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 decision difficile

louve

Colostrum
Bonjour à toutes,

Je voudrais partager mes difficultés par rapport au sevrage de mon fils qui a aujourd'hui 22 mois. En fait, je crois que j'ai commencé à penser à le sevrer quand il a eu 16 mois parce qu'il a toujours demandé beaucoup beaucoup le sein, de jour comme de nuit, que je voulais dormir plus, que j'aimais fumer une cigarette par jour (c'est idiot je sais mais 2h sans téter ça peut être dur pour lui en fonction du contexte) et que sa soeur s'était sevrée à cet âge là. C'était naïf de croire que ça se passerait de la même façon d'autant plus que avec ma fille nous avions arrêté l'allaitement simplement parce que ma grossesse compliquait les choses pour nous, donc rien à voir. Mais en tout cas pour cette raison et pour les autres, l'idée a commencé à s'installer dans ma tête qu'il allait falloir le sevrer dans un avenir plus ou moins lointain, que ça allait simplifier la vie de toute la famille. Hum!

J'ai essayé plein de choses pour réduire les tétées, trop de choses. Vraiment. Et à chaque fois c'étaient de nouveaux problèmes qui ne réglaient pas les anciens mais venaient s'y rajouter. Finalement, entre les tentative de sevrage de jour, puis plutôt de nuit, puis au nombre de tétées fixes par jour, ou "on ne tête plus que quand on est dans le lit", ou "que après le repas", et les moments de free style total, accès à volonté au sein parce que je n'en pouvais plus de me battre avec lui, c'est devenu n'importe quoi et il est devenu très tendu par rapport à ce sujet là le pauvre. Je le comprends, je ne suis pas fière de moi, je crois avoir manqué de patience dans mes diverses tentatives de "'contrôle" sur cet allaitement et je n'ai réussis qu'à compliquer les choses et à saoûler tout le monde avec mes changements d'avis, surtout mon conjoint qui en est au point où il ne veut pus trop en entendre parler et que ça l'énerve à chaque fois que notre fils pleure pour avoir le sein.
Je crois également que l'avis de mon entourage sur l'allaitement d'un enfant plus grand m'a beaucoup empêché de savoir précisément ce que je voulais vraiment pour mon bébé et pour moi. Enfin, il est très difficile je trouve (et vous savez sûrement de quoi je parle) de prendre des bonnes décisions et de s'organiser sereinement quand on ne dort jamais plus de 2h d'affilées et rarement plus de 5h en tout par nuit depuis plus de 3 ans (deux enfants qui s'enchainent..bref).
De là, de cette situation de cafouillage total est venue une espèce d'urgence "d'en finir" une fois pour toutes avec cet allaitement. De "régler le problème".
Et là j'ai perdu le fil. J'avais ce stage (je suis artiste de cirque, trapéziste) qui s'annonçait et pour lequel je ne pouvais pas être là pendant une semaine. Je me suis torturé l'esprit pendant des plombes avec ce dilemme: prendre enfin un moment pour moi et revenir apaisée...et sans lait (au risque selon moi de traumatiser mon petit téteur) ou rester, faire une croix sur ce stage et composer avec ma frustration et ma fatigue sans la remettre sur le dos de mes proches (pas facile non plus).
Je suis finalement partie, en pleurant toutes les larmes de mon corps sur la route, tiraillée que j'étais entre ce besoin vital de me reposer et de prendre du temps pour moi et la sensation d'évidence sur le fait que mon fils n'était pas prêt à cette séparation et à ce sevrage définitif. Dans le fond moi non plus je n'étais pas prête d'ailleurs. J'aurais juste voulu un peu de répit c'est tout. Du coup, comme j'étais incapable d'accepter que ça se finisse ainsi, j'ai pris un tire lait avec moi et je suis revenue....avec du lait! Mais entre temps mon petit avait souffert de mon absence et ce retour l'a rendu encore plus accro au sein, demandeur, et finalement jamais satisfait puisque la quantité de lait avait quand même pas mal baissé, forcement.
Et là (désolée, c'est long) il y a commencé à avoir des vraies tensions entre le papa et moi. Lui s'était occupé seul des deux enfants pendant une semaine et avait eu l'impression de trouver un équilibre et un rythme dans tout ça, sans le sein donc. Et moi je reviens avec mes "nénés" comme dit notre fils et voilà qu'il ne peut plus le coucher le rendormir, le consoler... Retour à la case départ! Ma fille aussi dans tout ça, qui n'a que 3 ans et demi commence à souffrir de cette relation exclusive que son frère veut avec moi. Alors je craque, je dis à contrecoeur à mon petit bout que ça ne va plus être possible le néné qu'il faut arrêter, et comme toutes les méthodes de sevrage progressif semblent le faire souffrir on y va comme ça d'un coup. On a tenu trois jours, c'était super dur pour les deux. Perdue, je suis allée me balader sur le site de La Leche League sur lequel j'ai trouvé qu'il était tout à fait possible de revenir sur un sevrage si cela avait des effets négatifs sur le bébé. Alors j'ai fais ça. Je suis allée voir mon conjoint et je lui ai expliqué que je souhaitais continuer d'allaiter notre fils jusqu'à ce qu'il n'en ai plus besoin. Que j'en assumerai les "conséquences" la fatigue et tout ça et que c'était mieux comme ça. Le petit était trop content. Mais pas serein quand même. Normal après tout ça!! Mais ça n'est pas fini. Je suis désolée pour la longueur de mon message et je remercie d'avance la personne qui aura le courage de le lire jusqu'au bout. Là, dans la foulée, j'ai attrapé un énorme problème de peau au niveau du visage, très étendu, visible, très douloureux, très pénible quoi. Et donc le lendemain de mon heureuse décision de le remettre au sein "quoi qu'il en coûte", le médecin m'annonce que pour me soigner je dois prendre un traitement de 3 mois, contre indiqué avec l'allaitement. Je tombe des nues. Je n'avais pas pensé à ça. Je refuse le traitement donc, et ma peau se dégrade. J'essaye des remèdes naturels, rien ne règle le soucis. Et là du coup j'ai vraiment l'impression de me sacrifier pour cet allaitement. Tous les inconvénients, la demande incessante, les nuits sans sommeil me sautent au visage (c'est le cas de le dire), je regrette... et je craque de nouveau. Dans un état second, en l'allaitant sur notre lit, je lui explique que je vais devoir me soigner, que ça n'est plus possible et qu'on arrête à la fin de cette tétée. En écrivant ces mots je me rends compte à quel point j'ai fais ce choix, tous ces choix, sous le coup de la colère, du découragement de l'épuisement.
C'était avant hier midi que je lui ai dit cela. Evidemment ça ne va pas du tout. Au début j'étais contente j'ai cru qu'il avait compris, il l'a même raconté avec ses mots à son père, nous avons dormis ensemble, il a un peu pleuré mais rien de grave...mais le lendemain a été horrible. C'est là que j'ai à nouveau pris la mesure de ma bêtise de vouloir qu'on arrête d'un coup. J'ai repoussé encore le début du traitement et j'ai tiré du lait pour lui donner au biberon, l'aider, et éviter l'engorgement, mais sa réaction a été pire. Il ne comprenait plus rien. Il était tellement hors de lui hier soir que j'ai du dormir toute seule, il n'y a que quand je m'en vais qu'il se calme avec son père. Honnêtement je suis désespérée cela ne me convient pas du tout, j'aurais vraiment souhaité l'allaiter encore un peu (trois ou quatre tétées par 24h par exemple), même quitte à garder ce truc sur ma peau tant pis mais là je suis bloquée j'ai beaucoup trop fait n'importe quoi avec le sevrage je crois que je ne peux plus revenir en arrière. Cela me fait beaucoup de peine, je suis complètement perdue et je commence à avoir peur de me fâcher pour de vrai avec mon conjoint si je continue à lui en parler, à hésiter.... Bref je m'en veux beaucoup, l'allaitement et le sourire de mon petit me manquent mais à la fois je voudrais pouvoir allaiter moins souvent sans créer de tensions. Je ne sais plus du tout quoi faire. Vraiment plus du tout.

