Bonjour à toutes,
Je viens de m'inscrire sur ce forum pour échanger avec des mamans qui ont vécu, ou qui vivent en ce moment, des expériences proches de la mienne.
Je n'avais pas allaité le premier. D'abord parce que la fin de grossesse m'avait "vidé": j'ai été diagnostiquée narcoleptique en 2011, avant de décompenser une maladie de Basedow pour laquelle j'ai subit une thyroïdectomie totale en 2012, j'avais donc de gros problèmes de fatigue dès les premières semaines. En fin de grossesse, j'ai été hospitalisée pour une menace d'accouchement prématurée puis j'ai fait une toxémie.
Le jour de l'accouchement, j'ai eu tellement mal que je m'évanouissais de douleur entre les contractions. J'ai accouché sans péri, et j'étais pas vraiment "fraîche" pour aborder l'allaitement. Mon fils était "sonné" de cet accouchement rapide, et s'est avéré très "morfale". Il faut dire qu'il avait arrêté de grandir dans mon ventre, sûrement à cause de l'hypertension.
De mon coté, on m'avait tjs dit que l'allaitement "ca devait bien se passer, ca ne devait pas faire mal, sinon fallait arrêter".
Bref, le lendemain, mon fils hurlait de faim (si, si, le pédiatre a cru qu'il avait un problème neurologique et lui a fait des batteries d'examens car il était "inconsolable"), j'ai crevassé, il y avait du sang partout sur son visage, mon compagnon me menaçait de me le prendre pour donner le biberon, je me débattais avec mes suites de couches... j'ai craqué, et arrêté l'allaitement.
A J+5, je suis rentrée à la maison, avec mon bébé et ma montée de lait. J'ai demandé à ma sage femme libérale si je pouvais reprendre l'allaitement, elle m'a regardé avec compassion et m'a dit qu'il prenait bien le biberon et qu'il fallait que j'avance, que ce n'était pas grave de ne pas allaiter.
Dans les semaines qui ont suivies j'ai traversé les coliques, les problèmes de lait, 6 ou 7 changements, le RGO, les régurgitations, j'ai lavé, serpillé et recommencé... Et puis j'ai lu la composition des laits maternisés et je me suis arraché les cheveux. Je me suis promis de ne plus jamais donné cette m.... à mes enfants. Si un jour il y a un autre enfant, je l'allaiterai, ou au moins il boira mon lait. J'ai repris la cigarette puis le travail.
J'ai accueilli ma petite fille le 25 février et elle comble tous mes espoirs. D'abord, c'est une fille. J'avais du mal à imaginer ne pas avoir de fille (sûrement mon expérience d'avoir grandit dans une famille de nanas). Ensuite elle m'a réconciliée avec la grossesse (bcp plus facile que celle de son frère, malgré une cholestase), avec l'accouchement (je l'ai bcp mieux vécu que le premier) et elle m'a fait découvrir l'allaitement. Un début merveilleux, une super équipe qui m'a accompagnée, un bébé délicat qui tétait sans m'abimer les seins, tout en faisant bcp de siestes, et ses nuits! J'étais sur un nuage. Je suis rentrée très tôt car j'étais zen, et j'avais la sage femme qui m'attendait pour le retour à la maison.
Je précise qu'elle a été déclenchée à 38SA, soit 3 semaines d'avance, elle faisait 3kg et 48cm à la naissance.
Le jour du départ (J+3) elle n'avait pas commencé à reprendre du poids. A J+6, soit 3 jours après, elle réclamait bcp le sein, elle faisait un poussée de croissance (je rangeais le naissance). A la pesée, elle n'avais pris que 25g. C'était trop peu pour ma sage femme, il fallait compléter.
La suite de l'histoire, vous la connaissez. J'ai commencé le sevrage sans le vouloir, "dans l'intérêt de l'enfant", petit a petit on a augmenté les biberons, mes seins se remplissaient moins, j'avais moins soif, je voyais que mon allaitement m'échappais, mais à chaque fois que je demandais de l'aide, j'entendais le même discours: "ce n'est pas grave", "vous l'avez allaité 1 mois c'est déjà bien", "avec vos soucis de santé, c'est mieux pour vous, c'est plus simple", "il faut arrêter de perdre du temps avec ca, vous aurez plus de temps pour votre aîné"... j'ai appelé la PMI, j'en ai parlé à ma sage-femme, mon généraliste... rien à faire, je "faisais tout bien", c'était elle qui était fainéante... avec le biberon la courbe de croissance était au top, à 1 mois, soit 3 semaines après le début des compléments elle avait pris 700g. La semaine suivante, 300g de plus. Un cochon de lait de concours. J'avais l'impression de faire du "gavage".
