• ENCOURAGEZ-NOUS !

    Les animatrices donnent bénévolement de leur temps et de leurs compétences pour répondre aux questions que se posent les mamans qui allaitent et accompagner celles qui le souhaitent tout au long de leur allaitement : en réunion, par courriel et au téléphone... et sur le forum !
    Si vous appréciez notre travail, nous vous invitons à nous le faire savoir par quelques mots d'encouragement à notre intention, et/ou par un don ou une cotisation - si ce n'est déjà fait - qui nous permettront de continuer à nous former pour toujours mieux répondre aux besoins des mamans qui choisissent d'allaiter.
    Rendez-vous sur le site LLL et choisissez le groupe 00-Forum pour soutenir l'équipe du forum LLL.

machouchou

Période de pointe
l'autre jour le pédiatre m'a parlé du "rotarix"
je ne pense pas l'administrer à ma fille, pour plusieurs raisons
-vaccin buvable pour un bébé qui régurgite beaucoup !??
-2 fois 68 euros non remboursés !??
-il me semble que l'allaitement fait que le bébé est plus protégé qu'un bébé non allaité contre le rotavirus ? même si là aussi pas de protection à 100 % ce serait trop beau

bref, que pensez-vous de ce vaccin ??
 

Myriam

Modératrice
Membre de l'équipe
Animatrice à la retraite
Je me permets de rappeler la position du forum concernant les discussions autour des vaccins.

Néanmoins, je te propose quelques lectures (à transmettre à ton professionnel de santé ?) :
Du lait humain sauve la vie de bébés pendant une épidémie de rotavirus en Afrique du Sud
Donor breastmilk saved infant lives during an outbreak of rotavirus in South Africa. Rinaldi M, Brierley E, Bekker A. Breastfeed Med 2009*; 4(2)*: 133-4. Mots-clés*: lait humain, rotavirus, épidémie, service hospitalier.

Le rotavirus est la principale cause de diarrhées infantiles sévères. On estime qu’il est à l’origine d’environ 600*000 décès tous les ans, 80% d’entre eux survenant dans les pays en voie de développement. Et un nombre beaucoup plus élevé d’enfants souffrira de déshydratation nécessitant une intervention, voire une hospitalisation.

Une épidémie de rotavirus est survenue entre le 22 mai et le 30 juin 2008 dans le service de néonatalogie d’un CHU de Cape Town. Pendant cette période, 307 nourrissons ont séjourné dans le service. 94 d’entre eux ont présenté une diarrhée, et un rotavirus a été retrouvé chez 58 nourrissons, qui souffraient pour la plupart de déshydratation, d’apnée et d’entérocolite ulcéronécrosante.

L’allaitement est fortement recommandé dans ce service. Les enfants reçoivent donc a priori le lait de leur mères. Celles qui sont séropositives pour le VIH sont informées sur la façon de tirer le lait et de le pasteuriser avant de le donner à leur bébé. Toutefois, en raison de divers problèmes médicaux, de nombreuses mères n’arrivent pas à tirer leur lait. Étant donné les bénéfices particulièrement importants du lait humain pour les prématurés, tout est fait dans le service pour que les nourrissons qui ne peuvent pas recevoir du lait maternel puissent quand même être nourris avec du lait humain. Cela était encore plus important pendant l’épidémie de rotavirus. Étant donné l’amélioration de la santé des nourrissons qui recevaient du lait humain provenant du lactarium local, le service a institué un règlement selon lequel tous les bébés qui pèsent < 1500 g et qui ne reçoivent pas de lait maternel doivent recevoir du lait humain.

Une mère de 20 an a accouché en janvier 2009 de jumeaux qui pesaient 1,2 kg et 1,24 kg. Ils ont été admis dans ce service. En raison de complications médicales, la mère avait une production lactée très basse. Ils ont reçu du lait humain, ce qui les a aidés à prendre du poids et à éviter les infections fréquentes dans les services de néonatalogie.

Le lactarium a fourni du lait pour 146 nourrissons pendant l’épidémie de rotavirus, soit le double de ce qui avait été utilisé dans le service pendant une période équivalente avant cette épidémie. Actuellement, une étude est en cours dans le service afin de documenter les bénéfices de l’alimentation avec du lait humain chez des prématurés de très petit poids de naissance pendant une période à risque particulièrement élevée telle que la survenue d’une épidémie de rotavirus dans le service de néonatalogie.

Impact des oligosaccharides du lait humain et porcin sur le rotavirus
Inhibitory actions of human and porcine milk oligosaccharides against sialic acid-dependant and –independant rotavirus. SM Donovan et al. Breastfeed Med 2008*; 3(1)*: 72. Mots-clés*: lait humain, oligosaccharides, rotavirus.

