Spiramycine (Rovamycine® ; en association avec le métronidazole dans Bi Missilor Gé®, Missilor Gé®, Birodogyl®, Rodogyl®)
Elle est liée à 10% aux protéines plasmatiques. Un texte ancien fait état d’un transfert significatif ; chez les enfants de mères qui ont pris 1,5 g/jour de spiramycine, le taux sérique était de 2 mg/l, soit un taux thérapeutique (Goisis). Elle est utilisée pour la prévention / traitement de la toxoplasmose congénitale, pendant la grossesse et chez le nourrisson.
Métronidazole (Flagyl® ; en association avec la spiramycine dans Bi-Missilor®, Missilor®, Birodogyl®, Rodogyl®)
Dans cette classe, c’est la molécule dont l’excrétion lactée est la mieux étudiée. Il est rapidement et presque complètement absorbé après prise orale, et il a une bonne pénétration tissulaire. 19 à 56% du produit actif passe dans le sang après utilisation vaginale. Les principaux effets secondaires sont des nausées, des diarrhées, une stomatite, une sécheresse buccale, et un goût métallique. Il peut aussi avoir un effet similaire à celui du disulfirame en cas de consommation d’alcool. Des cas rares d’effets iatrogènes neurologiques ont été rapportés chez les personnes traitées.
Chez 10 mères qui ont pris une dose unique de 200 mg de métronidazole à J5, le taux lacté moyen 4, 8 et 12 heures après la prise était respectivement de 3,4 mg/l, 2,8 mg/l, et 1,3 mg/l (Gray). Le taux sérique de métronidazole a été recherché chez 5 des enfants 8 heures après la prise maternelle ; ce taux était inférieur à la limite de détection chez 3 nourrissons, et de 0,28 et 0,4 mg/l chez les 2 autres enfants. Chez les 5 autres enfants, il a été mesuré 12 heures après la prise maternelle ; il était inférieur à la limite de détection chez 3 nourrissons, et de 0,2 mg/l chez les 2 autres. 17 mères ont pris 200 mg de métronidazole 3 fois par jour pendant 7 jours (No authors listed), et le taux lacté au 6ème jour allait de 1,1 à 15,2 mg/l (4,7 mg/l en moyenne). Chez 3 femmes qui en ont pris une dose unique de 2 g, le taux lacté était en moyenne de respectivement 45,8 mg/l, 27,9 mg/l, 19,1 mg/l, 12,6 mg/l et 3,5 mg/l 2, 8, 12, 18 et 36 heures après la prise (Erickson). Les auteurs estimaient que l’enfant allaité recevait au total 25,3 mg de produit actif dans les 48 heures suivant la prise maternelle.
Une autre étude a suivi 15 femmes qui ont pris 3 fois par jour 200 mg (11 femmes) ou 400 mg (4 femmes) de métronidazole, entre J0 et J22 (Heisterberg). Des échantillons de sang ont été prélevés après 1 à 9 jours de traitement, alors que la mère avait pris le produit depuis 30 min à 4 heures. Le taux lacté chez les mères qui prenaient 200 mg 3 fois par jour allait de 1,6 à 12,2 mg/l pour le métronidazole, et de 1,1 à 3,8 mg/l pour l’hydroxymétronidazole. Le taux sérique de métronidazole chez les enfants de ces mères était en moyenne de 0,8 mg/l, et celui d’hydroxymétronidazole était de 0,4 mg/l. Chez les mères qui en prenaient 400 mg 3 fois par jour, ces chiffres étaient respectivement de 11,6 à 18 mg/l, et 2,4 à 6,3 mg/l. Les taux sériques de leurs enfants étaient en moyenne de 2,4 mg/l pour le métronidazole, et de 1,1 mg/l pour l’hydroxymétronidazole. L’enfant absorbait au maximum 3 mg/kg/jour de métronidazole. Les taux sériques des enfants représentaient 4 à 32% du taux sérique maternel pour le métronidazole, et 8 à 96% de ce taux pour l’hydroxymétronidazole.
Chez 12 mères qui en prenaient 400 mg 3 fois par jour en post-partum précoce (4,3 ± 0,4 jours post-partum), le taux lacté de métronidazole 2, 4, 6 et 8 heures après la prise était en moyenne de respectivement 15,5 mg/l, 12,9 mg/l, 10,6 mg/l et 9,1 mg/l, le taux lacté d’hydroxymétronidazole étant d’environ 5,5 mg/l pendant toute la période du suivi (Passmore). Les auteurs estimaient qu’un nouveau-né qui recevait 500 ml de lait maternel par jour recevait moins de 10% de la posologie chez les nourrissons. Le taux sérique a été recherché chez 7 enfants, 4 à 8 heures après une prise maternelle, et 30 à 90 min après une tétée. Ces taux étaient en moyenne de 1,6 mg/l pour le métronidazole, et de 1,4 mg/l pour l’hydroxymétronidazole, ce qui représentait respectivement 12,5% et 25,6% du taux sérique maternel. Enfin, chez 15 femmes qui ont reçu en IV une dose unique de 500 mg de métronidazole, le taux lacté 2 heures après administration était en moyenne de 7,55 mg/l (Zhang). On peut estimer que l’enfant allaité recevait environ 13% de la posologie pédiatrique (30 à 40 mg/jour).
Un cas de diarrhée et d’intolérance secondaire au lactose a été rapporté chez un nourrisson allaité, éventuellement en rapport avec la prise maternelle de métronidazole (Clements). Toutefois, aucun effet secondaire sérieux n'a été rapporté chez des enfants traités par ce produit (traitement de première intention en pédiatrie pour certaines parasitoses).