bonsoir Delph, je vois que personne ne t'a donné de témoignages, alors voici les miens, j'avais écrit ça pour un numéro spécial d'Allaiter Aujourd'hui sur le sevrage
Je pensais que l'allaitement maternel durait six mois. Lorsque Sam avait cinq mois et demi, j'ai commencé à paniquer, parce que je n'arrivais à l'endormir qu'au sein. C'est alors que je suis allée à une réunion de La Leche League, pour demander si c'était possible d'allaiter plus longtemps. Je n'ai pas eu à poser ma question, la première personne que j'ai vue c'était Renate en train d'allaiter son bambin de 18 mois. J'étais donc réceptive dès mon premier contact à l'idée d'un allaitement long, et espérais seulement que Sam continuerait à téter jusqu'à un âge où je pourrais trouver un autre moyen de le coucher.
J'ai éliminé les tétées en public après un an : "Il fait trop froid au square", puis tout d'un coup, vers 19 mois, les tétées pour dormir ne marchaient plus : il ne pouvait plus se concentrer, ça l'énervait même. Heureusement cette étape a coïncidé avec une période où son papa travaillait à domicile : j'ai pu lui dire "A ton tour maintenant". Sam ne tétait plus que pour se rendormir et aussi une méga-tétée au réveil, d'une part parce qu'il avait le réveil difficile, d'autre part parce que je n'étais pas opérationnelle dès 6 heures du matin !
Petit à petit les tétées de nuit s'espaçaient, souvent il suffisait dans la nuit de lui faire un petit câlin au lieu de l'allaiter, comme il dormait entre nous deux, c'était facile de le faire avant qu'il se réveille complètement.
Une nuit, quand Sam avait 23 mois, j'ai eu une attaque d'asthme. Je n'avais plus de médicaments, la crise ne s'estompait que si je me mettais en position assise. J'ai dû finir la nuit dans un fauteuil. A six heures, fidèle à son horloge intérieur, Sam s'est réveillé et est venu me chercher. Je lui ai proposé le sein, il a rigolé. Je pense qu'il avait oublié ce que c'était que la tétée en position assise. Mais le lendemain il a insisté pour que je me lève au lieu de le laisser téter jusqu'à une heure civilisée. C'était tellement soudain, j'ai même eu un engorgement. Coup de fil à Renate, qui suggère de laisser téter Sam, mais il ne voulait rien savoir. J'ai dû me contenter d'aspirine et de longues douches chaudes.
Pour ma fille Myriam c'était une toute autre histoire. J'ai éliminé comme pour Sam les tétées en public quand je ne me sentais plus à l'aise, et petit à petit elle a arrêté de réclamer. Quand elle avait 16 mois, j'ai commencé à travailler un jour par semaine, et ce jour-là elle prenait du lait dans un biberon avec mon amie qui la gardait. Vers son deuxième anniversaire elle tétait toujours, mais seulement dans la nuit ou si elle se faisait mal. Comme elle était très calme de nature, c'était plutôt rare...
Six mois plus tard, elle a tout d'un coup réclamé à téter dans la journée, j'ignore pourquoi. Je l'ai regardée, je lui ai dit, "Mais Mimi ça fait longtemps que tu n'as pas tété. Même je ne sais pas la dernière fois que tu t'es réveillée pour téter. Je ne sais pas si j'ai encore du lait." Elle a accepté volontiers un biberon… et moi de me poser la question de savoir à quel moment elle s'était sevrée !