J'ai cédé à cette pression, le dimanche de Pâques, elle a refusé le sein. Moi, j'étais au urgences (pour des infections à répétitions depuis l'accouchement, que j'avais négligé... avec tout ça!). Le lundi, j'ai "obligé" ma fille à téter, j'avais les seins engorgés et je pleurais de douleur et de me voir faire ça. J'avais honte. J'étais forcément une mauvaise mère, une égoïste pour faire ça. J'étais en pleurs, mon bébé en pleurs au sein, et mon compagnon qui attendait la fin de ce carnage pour lui donner le biberon. Mardi, je choisis d'arrêter. Ma sage-femme me fait l'ordonnance pour l'homéopathie. Entre mardi et jeudi, j'ai pleuré tout ce que je pouvais. Chaque biberon était une torture, je ne comprenais pas pourquoi je n'y arrivais pas, pourquoi je n'avais pas le droit de l'allaiter. En plus, c'est mon dernier bébé, il n'y en aura pas d'autre. je ne pourrais plus jamais vivre ça. Et puis mes angoisses me rattrapent, revivre les coliques, le RGO, les régurgitations... Les biberons s'enchaînent, elle régurgite, ne fait plus ses nuits, et elle "ronfle" sur la digestion, à tel point que mon compagnon dort dans le canapé... Je vois ma gynéco, elle me dit que je fais un baby blues, que les montées de lait vont durer 10 jours, qu'il faut que je sois patiente.
Et puis, sur le chemin du retour, je me souviens que mon projet de départ c'était de lui donner mon lait, pas forcément le sein. J'ai toujours du lait, je vais le tirer et lui donner et voir si je parviens à faire repartir qqc. Le tire lait me fait des crevasses, tant pis, je m'en fous, elle ne tête pas donc ca ne me fait pas mal.
Pendant 3 jours, je tire péniblement 20cc par jour.
J'ai contacté un cabinet de sage-femmes spécialisées en lactation le lundi suivant. J'ai rencontré ma nouvelle sage-femme le lendemain. Je ne savais pas si cela serait possible de reprendre l'allaitement. Ma fille prenait 6 à 7 fois 120cc par jour. Comparé à mes 20cc, ca me semblait compliqué. C'était l'heure de la faire manger, elle l'a mise au sein, et ma fille a reprit le sein. Elle m'a expliqué qu'allaiter "c'est comme faire du vélo, ca s'apprend"... Elle a trouvé les mots pour m'encourager, me rassurer. QQ heures plus tard, équipée de mon DAL et seule à la maison, je retente l'expérience, et ca marche. Ma fille reprend le sein, et moi, je pleure. De soulagement, de joie, d'espoir... En 4 jours, on passe à des compléments de 30cc, au lieu des biberons de 120. Elle refait ses nuits, elle est plus éveillée, elle ronfle moins. Elle va mieux, et ce n'est pas dans ma tête.
Ca fait 2 semaines que nous avons repris l'allaitement. Ca prend du temps, certes, mais quel bonheur de la voir s'endormir, rassasiée, au sein. Nous avons repris le cododo, le portage. j'ai retrouvé le sourire et le plaisir de partager plein de beaux moments en famille. Nous avons même été à la plage, le grand s'est éclaté!
Nous allons fêter les 2 ans du grand et les 2 mois de la petite.
Nous allons essayer de supprimer le DAL mais on prend le temps nécessaire. Elle ne prend pas bcp de poids (il faut dire qu'elle grandit bcp, j'ai du ranger le 1 mois) donc il faut s'assurer qu'elle soit capable de déclencher la lactation nécessaire.
Alors voilà, quand je parle de mon expérience, les réactions vont de l'étonnement au mépris. Peu me comprennent, et ce ne sont pas celles qui sont proches de moi. J'aimerais rencontrer des mamans qui ont vécu ce genre d'expérience, ou, au moins qui seront suffisamment bienveillante pour ne pas me regarder comme une folle qd je nourris ma fille avec le DAL.
J'ai l'espoir de réussir à supprimer les compléments, à la nourrir de façon autonome. Si j'y parviens je reporterai ma reprise du travail pour en profiter.
C'est un beau projet et je sais que j'aurai encore 30 ans au moins pour me soucier de ma carrière, donc ca ne me gène pas de profiter de cette parenthèse sans culpabiliser.
Ca m'a pris presque 3 heures pour écrire ça (tétées obligent!) je vais essayer de manger.