Les oligosaccharides du lait humain protègent l’enfant en fixant les germes pathogènes au niveau de leur site de fixation sur leur cellule cible. Les oligosaccharides lactés varient suivant les mammifères. Le lait humain contient un taux particulièrement élevé de très nombreux oligosaccharides, qui sont essentiellement fucosylés, tandis que les oligosaccharides du lait de truie sont essentiellement sialylés. Certaines souches de rotavirus ont besoin de la présence d’acide sialique pour pouvoir se fixer sur leur cellule cible. Les auteurs ont évalué la capacité de fixation de rotavirus sialique ou non sialique-dépendant par les oligosaccharides humains (OH) ou porcins (OP).

Les OH et les OP ont été extraits du lait par chromatographie d’exclusion. Ils ont en outre été séparés entre respectivement 6 et 4 fractions, par chromatographie liquide haute pression. Toutes les fractions des OH et des OP ont ensuite été testées sur le plan de leur activité anti-rotavirus, sur une souche non dépendante et une souche dépendante de l’acide sialique. Les OP inhibaient le rotavirus dépendant de l’acide sialique, mais pas le rotavirus non dépendant. Les OH inhibaient les 2 souches de rotavirus. L’activité contre le rotavirus dépendant de l’acide sialique était concentrée dans la fraction 1 des OP, et dans les fractions 1 et 6 des OH. L’activité contre le rotavirus non dépendant était concentrée dans les fractions 4 et 6 des OH.

La composition des oligosaccharides a été analysée. Environ 90% des OP étaient sialylés, et le 3’sialyllactose, le 6’sialyllactose et les GM2-oligosaccharides étaient concentrés dans les fractions 1 des OH et des OP. La fraction 6 des OH inhibait les 2 souches de rotavirus, et contenait les oligosaccharides nommés ci-dessus, ainsi que du 3’sialyl-3-fucosyllactose. La fraction 4 des OH contenait essentiellement des lactoN-tétroses, tandis que la fraction 5 contenait du 2’fucosyllactose.

Au total, les oligosaccharides lactés sialylés inhibaient le rotavirus dépendant de l’acide sialique, tandis que les oligosaccharides fucosylés inhibaient le rotavirus non dépendant de l’acide sialique.


Publié dans les Dossiers de l'Allaitement, n°74 (Janvier – Février – Mars 2008) :
Facteurs de risque d’hospitalisation pour diarrhée à rotavirus aux USA
A case-control study to determine risk factors for hospitaliza*tion for rotavirus gastroenteritis in US children. Dennehy PH, Cortese MM, Begue RE et al. Pediatr Infect Dis J 2006*; 25(12)*: 1123-31. Mots-clés*: diarrhées, rotavirus, hospitalisation, facteurs de risque.

Le but de cette étude cas-témoin, effectuée dans le cadre d’une étude plus vaste conduite dans 3 services hospitaliers des USA (villes de Cincinnati, New Orleans, Providence), était de rechercher les facteurs de risque de gastroentérite à rotavirus chez les enfants de moins de 59 mois hospitalisés pour une telle gastroentérite, constituant le groupe cas. Le groupe témoin était constitué d’enfants sélectionnés par tirage au sort à partir des certificats de naissance ou des registres de consultations pédiatriques.

Toutes les données nécessaires ont été recueillies sur 349 en*fants pour le groupe cas, et 1242 enfants pour le groupe témoin. Le risque de gastroentérite à rotavirus était 5,1 fois plus élevé chez les enfants de moins de 6 mois qui n’étaient pas allaités. Les autres facteurs de risque étaient un poids de naissance < 2500 g (RR*: 2,8), le placement de l’enfant dans un système de garderie, tout particulièrement chez les enfants de ≥ 24 mois (RR*: 3 par rapport aux enfants qui étaient gardés à leur domicile), chez les enfants dont les parents n’avaient pas d’assurance maladie privée (RR*: 2,1), et lorsqu’il y avait au moins un autre enfant de moins de 24 mois dans la famille (RR*: 1,6). Un âge maternel < 25 ans et un faible niveau maternel de scolarité semblaient également augmenter le risque d’hospitalisation pour gastroentérite à rotavirus.
 

machouchou

Période de pointe
merci myriam, désolée de n'avoir pas lu le post que tu cites avant d'ouvrir celui-là...
merci pour les infos concernant la question précise "rotavirus et allaitement" (je sais que le sujet "vaccins" porte à controverse et ce n'était pas mon intention de rouvrir un débat "général")
 
Haut