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 Douleurs à la prise de sein et après la tétée de nuit

Bonjour,

Jeune maman allaitante pour la première fois depuis 5 semaines, je vous écris car je suis un peu perdue concernant des douleurs aux 2 mamelons :
  1. Tout d'abord une douleur presque systématique au moment de la prise de sein, assez intense mais qui disparait rapidement pendant la tétée (en respirant bien) : d'après mes premiers tâtonnements (voir ci-dessous) je pense qu'elle est due à des crevasses qui sont apparues il y a maintenant 4 semaines sur les 2 mamelons, qui ne semblent pas empirer mais sont très importantes : au repos on ne voit pas grand chose car j'ai les mamelons plutôt ombiliqués, mais après une tétée ou un tirage le téton est rouge et à vif à plusieurs endroits délimités par des bordures blanches. J'ai essayé le lait maternel étalé après chaque tétée, les coquillages, le baume d'allaitement, la lanoline, les pansements de lait maternel et les pads d'hydrogel, tout cela soulage mais ne guérit malheureusement pas ces crevasses. Lorsque j'étale du lait maternel, à la tétée suivante sur le coussinet j'observe une trace jaunâtre à l'endroit des crevasses, mais je ne sais pas s'il s'agit d'un bon ou mauvais signe...
  2. Ensuite une douleur qui apparait spécifiquement après la tétée du milieu de nuit depuis 10 jours : la douleur est aiguë, très intense et localisée sur les 2 tétons, cela ressemble à une brûlure. La douleur semble assez liée au frottement du soutien-gorge et/ou coussinets humides (avec les écoulements spontanés de lait) contre les tétons et à la compression des seins un peu plus pleins qu'en journée en position horizontale (je ne sais dormir que sur le côté), mais les seins sont souples, ni rouges ni douloureux et je n'ai pas de fièvre. Prendre ma fille sur l'épaule pour lui faire faire un rot après la tétée est douloureux car cela appuie sur la poitrine. Cette douleur peut m'empêcher de me rendormir : j'ai connu des soirs où elle était gérable (en faisant très attention à ma position de sommeil), mais la plupart du temps je dois prendre un doliprane 500, qui fait effet après une petite demi-heure, pour me rendormir sans souci. Et le matin la douleur ne réapparait pas, ni pendant la journée.
J'ai vu une consultante en lactation il y a 10 jours à qui la prise de sein et la position ont semblé bonnes mais qui a identifié que la taille de téterelle de tire-lait que j'utilisais était bien trop petite (16 au lieu de 28 car je n'avais pas compris le schéma des tailles). Je suis donc passée à des tirages moins fréquents et moins longs en taille 28, malheureusement je n'observe pas d'effet sur les douleurs. Je vais la revoir dans une semaine, mais je serais preneuse de tout conseil d'ici là.

Pour plus de contexte :

- Maternité : apprentissage de l'allaitement dès la naissance, avec la maladresse du début mais pas de douleur particulière. Notre petite était très somnolente avec besoin de la stimuler pour qu'elle prenne le sein et qu'elle continue à téter, donc l'équipe soignante a souhaité que nous lui donnions des petits biberons de lait artificiel pour compléter les tétées le temps qu'elle reprenne du poids.

- Semaine 1 : retour à un allaitement uniquement au sein à la maison, toujours grand besoin de stimulation pour les tétées et poids qui stagne donc conseil de la sage-femme d'utiliser le tire-lait pour favoriser la lactation et compléter une tétée sur 2 avec un biberon de lait maternel

- Semaine 2 : nouvelle perte de poids de la petite donc conseil de la PMI et du pédiatre de compléter toutes les tétées avec un biberon de lait maternel, tirages fréquents pour tenir le rythme en taille 16 par erreur, mais surtout grand besoin de stimuler la petite pour téter, crevasses qui apparaissent

- Semaine 3 : reprise de poids et de forces chez la petite, soulagement car plus besoin de la stimuler outre mesure pour téter, mais crevasses qui deviennent importantes et rythme soutenu tétées/tirage toujours en taille 16

- Depuis 10 jours : apparition des douleurs nocturnes en plus des douleurs de début de tétée, rencontre avec la consultante ibclc qui identifie le problème de taille du tire-lait, bonne reprise de poids de la petite donc diminution graduelle du nombre de biberons de lait maternel de complément à 2 ou 3 par jour, ce qui permet de diminuer les tirages, cette fois-ci en taille 28.

