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Bebe refuse le biberon

Mazounette

Colostrum
Bonjour,

J'ai accouché il y a trois mois d'un bébé prématuré. Trop faible pour être mis au sein, j'ai tiré mon lait pendant deux mois et demi, tout en essayant, jour après jour, de le faire téter efficacement, ce qu'il ne semblait d'abord pas pouvoir faire, puis vouloir faire (habitude de la tétine).

Depuis ses 1 mois, il souffre d'un RGO, qui a empiré au cours des semaines. Bébé, qui avait jusque là un très bon appétit, a commencé à ne plus finir ses biberons. Les repas étaient très douloureux pour lui, comme si sa petite gorge, à la fin du biberon, était en feu. Il s'est alors soudain mis à prendre au sein, pour ma plus grande joie. Entre temps, j'avais introduit du LA (ce cap ayant été très difficile à vivre pour moi, je pleurais d'impuissance devant les souffrances de mon bébé, je tirais donc beaucoup moins de lait). Bref, du jour au lendemain, soit il y a trois semaines, il s'est mis à prendre au sein, et à rejeter le biberon, même donné par papa. Il a été diagnostiqué intolérant aux protéines de lait de vache, j'ai donc supprimé tous les produits laitiers de mon alimentation, et même les aliments acidifiants, ce qui a considérablement amélioré son état. Pour les biberons, je ne veux plus tirer mon lait, donc nous lui proposons un lait de riz. Il accepte au maximum deux biberons par jour (il boit en petites quantités chaque fois, il est encore à 6/7 biberons/tétées par jour), et non sans mal. Or, je reprends le travail dans trois semaines (je le lui ai expliqué), et il sera confié à sa grand-mère. Il refuse qu'elle lui donne le biberon, se met à hurler, devient tout rouge, suffoque. Nous avons changé les tétines, les biberons, nous lui avons proposé mon lait dans un biberon; rien ne fonctionne. Même si le papa parvient à le faire boire, il se met à pleurer à la fin du biberon et pleure jusqu'à obtenir le sein. Je suis désemparée. J'aime la belle complicité qui nous unit tous les deux, et que j'espère conserver en le faisant têter matin et soir, mais je ne peux pas reprendre le travail en sachant qu'il ne mangera pas, ou pire, qu'il sera prêt à suffoquer de détresse (ce qui s'est passé deux fois cette semaine).


Quels conseils pouvez-vous me donner? Je précise que, du fait de son RGO, il dort avec moi, que je le porte en écharpe toute la journée, ce qui favorise un maximum de contacts entre nous deux. Je me dis aussi que c'est un bébé prématuré (né à 34 semaines), qu'il lui faut davantage de temps qu'à un autre bébé, que son RGO l'a fait beaucoup souffrir, et que le sein lui procure un sentiment de sécurité, de chaleur, de confort, que le biberon ne peut pas lui apporter. Mais concrètement, je dois reprendre le travail, et je ne sais pas comment faire.

Merci d'avance pour vos réponses.
 
L

linette649

Guest
Tout d'abord, un grand bravo à la maman et au bébé... c'est une très belle histoire.

Ton bébé a un traitement pour la douleur causée par le RGO?

Je voulais te dire deux choses : la première, c'est que de très nombreux bébés n'acceptent pas le bibron de suite, mais leur comportement change une fois que la maman a repris le travail. Et aussi, que certains prennent l'intégralité de leur lait quand maman est là (ils se vengent quand maman revient) mais que la plupart du temps cela se normalise après une période d'adaptation. Certains aussi préfèrent la seringue ou la tasse...

Et que sinon, la poursuite de l'allaitement quand on travaille est tout à fait possible, on conseille généralement de garder un minimim de 3 tétées sur 24h (le matin, au retour du travail, et le soir) et surtout, à volonté le WE et les vacances. Et pas de biberon ou de yaourts quand tu es là.

Bon courage, je suis sure que ça va bien se passer...
 

