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Cécilia

Colostrum
Bonjour à toutes,

Je viens vers vous car depuis quelques temps j'angoisse...peur de découvrir un problème chez mes enfants (4 ans, 3 ans et 3 mois). Au départ, l'angoisse se limitait à ma fille (chez qui l'on a découvert un reflux urinaire important nécessitant une chirurgie), mais désormais j'angoisse pour tous mes enfants et même pour moi (peur de laisser mes enfants sans maman!). Je fais des choses insensées...inadaptées à la situation...je m'affole au moindre symptôme. Aujourd'hui, je n'arrive plus à gérer ces angoisses, elles m'empêchent d'être heureuse et de profiter de mes enfants. Je me suis tournée vers un psychiatre qui me conseille de prendre un antidépresseur +- un anxiolytique. Je ne sais pas quoi faire. Les deux produits qu'il m'a prescrit sont, d'après le CRAT, compatibles avec l'allaitement. Mais je n'ose pas les prendre...peur que malgré tout mon bébé soit imbibé par le produit...

Qu'en pensez vous? Prendre le médoc? Attendre encore un peu...pour voir l'évolution sans traitement? Arrêter d'allaiter (sachant que pour mes deux premiers j'ai allaité plus de deux ans) et me soigner? Essayer autre chose que le psy

Merci pour vos conseils
 

Myriam

Modératrice
Membre de l'équipe
Animatrice à la retraite
Bonjour Céclilia,

Tu sembles avoir trouvé ta situation suffisamment éprouvante pour avoir consulté, mais tu hésites à prendre le traitement prescrit, si je comprends bien.
As-tu parlé de ta question avec ton médecin : quels seront les effets du médicament sur ton enfant allaité ?
Le CRAT est une source fiable d'informations : si les médicaments prescrits sont compatibles avec l'allaitement, c'est une information qui dit qu'il est possible d'allaiter et prendre ces médicaments.

Est-ce que d'autres (sources d') informations te sont nécessaires ?

Une maman du groupe VaLLL d'Orge a eu besoin de traitement antidépresseur. Elle culpabilisait beaucoup de devoir prendre ce traitement pour aller mieux. Au final, elle a pris le traitement en faisant le raisonnement (elle aussi est maman de 3 enfants et son dernier à l'époque avait quelques mois) que ses enfants ont besoin d'avoir une maman en état de bien s'occuper d'eux et que prendre son traitement l'aiderait à aller mieux. Je ne sais pas si ses coordonnées sont toujours d'actualité, mais si tu le souhaites, je peux la contacter et lui demander d'échanger avec toi ?
 

lullaby

Voie lactée
Bonjour Cécilia ! Moi-même, je suis sous anti-dépresseurs depuis plusieurs années (je ne m'étendrais pas sur les causes ici) et j'allaite ma puce depuis 14 mois. J'étais déjà sous traitement lors de ma grossesse. Cela ne lui a causé aucun souci, elle est très éveillée, rigolote, un vrai bébé d'amour !
 

cerise

Modératrice
Adhérent(e) LLLF
Tu as certainement besoin d'aide pour te sortir de ces angoisses. (Et, comme je te comprends ! J'ai moi-même parfois des angoisses irrationnelles ressemblant aux tiennes, mais ce n'est pas souvent et ce n'est pas lié à mes enfants, donc c'est vivable.)
Maintenant, cette aide peut prendre plusieurs formes : antidépresseurs, simple suivi psy, sophrologie, etc... Reste à savoir laquelle est la mieux adaptée dans ton cas.
Ton psychiatre t'a conseillé les antidépresseurs. Ce qu'il est important de savoir, c'est si tu as confiance en ce psychiatre, et en son jugement (je pense que la confiance en le professionnel qui nous suit est essentielle pour guérir). Tu sembles hésiter à prendre ces antidépresseurs, tu évoques la crainte que cela passe dans ton lait. Est-ce ta seule crainte ? Ou bien, indépendamment de l'allaitement, n'as-tu pas très envie de prendre des antidépresseurs ? Je pense qu'il est important de répondre à cette question...
La France est championne dans la quantité d'antidépresseurs ingérés (et plus généralement dans la quantité de médicaments). Peut-être que les antidépresseurs sont la meilleure solution pour toi... Mais peut-être aussi que ce médecin est un peu trop influencé par la "culture médicale" française qui a tendance à proposer souvent un peu trop facilement et systématiquement des médicaments... Bref, si tu n'es pas très enthousiasmée à l'idée de prendre ces antidépresseurs, peut-être peux-tu essayer de te diriger vers un simple suivi psychiatrique (éventuellement avec un autre médecin), quitte à reconsidérer la question des antidépresseurs si cela ne s'améliore pas ?
Il est possible aussi que les antidépresseurs t'aident à aller mieux "dans l'urgence" en attendant qu'un suivi psychiatrique te fasse du bien. Mais le risque serait alors que tu n'arrives plus à t'en passer.