Merci d'avance pour toute piste que vous pourrez m'indiquer si cela vous évoque des cas précédemment rencontrés !
 

Loezia

Hyperlactation
Adhérent(e) LLLF
Bonjour @Ananas Rayonnant et félicitations pour ta petite !
En général les crevasses indiquent que bébé ne tète pas correctement. Le fait qu'il y ait eu une prise de poids lente et la nécessité de compléter peut amener à supposer que le transfert de lait ne se fait pas comme il faudrait.
Cette vidéo pourra peut être t'aider :
As tu essayé de varier les positions pour éviter d'irriter toujours la même zone ?
Est ce que les freins ont bien été vérifiés ?
 
Merci beaucoup pour vos réponses !
J'ai mis beaucoup de temps à répondre car les tétées sont fréquentes mais chacune avec de toutes petites variations donc il n'est pas toujours facile de compiler et résumer clairement ce qu'on a appris de nouveau. Et surtout la situation est longtemps restée strictement la même, alors que j'ai rencontré une consultante en lactation, 2 médecins, 2 sage-femmes et testé un bon nombre de choses pour finalement trouver "la solution" un peu par hasard cette semaine...

Au niveau du diagnostic, tous les professionnels se sont accordés pour dire qu'il ne semblait pas y avoir de mycose, en particulier parce que je n'avais pas mal du tout en journée ni au moment de la tétée. Il restait donc à faire cicatriser les crevasses, qui devaient provoquer la douleur nocturne lorsque le sein était plein (mais pas engorgé).

@Loezia @Tatian@ La position a été vérifiée, les freins de langue aussi, sans qu'un problème soit détecté. J'utilise principalement la madone sur le coussin d'allaitement, la position allongée, la madone dans les bras à l'extérieur, et la BN dès qu'un fauteuil qui le permet est disponible.
Par rapport à la vidéo, la succion de ma puce ressemble plutôt à bébé 2 qu'à bébé 1 (les mouvements de sa bouche sont assez rapides), mais bébé 1 a l'air d'un bébé de compétition et surtout, je ne sais pas comment on fait pour faire passer son bébé d'un style à l'autre ! On m'a juste conseillé de bien plaquer ma fille contre moi lors des tétées pour favoriser l'enfouissement et éviter qu'elle puisse prendre le téton du bout des lèvres.

Pour guérir les crevasses, les nouvelles pistes qu'on m'a données - autres que ce que j'avais déjà testé (coquillages, lanoline, pansements de lait maternel, pads hydrogel) - ont été des soins à base de miel ou cire stérile : la crème Melicare, la crème allaitement Gifrer et les coques en cire de Melicare, en mélangeant à quelques gouttes de lait maternel en fin de tétée.
Après 1 bonne semaine d'application de Melicare, la crevasse côté gauche qui était la plus petite s'est refermée et mes douleurs d'après tétée ne persistaient qu'à droite, ce qui incitait à dire que guérir les crevasses était bien la solution des 2 problèmes.
J'ai donc continué le Melicare avec assiduité des 2 côtés une autre semaine mais malheureusement je ne voyais aucune évolution de la crevasse côté droit, bien plus grande.
Un soir où j'ai eu la flemme de couper des petits carrés de cellophane pour mettre du Melicare (car cela colle comme du miel), j'ai appliqué du baume allaitement Lansinoh à base d'huiles végétales mélangé à quelques gouttes sans cellophane. Le lendemain : miracle, la cicatrisation de la grande crevasse avait commencé ! J'avais du mal à y croire car c'est la première crème que j'avais utilisée à la maternité alors que je n'avais aucune crevasse, je me disais qu'elle devait surtout être bonne pour de l'hydratation et de la prévention, mais c'est ce qui a finalement marché !

