Bonsoir Maloudaine,
La qualité globale du lait de femme ne change effectivement pas. La question des allergies via le lait de la maman est assez complexe et je ne suis pas sûre de bien tout maîtriser.
Donc de façon générale, le lait humain est stable en composition. Le Pr Hartman le rappelait encore vendredi à la JIA et dans le résumé de son intervention à la JIA il est indiqué :
On avait longtemps pensé que la production lactée était fonction de la nutrition maternelle, parce qu'on avait constaté que c'était le cas chez les vaches laitières et les truies, ainsi que chez certains animaux de laboratoire. Mais une étude a montré que des mères gambiennes malnutries produisaient autant de lait que des mères anglaises bien nourries (Prentice), et l'on sait maintenant que la lactation chez la femme est peu affectée par le statut nutritionnel maternel.
Dans l'article des Dossiers de l'Allaitement, n°52, Juillet – Août – Septembre 2002 :
Tour d'horizon sur le lait humain, il est aussi écrit :
Les facteurs nutritionnels
La composition du lait humain est régulée par divers mécanismes complexes. Sauf quelques exceptions, une carence maternelle ou un excès d’apports n’aura pas d’impact significatif sur la composition générale du lait. Dans la mesure où les apports nutritionnels de l’enfant allaité représentent la norme, la connaissance de ces apports est importante. Les enfants peuvent tolérer une certaine marge de variation dans les taux des divers nutriments qu’ils absorbent, mais toute déviation importante par rapport aux limites de la normale est susceptible d’avoir de graves conséquences sur la croissance et la santé de l’enfant, comme le montrent la morbidité et la mortalité plus élevées chez les enfants nourris au lait industriel.
Le lait humain contient plusieurs milliers de composants répartis dans plusieurs phases : une phase aqueuse, une phase colloïdale caséïnique, une phase de lipides en émulsion, des cellules vivantes. Il est difficile de donner une composition exacte pour le lait humain, dans la mesure où il varie suivant les femmes, et chez une même femme, suivant les caractéristiques génétiques, la durée de la gestation et le temps écoulé depuis l’accouchement, les techniques d’expression, de stockage et de dosage…
Ce que conclue ce passage c'est qu'une composition standard du lait humain est difficile à déterminer.
Concernant les sels minéraux, dans l'article pré-cité, il est indiqué :
Minéraux
Dans l’ensemble, le taux lacté des minéraux n’est pas corrélé aux apports maternels. De plus, leur biodisponibilité dans le lait maternel est maximale. Le taux lacté de la plupart des minéraux semble être régulé par un gradient osmolaire entre les principaux ions (sodium, chlorure et potassium) et le lactose. Les taux de calcium, phosphore et magnésium sont plus ou moins indépendants du statut maternel ; tout au plus peut-on noter l’existence d’un taux lacté de calcium légèrement plus bas chez les mères dont les apports en calcium sont bas. Le lait humain contient aussi de nombreux oligo-éléments : fer, cuivre, zinc, manganèse, sélénium…
Or dans les eaux fortement minéralisées, ce sont les minéraux de type magnésium ou calcium qui sont intéressants (et qui ont un effet laxatif, en particulier pour le magnésium).
Donc comme le taux lacté des minéraux est parfaitement régulé, le bénéfice d'utiliser ce type d'eau en boisson ne concernera que la maman.
On peut en lire un peu plus dans Les Dossiers de l’Allaitement n°67 (avril-mai-juin 2006) sur les
Implications de l’alimentation maternelle complétées de quatre études concernant l'
Impact de l'alimentation maternelle sur la composition du lait.
Néanmoins, qu'il y ait des bébés allergiques qui réagissent à travers le lait de leur maman, que la réaction s'atténue, s'arrête ou est exacerbée en fonction des repas de la maman montre bien que le lait de chacune est différent, même si dans les grandes lignes le lait humain présente les mêmes caractéristiques.
Que se passe-t-il en cas d'allergie ? Un petit extrait d'
Allaiter Aujourd'hui n°81 (Oct/Nov/Déc 2009).
En cas d’allergie, notre organisme réagit d’une manière disproportionnée face à un élément étranger qu’il considère à tord comme dangereux et qu’on appelle un allergène. Notre système immunitaire s’en prend à certaines protéines alimentaires, ou au pollen des arbres et des herbacées envahissant l’air, aux poils et plumes d’animaux, aux acariens, ou à des substances appliquées ou en contact avec la peau, à certains médicaments comme s’il s‘agissait de virus ou de bactéries contre lesquels il est censé nous protéger. Les réactions qui en découlent sont alors le signe que notre organisme est en train de se défendre.[...] En cas d’intolérance, ce n’est pas le système immunitaire qui est en jeu mais un problème d’enzymes intestinales en cas d’intolérance au lactose (sucre présent dans tous les laits) ou de réactions face à ce que l’organisme considère comme des excès alimentaires.
Donc en fait, en cas d'allergie de l'enfant, il y a réaction au lait de la maman parce que l'enfant est allergique et ce lait conviendrait parfaitement à d'autres enfants. Parfois il y a un effet seuil (quantité en-dessous de laquelle il n'y a pas de réaction).
Est-ce que cela répond (en partie) à ton questionnement ?