Bon, alors... Je pense qu'il y avait indication médicale, je ne sais pas si cela va te servir, mais voici ce qui s'est passé (hôpital labellisé ami des bébés)
-J'ai eu une péridurale durant l'accouchement, que j'avais réclamée (et qui m'a bien aidée, déclenchement aux prostaglandines sur col fermé, avec rupture manuelle de la poche des eaux sur col à 2 cm sans anesthésie pour éviter l'ocytocine... Tu m'aurais dit: saute par la fenêtre pour arrêter la douleur, que je l'aurais fait) et qui a peut-être retardé la montée de lait (mais m'en fous, plutôt la péri et le tire-lait que cette douleur-là...). Le bébé arrive vers 23h.
-On a fait la têtée de bienvenue et tout. Ça m'a bien plu, et m'a décidé à me lancer dans l'allaitement (au début, je n'étais pas sûre d'allaiter, des amies à moi ayant eu des expériences diverses et variées, je voulais voir déjà comment c'était avant de décider). Pas d'examen le lendemain matin, vu qu'il venait de naître dans la nuit.
-Le surlendemain, il perd pas mal de poids et commence à devenir un peu jaune, mais on reste dans de l'acceptable. Je ne sens pas de montée de lait ou d'engorgement (mais j'ai de gros seins, et à dire vrai, je ne sens toujours rien même maintenant) Je le laisse au sein aussi longtemps qu'il veut, je fais vérifier plusieurs fois ma position, je carbure à la lanoline pour calmer les mamelons sensibles (monsieur tire comme un petit barracuda). Dans la nuit, il se met à pleurer, pleurer, pleurer, je ne sais plus quoi faire, ni pourquoi il pleure. Le sein ne le calme pas. Le porter en "petit bouddha"le calme un peu. Une toute jeune puéricultrice me parle de coliques. Épuisée, j'accepte de lui remettre pour la nuit (je dormais 2h par nuit environ). Elle trouve qu'effectivement, il pleure beaucoup (en fait, il a faim, mais à ce moment-là, on ne comprend pas... Elle aura sûrement appris quelque chose!)
-Le matin qui suit, c'est un peu la cata. Il est tout jaune, a encore perdu du poids. Il frise les 10% de perte, et la bilirubine est acceptable, mais tout juste. On me colle au tire-lait, "pour voir": 2ml d'un côté, 3 de l'autre. Bon. Forcément, pour moi, hors de question de le laisser avoir faim comme ça. On commence donc une complémentation en lait hydrolysé, à la seringue et au doigt. Je suis à l'aise avec la technique, ayant l'habitude de nourrir ou donner des médicaments aux animaux avec une technique très voisine. Il mange tout comme un glouton: il était affamé! On complémente donc toutes les 3h, avec tout ce qu'il arrive à avaler, et en plus, toutes les 2h, 20 min de tire-lait, qu'on laisse dans ma chambre. Je passe ma journée et celle du lendemain avec ce protocole. Je ne dors pas beaucoup, mais, vivent les hormones, j'ai l'impression que chaque quart d'heure est une heure de sommeil. Je finis par donner le lait maternel en premier et compléter avec l'hydrolysat.
-Le lendemain, il a bien repris du poids, mais la bilirubine a encore un peu augmenté. On le passe aux UV. La montée de lait se fait enfin, petit à petit, j'ai de plus en plus de lait. On donne de moins en moins de compléments. On me donne, après que je l'aie réclamé, le numéro d'un organisme de location de tire-lait pour le retour chez moi, qui arrive à me livrer une machine dans la journée (la même que celle de l'hôpital, la classe...) Dans la nuit, je me rends compte qu'il commence à ne plus trop vouloir du sein... Plus l'habitude de tirer le petit malin! J'ai tellement enchaîné le tire-lait et les compléments que je ne l'ai pas trop mis au sein... Mais je ne pouvais pas vraiment non plus, vu déjà le temps que tout cela prenait... Je ruse: Je donne d'abord à la seringue pour le calmer, puis le met au sein pour le "câlin". Comme c'est plus agréable quand même que la seringue, il s'y remet, et finalement, se rend compte que cette fois, il a aussi à manger! Pari gagné. On rentre chez nous. Arrêt total des compléments 2 jours après le retour à la maison...
Voilà... Mise en route difficile, mais heureusement, ça se finit bien