Avec le temps d'autres facteurs sont devenus présents, qui sont peut-être entrés en jeu dans la cicatrisation :
- au bout de quelques semaines, les crevasses ne me faisaient plus mal à la prise de sein car j'ai eu l'impression de m'habituer à cette douleur, en la mettant en balance avec les bienfaits de l'allaitement pour ma fille et parce que la douleur d'après tétée nocturne était bien plus intense
- on m'a donné la piste que mes mamelons mettaient longtemps à cicatriser car étant plutôt ombiliqués ils se referment sur eux-mêmes après la tétée, si bien que l'air n'y circule pas. Ça expliquerait pourquoi les solutions à recouvrir avec du cellophane qui sont réputées parmi les plus efficaces (pansements de lait, Melicare) ne marchaient pas toujours très bien chez moi car cela aplatit encore plus le mamelon.
- comme ma douleur nocturne pouvait faire penser à un début d'engorgement, on m'a conseillé de tirer mon lait lors de la tétée nocturne pour être sûre de bien vider le sein. Après quelques réticences parce qu'on n'a pas forcément très envie de tirer son lait à 3-4h du matin, je m'y suis mise. Ça ne résolvait pas le problème car la douleur se réveillait alors non pas après la tétée mais après le tirage, en bref à la fin de la sollicitation des mamelons, mais j'ai finalement pris le pli car c'est tout de même satisfaisant d'alléger ses seins et de recueillir pas mal de lait à ce moment-là. Depuis un mois je tire d'ailleurs mon lait en simple pompage simultanément avec la tétée plutôt qu'en double pompage après la tétée pour gagner du temps.
- ma puce a commencé à dormir plus longtemps la nuit, et même assez souvent toute la nuit (21h-7h) si bien que l'après tétée nocturne qui était douloureux n'existait plus : j'ai cru un moment que c'était la solution, mais non c'est l'après première tétée du matin qui est alors devenu douloureux. J'étais plus reposée et je trouvais la douleur plus facile à gérer le jour quand on a l'esprit occupé mais le problème était le même, j'avais toujours des crevasses et mal après la première tétée quand les seins sont pleins.
- j'utilise maintenant le tire-lait avec des réglages encore plus doux (vide à 4 en général, 6 max) et une taille de téterelle pour le tire-lait encore plus grande, du 32 : le 28 semblait tout juste adapté à mon mamelon si bien que des frottements arrivaient si je ne posais pas la téterelle extrêmement précisément et le tube étant plus court, il arrivait que mon téton soit étiré jusqu'à la fin du tube où il pouvait frotter contre l'ouverture dans le plastique permettant au lait de s'écouler dans le flacon.

Pour information, on a pu aussi me suggérer les idées suivantes que je n'ai pas osé essayer, même temporairement, car je n'étais pas sûre des conséquences sur l'allaitement :
- remplacer la tétée nocturne par un biberon de lait tiré
- utiliser des bouts de sein le temps de la cicatrisation
- n'utiliser qu'un sein pour les tétées et tirages le temps que l'autre cicatrise
- technique indiba pour la cicatrisation des crevasses

Enfin du côté gauche il arrive très rarement mais parfois qu'à la suite d'une tétée se forme une cloque de sang qui se transforme ensuite en cloque de lait, puis laisse une mini crevasse et se cicatrise rapidement, ce qui semble indiquer qu'il y a parfois des frottements. Je reste donc vigilante à chaque tétée !

Je tenais en tout cas à témoigner pour toutes celles qui souffriraient de la même façon : mes crevasses, principalement dues en début d'allaitement à l'utilisation intense d'une taille de téterelle de tire-lait trop petite (par mauvaise compréhension du schéma), ont finalement cicatrisé, après 7 semaines du côté gauche et 10 semaines du côté droit. Surtout ne désespérez pas !
 
Bonjour,

C'est étonnant j'ai exactement les même symptômes la nuit depuis 5 jours. J'allaite maintenant depuis 18 semaines. La nuit la douleur vient après la première tétée et en effet j'ai de toutes petites crevasses depuis environ 1 semaine. Après la première tétée ça me gratte et me brûle ou me lance dans le sein droit. Pas le sein gauche bizarrement.
C'est vraiment très étrange. Après une heure de douleur j'arrive à me rendormir et je suppose que la douleur s'arrête. À mon prochain réveil je n'ai plus mal et je peux allaiter sans douleurs de nouveau.

Pour calmer les douleurs j'ai tentée le chaud, le froid, la compresse de fromage blanc (en Allemagne où je vis actuellement on utilise du quark ) le paracétamol, libuprofene, la crème lanolin, les massages.

Je vais donc continuer à soigner la petite crevasse en espérant que les douleurs nocturnes s'arrêteront.
En tout cas merci pour votre récit ça m'a aidé mentalement et m'a donné quelques pistes pour me soigner.

Bonne continuation à vous!
 
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