Roxane

Montée de lait
ton histoire est tres touchante...et j ai l impression que vous êtes trés liés et fusionnels avec ton bébé, alors continue à lui parler en essayant (je sais c 'est facile a dire)de ne pas lui communiquer tes angoisses, explique lui qu il ne perdra pas ton sein...
Tu vas surement connaitre une première periode un peu difficile à ta reprise mais quand il aura compris votre nouvelle organisation je suis sure que tout rentrera dans l ordre.
Sinon as tu essayé le bib Doddie Mam?
Bon courage
 

Mazounette

Colostrum
Merci pour vos réponses, Linette et Roxane, qui me réconfortent.

Linette, oui, il prend un traitement pour son RGO (Inexium entre autres). L'éviction des produits laitiers lui a fait également beaucoup de bien. A présent, il est surtout gêné la nuit, mais ce n'est rien comparé à sa souffrance du départ. Là, c'est plus une gêne, que nous pouvons facilement corriger en le tenant bien droit pendant un moment (c'est fatigant la nuit, par contre, car après la tétée je n'ai qu'une hâte, dormir à nouveau !)

Donc, la poursuite de mon allaitement serait possible, ça me réconforte beaucoup. J'arrêterai quand lui se sentira prêt. Je ferai de mon mieux en tout cas pour que cela marche.

Roxane, ma sage-femme m'a justement parlé du Doddie Mam hier, elle m'a montré la tétine, et je vais en acheter un aujourd'hui.

Avec tout cela (une maman plus sereine et un biberon spécial), nous allons réussir !

Merci encore.
 

Roxane

Montée de lait
Evidemment que vous allez reussir ,ai confiance en toi et ton bébé!et tiens nous au courant...
 

Mazounette

Colostrum
Je reviens vous donner des nouvelles : effectivement, le Doddie Mam a super bien marché ici, Bébé accepte désormais le biberon. Ma reprise du travail approche à grands pas (la semaine prochaine), et malheureusement, je ne parviens pas, quand je suis seule, à lui faire prendre tous ses biberons de la journée. Quand le papa est là, ou une autre personne, ça peut aller, mais ce n'est quand même pas un sevrage "idéal", je crains que lundi, le choc soit rude pour mon petit.

Depuis quelques temps, Bébé nous fait également de grosses colères (tout rouge, il manque de s'étouffer/perdre sa respiration, de grosses larmes lui coulent sur les joues, et il est bouillant à force d'hurler). Nous nous sentons bien impuissants. La seule chose qui le calme, c'est le sein, mais comment va-t-il faire la semaine prochaine? Et ces colères m'inquiètent fortement, Bébé n'a que trois mois et demi. Comme je l'indiquais plus haut, nous co-dodotons depuis pratiquement son retour à la maison, il est beaucoup porté en écharpe, nous ne l'avons jamais laissé pleurer (il ne plaurait que très peu jusqu'à présent); bref, nous avons fait en sorte de lui donner des bases rassurantes. Et là, je suis perdue, car j'entends de toutes parts des remarques nous accusant d'en avoir fait un capricieux, etc...Je ne le crois pas, mais la situation me laisse perplexe. Quelle est l'origine de ces colères?
 

Myriam

Modératrice
Membre de l'équipe
Animatrice à la retraite
Bonsoir Mazounette,

Tu te sens désemparée devant ton bébé qui manifeste avec force. Qui ne le serait pas ! Sans compter que la reprise du travail ajoute son lot de stress.

Peux-tu nous préciser les circonstances de ses pleurs ? Est-ce quand tu essaies de lui donner le biberon ? Aurais-tu remarqué si quelque chose se passe avant ? Est-ce qu'il y a un moment de la journée qui est caractéristique de ces "colères" ? Y-a-t-il eu des changements récents ? (je pense par exemple au fait que tu souhaites lui donner le biberon en journée quand tu es avec lui, mais il y en a peut-être d'autres ?).