Bon, tout ceci est juste mon avis, rien de plus. Je n'ai aucune compétence médicale, et je ne connais pas "ton cas". Il est donc à prendre pour ce qu'il est : rien d'autre qu'un avis personnel ;)
 

Annaëlle

Hyperlactation
Bonjour Cecilia,
Je suis assez d'accord avec cerise et j'aime beaucoup sa réponse que j'aurais presque pu écrire ;).
Le psychiatre t'as aussi prescrit des anxiolytiques. J'y ai eu recours à certaines périodes de ma vie, et ça m'a aidé à mieux dormir (car les angoisses m’empêcher de dormir et quand j'étais trop fatiguée j'angoissais encore plus donc c'était un cercle vicieux). Parfois les anxiolytiques aident mais il ne faut pas oublier que c'est ponctuel (d'ailleurs normalement ils ne doivent être prescrit que 12 semaines ce qui est déjà beaucoup).
Je pense aussi qu'un suivi psy (psychologue, psychothérapeute) peut t'aider. Pour poser tout ce qu'il est trop lourd pour toi en ce moment dans un lieu neutre. Tu as une fille malade, c'est normal que ce soit difficile pour toi.
Je suis désolée si ma réponse est un peu décousue mais mon fils me sollicite (il commence la période du "pourquoi" :)).
J'ai fait plusieurs années de psychothérapie et ça m'a beaucoup aidé.
Je t'envoie tout mon courage.
PS: N'oublie pas que s'occuper de 3 enfants en bas age c'est éreintant, as-tu lu le livre de Violaine Guéritault "la fatigue émotionnelle et physique des mères"?
Il est très éclairant et déculpabilisant et apporte des pistes pour s'en sortir.
 