Merci beaucoup pour votre attention et encore désolée pour la longueur interminable de ce texte.
 

Monceau

Hyperlactation
Quel histoire ! C'est déjà assez dur, quand en plus ça crée les tensions avec le conjoint...
Est-ce que pour le médicament le médecin a cherchépour un médicament équivalent compatible avec l'allaitement ? Il y a le site de la CRAT (tout ce qu'il y a d'officiel)qui peut l'aider
 

Sylvie

Modératrice
Membre de l'équipe
Animatrice LLL
J'imagine ton ambivalence et les yoyo émotionnels que ça doit te faire.
Courage !
Tu vas trouver la piste qui te convient le mieux.
Comme Monceau, je te suggère d'aller prendre un autre avis médical : la plupart des médicaments peuvent être compatibles avec l'allaitement.
C'est quoi comme molécule du médicament qui ne convient pas ?
 

Doobida

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
Je t'envoie une montagne de soutien, de câlins, de réconfort.
J'ai entendu une psy spécialisée dmchez les enfants qui a dit qqch qui m'a beaucoup parlé : il faut apprendre à se fâcher avant d'être fâchée. Quand on se fâché avant d'être fâchée, on peut contrôler ses émotions et montrer à l'enfant comment on les gère. Si on se laisse submerger, la colère est dévastatrice et nous fait faire ou dire des choses qu'on regrette.
Je trouve que ça correspond bien au sevrage aussi. Quand on craque, quand on est à bout, on prend des décisions qu'on regrette ensuite, puis on revient dessus, puis on regrette d'être revenu dessus, on devient complètement incohérent pour nos petits, pour l'entourage, pour soi-même...
Je ne sais pas si tu as beaucoup parcouru le forum, ici je témoigne du sevrage de mon aîné, en long en large et en travers si tu as le temps/la patience de lire.
J'étais à bout à chaque fois que j'ai décidé de passer à l'étape supérieure mais l'essentiel c'était que j'étais décidée, "raisonnablement". Je ne sais pas comment expliquer ça il y avait évidemment un ras-le-bol émotionnel mais j'essayais d'être détachée de cette émotion pour accompagner mon fils petit à petit.
Encore plein de courage à toi, c'est important que tu avances selon ce que tu décides, quitte à ne pas en parler tout de suite à l'entourage.
Je peux imaginer la situation avec ton conjoint qui a l'impression que tu le fais tourner en bourique...! Continuez à communiquer surtout !!
 
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