Non, mais en fait, je suis pas sûre que la comm télévisuelle là dessus soit le point à appuyer en ce moment. Je veux dire: que le lait maternel est meilleur, on le martèle à toute femme enceinte pendant la grossesse, depuis les premières visites. Moi je me souviens qu'on m'en avait beaucoup parlé lors de ma première grossesse, alors que je n'étais pas trop motivée, et qu'on me regardait avec de gros yeux méchants quand je disais: "je ne sais pas, on verra si ça me plaît, j'ai pas trop envie d'avoir des crevasses et de mourir de douleur, le bib ça a l'air plus facile quand même". J'avais bien compris, merci. Mais j'allais pas dire "Oh oui" alors que je voyais l'allaitement plutôt comme un truc à essayer le jour de l'accouchement pour mourir moins bête, et puis voilà. Sans remettre en question la supériorité alimentaire du lait maternel, ça ne me disait pas plus que ça, et je n'avais pas l'envie de me justifier de mon non-allaitement à venir devant la planète entière.
Je comprends les femmes qui en ont marre des campagnes pro-allaitement, elles
sont informées. Elles aimeraient bien aussi qu'on les laisse dans ce qui est d'abord un choix de vie...
Il se trouve que ça m'a plu, finalement, que j'y ai trouvé des satisfactions inattendues (oui, j'ai allaité parce que j'étais shootée aux hormones, que j'ai pris mon pied à allaiter, et j'assume en plus), et que j'ai eu le démarrage à la noix et les crevasses et le REF et que j'ai quand même continué. Et là... On m'a dit que je devrais quand même arrêter, que c'était trop dur, que j'allais être fatiguée. Je me suis rendu compte que ce qu'on attendait de moi, c'était de louer l'allaitement, pour ensuite laisser tomber aux premières difficultés et dire en pleurnichant que c'était trop dur madame, j'avais pas assez de lait.
Au final, mon expérience a été la suivante: on a pas arrêter de me faire ch *** avec mon allaitement, peu importe ce que je faisais, et j'ai dû me débrouiller toute seule, à la fois pour gérer ma culpabilité quand ça ne me disait rien (oui parce que c'est quand même embarrassant quand ta propre patronne vient te voir et te disant qu'il faut allaiter sinon...) et rabattre le caquet de ceux qui trouvaient que j'allais trop loin ensuite (pas ma patronne pour le coup, ce qui au final a été pratique pour tirer mon lait au boulot... Vieille briscarde va!)
Bref, le point "le lait maternel est meilleur", on a bien développé je pense. Ça devient comme dire "la vivisection c'est mal" Surtout que les gens se méfient de plus en plus des produits industriels, sans parler des salmonelles dans le lactalis et tout... Tout le monde est d'accord, mais personne n'a d'axe pour avancer une fois qu'on a dit ça. Le problème qu'ont les femmes c'est qu'elles veulent bien essayer, en général, mais quand elles cherchent à savoir comment faire, en pratique, au quotidien, personne ne répond. Ou alors à côté de la plaque. Donc je pense que le premier cheval de bataille, si on doit avoir une action politique, c'est pas la télé, c'est la formation des professionnels, et aussi la banalisation de l'allaitement dans la vie quotidienne: Que les pros soient bien formés et qu'on ait l'habitude de voir de temps en temps une maman sortir son néné pour bébé, et pas toujours avoir un bib dans les séries télé et tout...
Pour ouvrir le débat, voici
un article que je trouve très intéressant, pour porter une action militante efficace, et non idéologique... Je trouve que la communication à l'assemblée verse fort dans ce qui est rappelé au point 3: fixer des objectifs, la sensibilisation ne suffit pas...
Je trouve qu'il y a eu une réponse générale... A une question qui l'était tout autant et ne fixait aucun objectif précis, à part la sensibilisation (campagne télévisuelle)
Une campagne pub qui a été plus parlante, pour moi, a été par exemple celle où les mamans allaitaient sur des toilettes: On dit "on veut allaiter en public, pas en cachette", tout le monde va être d'accord. Ça ne culpabilise pas celles qui veulent le biberon, on expose les situations auxquelles nous sommes parfois confrontées, on fait réfléchir les personnes qui s'occupent des magasins et qui refusent de nous voir allaiter dans leur établissement, et on met des photos d'allaitement dans l'espace public, ce qui le banalise. On fait réfléchir le pékin moyen, sans le prendre de front, et la prochaine fois qu'il voit allaiter une maman, il se dira: Oh, c'est sympa!