Merci de nous offrir un espace de partage, j'espère que j'aurai des réponses,
Bonne journée à toutes
Je viens de m'inscrire sur ce forum pour échanger avec des mamans qui ont vécu, ou qui vivent en ce moment, des expériences proches de la mienne.
Je n'avais pas allaité le premier. D'abord parce que la fin de grossesse m'avait "vidé": j'ai été diagnostiquée narcoleptique en 2011, avant de décompenser une maladie de Basedow pour laquelle j'ai subit une thyroïdectomie totale en 2012, j'avais donc de gros problèmes de fatigue dès les premières semaines. En fin de grossesse, j'ai été hospitalisée pour une menace d'accouchement prématurée puis j'ai fait une toxémie.
Le jour de l'accouchement, j'ai eu tellement mal que je m'évanouissais de douleur entre les contractions. J'ai accouché sans péri, et j'étais pas vraiment "fraîche" pour aborder l'allaitement. Mon fils était "sonné" de cet accouchement rapide, et s'est avéré très "morfale". Il faut dire qu'il avait arrêté de grandir dans mon ventre, sûrement à cause de l'hypertension.
De mon coté, on m'avait tjs dit que l'allaitement "ca devait bien se passer, ca ne devait pas faire mal, sinon fallait arrêter".
Bref, le lendemain, mon fils hurlait de faim (si, si, le pédiatre a cru qu'il avait un problème neurologique et lui a fait des batteries d'examens car il était "inconsolable"), j'ai crevassé, il y avait du sang partout sur son visage, mon compagnon me menaçait de me le prendre pour donner le biberon, je me débattais avec mes suites de couches... j'ai craqué, et arrêté l'allaitement.
A J+5, je suis rentrée à la maison, avec mon bébé et ma montée de lait. J'ai demandé à ma sage femme libérale si je pouvais reprendre l'allaitement, elle m'a regardé avec compassion et m'a dit qu'il prenait bien le biberon et qu'il fallait que j'avance, que ce n'était pas grave de ne pas allaiter.
Dans les semaines qui ont suivies j'ai traversé les coliques, les problèmes de lait, 6 ou 7 changements, le RGO, les régurgitations, j'ai lavé, serpillé et recommencé... Et puis j'ai lu la composition des laits maternisés et je me suis arraché les cheveux. Je me suis promis de ne plus jamais donné cette m.... à mes enfants. Si un jour il y a un autre enfant, je l'allaiterai, ou au moins il boira mon lait. J'ai repris la cigarette puis le travail.
J'ai accueilli ma petite fille le 25 février et elle comble tous mes espoirs. D'abord, c'est une fille. J'avais du mal à imaginer ne pas avoir de fille (sûrement mon expérience d'avoir grandit dans une famille de nanas). Ensuite elle m'a réconciliée avec la grossesse (bcp plus facile que celle de son frère, malgré une cholestase), avec l'accouchement (je l'ai bcp mieux vécu que le premier) et elle m'a fait découvrir l'allaitement. Un début merveilleux, une super équipe qui m'a accompagnée, un bébé délicat qui tétait sans m'abimer les seins, tout en faisant bcp de siestes, et ses nuits! J'étais sur un nuage. Je suis rentrée très tôt car j'étais zen, et j'avais la sage femme qui m'attendait pour le retour à la maison.
Je précise qu'elle a été déclenchée à 38SA, soit 3 semaines d'avance, elle faisait 3kg et 48cm à la naissance.
Le jour du départ (J+3) elle n'avait pas commencé à reprendre du poids. A J+6, soit 3 jours après, elle réclamait bcp le sein, elle faisait un poussée de croissance (je rangeais le naissance). A la pesée, elle n'avais pris que 25g. C'était trop peu pour ma sage femme, il fallait compléter.
La suite de l'histoire, vous la connaissez. J'ai commencé le sevrage sans le vouloir, "dans l'intérêt de l'enfant", petit a petit on a augmenté les biberons, mes seins se remplissaient moins, j'avais moins soif, je voyais que mon allaitement m'échappais, mais à chaque fois que je demandais de l'aide, j'entendais le même discours: "ce n'est pas grave", "vous l'avez allaité 1 mois c'est déjà bien", "avec vos soucis de santé, c'est mieux pour vous, c'est plus simple", "il faut arrêter de perdre du temps avec ca, vous aurez plus de temps pour votre aîné"... j'ai appelé la PMI, j'en ai parlé à ma sage-femme, mon généraliste... rien à faire, je "faisais tout bien", c'était elle qui était fainéante... avec le biberon la courbe de croissance était au top, à 1 mois, soit 3 semaines après le début des compléments elle avait pris 700g. La semaine suivante, 300g de plus. Un cochon de lait de concours. J'avais l'impression de faire du "gavage".
