Prednisone (Cortancyl®) Prednisolone (Hydrocortancyl®, Solupred®)
La prednisone est transformée en prednisolone au niveau hépatique. Le pic plasmatique est atteint au bout d’1 à 3 heures. Les études ont montré que le taux lacté de prednisolone baissait plus rapidement que le taux sérique, et il était similaire au taux sérique de prednisolone non liée aux protéines plasmatiques. En moyenne, 0,025% de la prednisolone reçue par la mère était retrouvée dans le lait maternel. Son passage lacté semble proportionnel à la liaison plasmatique de cette molécule, le passage lait-plasma étant rapide et bi-directionnel.
Deux heures après la prise orale de 10 mg de prednisone, les taux lactés de prednisone et de prednisolone était respectivement de 26,7 et 1,6 μg/l (Katz & Duncan). Avec des prises maternelles allant de 10 à 80 mg par jour en chronique, le taux lacté maximum de prednisolone allait de 17 à 317 μg/l, avec un rapport lait/plasma allant de 0,05 à 0,25 (Ost et al). Avec ces doses, l’enfant reçoit au maximum 0,080 mg/kg/jour de produit actif, ce qui représente au maximum une quantité équivalente à 10% de sa production endogène quotidienne de corticostéroïdes. Dans une autre étude (McKenzie et al) portant sur 7 femmes, environ 0,14% de la prise maternelle de 5 mg était excrétée dans le lait pendant les 48 heures suivant la prise. Une étude (Greenberger et al) a évalué son excrétion chez 3 femmes après injection intraveineuse de 50 mg de prednisolone, et 0,010 à 0,049% (0,025% en moyenne) de la dose injectée était excrété dans le lait pendant les 6 heures suivantes.
La posologie la plus couramment utilisée chez les adultes est de 0,5 à 1 mg/kg/jour en traitement d’attaque ou pour un traitement de courte durée, de 5 à 20 mg/jour en traitement chronique. La dose pédiatrique est de 1 à 2 mg/kg/jour. On considère donc qu’une dose quotidienne de 20 à 80 mg de prednisone ou de prednisolone est compatible avec l’allaitement, l’enfant recevant une quantité de corticoïdes trop faible pour entraîner des effets indésirables. L’administration chez une mère allaitante de doses plus importantes est probablement sans réel danger, surtout lors d’un traitement de courte durée ; toutefois, il sera nécessaire de suivre l’enfant régulièrement.