C'est une grande chance qu'il se calme en tétant. Le sein est un merveilleux outil de maternage ! Je connais des mamans allaitantes qui se sentent bien désemparées lorsqu'un petit bout de chou leur est confié : leur premier geste dans de telles situations est justement de mettre leur bébé au sein... ce qu'elles ne se permettent pas avec un bébé qui n'est pas le leur.

Raison de plus tu pourrais dire de t'inquiéter la semaine prochaine lorsqu'il sera gardé.
Sauf que la personne à qui tu le confieras ne sera pas toi : elle trouvera avec ton bébé un moyen de le consoler si jamais il s'exprime avec elle de la même façon. Les pleurs, les colères, les signes de détresse, bien souvent les bébés ne les montrent qu'avec les personnes avec lesquelles ils se sentent en confiance : ils réservent les sourires (de survie) aux personnes non ou moins connues. Ce sera une période de triple maternage : ton bébé, le papa et la grand-mère - nounou. Chacun aura besoin de sentir que ton amour pour eux, que tu leur fais confiance à tous pour le mieux de ton bébé.

Pour les personnes qui pensent que ton bébé deviendrait un capricieux, tu peux leur laisser en lecture le texte sur le contrôle des pleurs des bébés de l'Association Australienne pour la Santé Mentale Infantile : http://forum.lllfrance.org/showthread.php?209-Sommeil-et-allaitement&p=1416#poststop ou lire aussi ici une interview de Claude Didierjean-Jouveau.

A hauteur de ton bébé, le temps n'est absolument pas le même qu'à notre hauteur d'adulte. Michel Serre disait que la perception d'une heure chez un bébé d'un an équivalait à 30 heures chez un adulte de 30 ans. Donc la notion de "je reviens dans 5 minutes" n'existe pas pour un bébé : la personne est présente ou pas. Les bébés ne sont pas capricieux au sens où ils ne sont pas encore au stade des désirs : ils ont des besoins. Le caprice est bien ancré dans la "culture" française (en tout cas le courant dominant) cf. AA 54, ça fait des décades, au moins un siècle, que l'on serine aux mères que leurs enfants font des caprices :
La puériculture contre l'allaitement
En fait, c'est toute la façon dont on concevait les soins aux bébés qui allait à l'encontre de la réussite de l'allaitement : séparation dès la naissance, pas de première tétée précoce, parcage du bébé à la nurserie ; puis, de retour à la maison, bébé couché dans son berceau, dans une pièce à part, une tétée la nuit et pas plus (et encore, pas très longtemps : pour certains auteurs, le bébé devait sortir de la maternité en " faisant ses nuits "). Et surtout, la règle absolument impérative : ne pas prendre le bébé quand il pleure. Là, les auteurs sont unanimes. Rehin : " Il est bien préférable de le laisser couché et, sans pitié pour ses cris, de ne pas lui donner la déplorable habitude de l'avoir tout le temps sur les bras (.) Rappelons encore à ce sujet qu'il est formellement interdit de bercer les enfants. " Marfan : " Lorsqu'on a acquis la certitude que le cri est dû au caprice ou à la gourmandise, il faut laisser crier l'enfant. " Même les docteurs Aviragnet et Peignaux qui, dans leurs Soins à donner aux enfants (Bibliothèque de l'infirmière, Poinat éditeur, 1932), critiquent vivement la rigidité de certains, car " il faut laisser à l'allaitement au sein un certain degré de spontanéité ", ne dérogent pas à la règle : " Il est essentiel de veiller dès le début à ce que, si l'enfant se réveille et crie, la mère ne cède pas au désir de le calmer en lui donnant le sein en dehors des heures réglementaires."

La notion de caprice (la confrontation des désirs de l'enfant à - bien souvent - notre réalité d'adultes) apparait plus vers l'age à 18 mois - 2 ans... dans la phase d'opposition : http://www.psychologies.com/Famille...les-et-Dossiers/Les-caprices-c-est-normal-!/3

Qu'en penses-tu ?
 
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