J'ai cédé à cette pression, le dimanche de Pâques, elle a refusé le sein. Moi, j'étais au urgences (pour des infections à répétitions depuis l'accouchement, que j'avais négligé... avec tout ça!). Le lundi, j'ai "obligé" ma fille à téter, j'avais les seins engorgés et je pleurais de douleur et de me voir faire ça. J'avais honte. J'étais forcément une mauvaise mère, une égoïste pour faire ça. J'étais en pleurs, mon bébé en pleurs au sein, et mon compagnon qui attendait la fin de ce carnage pour lui donner le biberon. Mardi, je choisis d'arrêter. Ma sage-femme me fait l'ordonnance pour l'homéopathie. Entre mardi et jeudi, j'ai pleuré tout ce que je pouvais. Chaque biberon était une torture, je ne comprenais pas pourquoi je n'y arrivais pas, pourquoi je n'avais pas le droit de l'allaiter. En plus, c'est mon dernier bébé, il n'y en aura pas d'autre. je ne pourrais plus jamais vivre ça. Et puis mes angoisses me rattrapent, revivre les coliques, le RGO, les régurgitations... Les biberons s'enchaînent, elle régurgite, ne fait plus ses nuits, et elle "ronfle" sur la digestion, à tel point que mon compagnon dort dans le canapé... Je vois ma gynéco, elle me dit que je fais un baby blues, que les montées de lait vont durer 10 jours, qu'il faut que je sois patiente.
Et puis, sur le chemin du retour, je me souviens que mon projet de départ c'était de lui donner mon lait, pas forcément le sein. J'ai toujours du lait, je vais le tirer et lui donner et voir si je parviens à faire repartir qqc. Le tire lait me fait des crevasses, tant pis, je m'en fous, elle ne tête pas donc ca ne me fait pas mal.
Pendant 3 jours, je tire péniblement 20cc par jour.
J'ai contacté un cabinet de sage-femmes spécialisées en lactation le lundi suivant. J'ai rencontré ma nouvelle sage-femme le lendemain. Je ne savais pas si cela serait possible de reprendre l'allaitement. Ma fille prenait 6 à 7 fois 120cc par jour. Comparé à mes 20cc, ca me semblait compliqué. C'était l'heure de la faire manger, elle l'a mise au sein, et ma fille a reprit le sein. Elle m'a expliqué qu'allaiter "c'est comme faire du vélo, ca s'apprend"... Elle a trouvé les mots pour m'encourager, me rassurer. QQ heures plus tard, équipée de mon DAL et seule à la maison, je retente l'expérience, et ca marche. Ma fille reprend le sein, et moi, je pleure. De soulagement, de joie, d'espoir... En 4 jours, on passe à des compléments de 30cc, au lieu des biberons de 120. Elle refait ses nuits, elle est plus éveillée, elle ronfle moins. Elle va mieux, et ce n'est pas dans ma tête.
Ca fait 2 semaines que nous avons repris l'allaitement. Ca prend du temps, certes, mais quel bonheur de la voir s'endormir, rassasiée, au sein. Nous avons repris le cododo, le portage. j'ai retrouvé le sourire et le plaisir de partager plein de beaux moments en famille. Nous avons même été à la plage, le grand s'est éclaté!
Nous allons fêter les 2 ans du grand et les 2 mois de la petite.
Nous allons essayer de supprimer le DAL mais on prend le temps nécessaire. Elle ne prend pas bcp de poids (il faut dire qu'elle grandit bcp, j'ai du ranger le 1 mois) donc il faut s'assurer qu'elle soit capable de déclencher la lactation nécessaire.
Alors voilà, quand je parle de mon expérience, les réactions vont de l'étonnement au mépris. Peu me comprennent, et ce ne sont pas celles qui sont proches de moi. J'aimerais rencontrer des mamans qui ont vécu ce genre d'expérience, ou, au moins qui seront suffisamment bienveillante pour ne pas me regarder comme une folle qd je nourris ma fille avec le DAL.
J'ai l'espoir de réussir à supprimer les compléments, à la nourrir de façon autonome. Si j'y parviens je reporterai ma reprise du travail pour en profiter.
C'est un beau projet et je sais que j'aurai encore 30 ans au moins pour me soucier de ma carrière, donc ca ne me gène pas de profiter de cette parenthèse sans culpabiliser.
Ca m'a pris presque 3 heures pour écrire ça (tétées obligent!) je vais essayer de manger.
Merci de nous offrir un espace de partage, j'espère que j'aurai des réponses,
Bonne journée à toutes