que 81,6% des enfants nourris au lait industriel. Lorsque la mère avait été vaccinée et n'avait pas eu la rougeole, seulement 7,3% des enfants allaités avaient ces anticorps dans leur sang. Les auteurs concluaient que les anticorps transmis pendant la grossesse lorsque la mère avait eu la rougeole semblent persister beaucoup plus longtemps qu'on le pensait, et que l'allaitement permettait aux enfants d'avoir un taux plus élevé d'anticorps spécifiques.
Un complément concernant la vaccination sur le fil de discussion
ROR.
Ensuite deux études montrent que le taux d'anticorps anti-rougeole n'est pas le même si l'on a contracté la maladie ou si on a été vacciné(e) et qui sont contradictoires sur la possibilité que l'allaitement permette (ou pas) de transmettre plus longtemps les anticorps maternels.
L'étude Nikitiuk dont il est fait référence dans Vaccin et immunothérapie :
Anticorps anti‑morbilleux pendant les 12 premiers mois, Dossiers de l'allaitement n°47 (Avril ‑ Mai ‑ Juin 2001) :
The antimeasles immuniry in infants in the first year of life. NF Nikitiuk. Zh Mikrobiol Epidemiol Immunobiol 2000; 1 : 63‑65. Mots‑clés : anticorps, rougeole, alimentation infantile.
Le but de l'auteur était d'évaluer le taux d'anticorps antimorbilleux chez des enfants allaités ou nourris au lait industriel.
138 mères chez qui on avait recherché la présence des anticorps anti‑morbilleux à l'occasion d'un bilan effectué pendant la grossesse ont été enrôlées ainsi que leurs 138 enfants. Ces anticorps ont été recherchés dans des prélèvements sanguins effectués chez les enfants lorsqu'ils ont été âgés de 8 mois. Lorsque la mère avait eu la rougeole, 93,7% des enfants allaités avaient ces anticorps dans leur sang, ainsi que 81,6% des enfants nourris au lait industriel. Lorsque la mère avait été vaccinée et n'avait pas eu la rougeole, seulement 7,3% des enfants allaités avaient ces anticorps dans leur sang.
Les anticorps transmis par la mère pendant la grossesse semblent persister beaucoup plus longtemps qu'on le pensait. L'allaitement permet aux enfants d'avoir un taux plus élevé d'anticorps spécifiques.
Anticorps antirougeoleux chez les bébés, Dossiers de l’Allaitement n°86 (Janvier – Février - Mars 2011)
Early weaning of maternal measles antibodies in era of measles elimination : longitudinal study. Leuridan E et al. BMJ 2010 ; 340 : c1626.
Le but de cette étude prospective belge était d’évaluer la durée de persistance des anticorps antirougeoleux maternels chez les bébés.
L’étude a inclus 207 femmes enceintes, qui ont été réparties en 2 groupes suivant qu’elles avaient eu la rougeole (120 femmes) ou qu’elles avaient été vaccinées contre la rougeole (87 femmes). Des échantillons de sang ont été prélevés chez la femme à 36 semaines de grossesse, dans le sang du cordon, et chez l’enfant à 1, 6, 9 et 12 mois. Le taux d’anticorps antirougeoleux a été mesuré dans tous les échantillons.
Le taux d’IgG antirougeoleux était significativement plus bas pendant la grossesse chez les femmes vaccinées que chez celles qui avaient eu la rougeole (779 mUI/ml contre 2687 mUI/l). Ce taux était fortement corrélé au taux dans le sang du cordon et dans le sang du bébé, et les enfants des mères vaccinées avaient des taux sériques plus bas d’anticorps antirougeoleux que les enfants des mères qui avaient eu la rougeole. Les anticorps maternels persistaient pendant en moyenne 0,97 mois chez les enfants des mères vaccinées, et 3,78 mois chez ceux dont la mère avait eu la rougeole. A 6 mois, 99% des enfants de mères vaccinées et 95% des enfants de mères ayant eu la rougeole n’avaient plus d’anticorps antirougeoleux maternels. Le taux de ces anticorps et leur rapidité de disparition n’étaient pas affectés par la parité, le poids de naissance, le mode d’accouchement, l’allaitement, ou le placement de l’enfant en garderie.
Le Traité de l'allaitement maternel, ©2005, indique une période d'incubation de 7 à 16 jours et que la maladie est contagieuse jusqu'à la disparition des éruptions et des autres symptômes (congestion, toux, fièvre, yeux larmoyants, ...).
Difficile de t'en dire plus...
Peut-être qu'
elise pourra te dire comment s'est passée la rougeole de sa fille ? (voir le fil de discussion
nnnnnnnnnnoooooooooooooooonnnnnnnnnnn pas déja! S'il vous plait.
Pleins de courage pour materner ton mari malade et ton bébé en pleine santé,