Coucou,
Les cas de manque de lait véritables sont exceptionnels : traumatismes sur les seins, chirurgie mammaire avec section des nerfs, malformations (seins tubéreux ou en poire - hypoplasie mammaire c'est le nom savant). Voir des informations dans le dossier
Manque de lait sur le site.
Le stress a un effet inhibiteur sur la lactation : plus elle a de pression (PS, famille, papa, etc.) plus c'est dur pour elle de se détendre et moins elle pourra "libérer" le lait. Le papa peut lui masser les épaules (éventuellement sans insister sur le fait que ça aide à libérer le lait mais parce qu'elle est tendue par la situation ?). Eventuellement lui faire lire (au papa) le dossier sur les
pères ?
Le colostrum, les premiers jours est produit en quantités infimes : à peine une cuillère à café et c'est la stimulation de la lactation (bébé avec une succion efficace, tire-lait, expression manuelle) qui va faire augmenter les volumes. (voir par exemple sur les vidéos ci-dessous : à peine une "mini" éprouvette).
Si l'accouchement a été très long et que ton amie a été perfusée, il est possible qu'une partie de la perfusion vienne "gonfler" le poids du bébé à la naissance avec un surpoids qu'il perd par la suite... voir un extrait des Dossiers de l'Allaitement, Avril – Mai – Juin 2011, n°87, Autour de la naissance :
[...]
Des conséquences à long terme
De nombreuses études sur l’impact des pratiques obstétricales ne prennent pas en compte leur impact sur le déroulement de l’allaitement. Par ailleurs, les articles sur les problèmes d’allaitement ne prennent pas forcément en compte les modalités de la naissance. Or, la parturition et l’allaitement sont des phénomènes interdépendants. On a constaté depuis longtemps l’impact des conditions de la naissance sur le démarrage de l’allaitement (Forster ; Righard & Alade ; Smith). Nous savons mieux aujourd’hui comment les hormones sécrétées par la mère et le bébé pendant l’accouchement ont un impact sur la physiologie du démarrage de l’allaitement. Voici quelques exemples :
· En 1979, on a appris que le taux de béta-endorphines était augmenté pendant l’accouchement (Csontos ; Akil). Depuis 1977, on savait que les béta-endorphines augmentaient la sécrétion de prolactine (Rivier). La douleur de la parturition augmente la sécrétion d’endorphines, qui augmente la sécrétion de prolactine.
· Une étude suédoise publiée en 1996 a constaté que les femmes qui avaient accouché par voie basse avaient à J2 une sécrétion d’ocytocine pulsatile, et donc efficace, ce qui n’était pas le cas chez les femmes qui avaient accouché par césarienne en urgence (Nissen). Par ailleurs, il y avait une corrélation entre la fréquence des pulsations de la sécrétion d’ocytocine à J2 et la durée de l’allaitement exclusif. La même étude suédoise a constaté que les femmes ayant accouché par césarienne avaient une augmentation beaucoup moins nette de leur taux de prolactine 20 à 30 mn après le début de la tétée.
· Une étude italienne a démontré que le taux colostral de béta-endorphines était significativement plus élevé à J4 chez les mères qui avaient accouché par voie basse que chez celles qui avaient accouché par césarienne (Zanardo), ce taux pouvant rester plus élevé jusqu’à J10. Les béta-endorphines présentes dans le lait maternel pourraient aider le nouveauné à surmonter le choc de la naissance, et induire une sorte d’addiction au sein chez le bébé, et donc favoriser l’allaitement.
· L’administration d’ocytocine en perfusion pendant l’accouchement avait un impact négatif sur la sécrétion endogène d’ocytocine pendant la tétée à J2 (Jonas). La péridurale combinée à l’administration d’ocytocine favorisait la sécrétion de prolactine, mais abaissait celle d’ocytocine. La perfusion d’un volume important de liquide est corrélée à une perte de poids plus importante pendant les premiers jours chez le nourrisson (Chantry).[...]
A-t-elle la possibilité de se faire prescrire un tire-lait de compétition Medela ou Almafil (mieux vaut éviter le Kitett), électrique double pompage ?
Peut-elle exprimer son lait pour le donner ensuite à la seringue (sans aiguille) ou à la pipette ou à la cuillère (voir vidéos ci-dessous)
Pour ton amie, si elle peut visualiser (sur un smartphone ?) les vidéos suivantes pour se rendre compte :
http://newborns.stanford.edu/Breastfeeding/HandExpression.html et
http://newborns.stanford.edu/Breastfeeding/MaxProduction.html
Ton soutien à ses côtés est très précieux pour elle : elle sait qu'elle peut compter sur toi, se ressourcer en te téléphonant, pleurer si elle en a besoin... Néanmoins ce n'est pas facile pour toi qui reçoit ses émotions et qui ne peut agir : n'hésite pas à partager avec Elodie ou Sylvie G. ou moi-même.