frédé

Période de pointe
Bonjour Cécilia,
Ton message m'a beaucoup touchée... et je voulais t'apporter un petit témoignage qui je l'espère te réconfortera. Pour ma part j'ai eu aussi des périodes d'angoisse comme toi, avec un côté irrationnel qui me faisait peur parfois. J'avais peur de mourir, j'avais peur que le papa et moi ayons un accident et que nos 2 enfants se re trouvent orphelins, j'avais peur de perdre un des deux enfants... J'ai vu mon médecin homéopathe avec qui cela me fait du bien de parler. J'ai vu aussi des thérapeutes avec différentes approches et j'ai fait un travail approfondi sur mon histoire familiale qui expliquait aussi en partie ces angoisses. Tout cela aussi parce que j'ai toujours refusé de prendre des médicaments de synthèse pour aller mieux. C'est un choix personnel et je respecte celles et ceux qui font d'autres choix. Pour ma part j'ai choisi la parole avec des personnes avec lesquelles je suis en confiance, un travail sur les émotions (via le corps), les plantes (phytothérapie, huiles essentielles) et l'homéopathie...
Jusqu'aux 2 ans de mon fils je n'ai pas eu une nuit correcte et j'ai traversé (aujourd'hui encore) des période de déprime assez profonde. De plus mon aînée avait des problèmes ORL assez lourds. J'ai réalisé que cette déprime était essentiellement dû à un épuisement général (physique, nerveux et au final moral !) mais parallèlement j'ai travaillé sur toutes ces émotions qui jaillissaient et qui d'une certaine manière m'ont aidée à mieux me connaître !
Quand je lis que tu as trois petits enfants, que ta fille a eu des soucis de santé, je peux tout à fait aussi comprendre que tu aies des angoisses. Et peut-être qu'il y a aussi des émotions liées à ton histoire, à ton histoire familiale (?). C'est un tel bouleversement d'avoir des enfants que cela remue beaucoup de choses en nous dont on a pas forcément conscience.
Je ne sais pas si on relève de la psychiatrie lorsqu'on a des angoisses mais tout ce que je sais c'est que la confiance et le lien que tu as avec un thérapeute sont primordiaux, comme le souligne Cerise. Parler, se lâcher, se poser, prendre soin de soi, c'est essentiel et parfois nécessaire quand on se sent perdre un peu pied.
Toi seule sait si tu dois arrêter ton allaitement. Pour ma part ça m'a beaucoup aidée à cultiver la confiance en moi. Ce lien unique que j'ai tissé avec mon petit m'a aussi permis de m'apaiser lorsque j'étais dans des périodes émotionnelles négatives.

Bon courage à toi.

PS : merci à Annaëlle pour la référence du livre qui m'intéresse beaucoup !
 

allreset

Lactarium
Coucou à toutes,

et si çà venait du ventre ? Un documentaire très intéressant à visionner : http://future.arte.tv/fr/le-ventre
Biensûr il dénonce brièvement l'usage du biberon à la place de l'allaitement.

Personnellement j'ai eu des problèmes de ventres. Stress, déprime, maladie et j'en passe. Je m'en suis sortie avec une alimentation équilibrée.
Par contre la patience est de rigueur, il faut quelques mois.

En attendant, je vous souhaite Cécilia d'aller mieux et j'espère que vous trouverez des solutions pour vous aider.

A bientôt
 

Cécilia

Colostrum
merci à toutes pour vos reponses. Aujourd hui je sens que mon etat s aggrave...je ne ressens plus de plaisir pour rien...je ne pense qu à des choses sombres. Ca fait presque trois mois que j essaie de lutter pour que ca passe tt seul...mais je crois que ca sera dur. Je crois que je vais devoir le prendre ce foutu deroxat! A votre avis, quels peuvent etre les effets sur mon enfant?
 

Myriam

Modératrice
Membre de l'équipe
Animatrice à la retraite
Bonsoir Céclilia,

Je lis que tu te sens très mal cet après-midi : est-ce que tu as la possibilité de discuter avec quelqu'un de ce que tu ressens ? Ton entourage te soutient-il ?

A propos du Deroxat, le CRAT indique :
Allaitement
La quantité de paroxétine ingérée via le lait est très faible : l’enfant reçoit en moyenne un peu plus de 1% de la dose maternelle (en mg/kg).
Chez les enfants allaités, les concentrations sanguines de paroxétine sont le plus souvent indétectables ou très faibles (5% des concentrations maternelles).
Aucun événement particulier n’est retenu sur un effectif de près de 200 enfants allaités de mères sous paroxétine.
Au vu de ces données, l’utilisation de la paroxétine est possible chez une femme qui allaite.

Dans les Dossiers de l'Allaitement n°53 (Octobre – Novembre – Décembre 2002), il est indiqué :
La paroxétine (Deroxat®)
Ohman et al (13) ont étudié son excrétion lactée chez 6 femmes. Le taux sérique maternel allait de 11 à 118 μg/l. Le taux lacté allait de 5,3 à 145 μg/l, le pic lacté survenant 4 à 7 heures après la prise. Le rapport lait / plasma allait de 0,39 à 1,11. La quantité de paroxétine reçue par l’enfant correspondait à 0,7 à 2,9% de la dose maternelle ajustée pour le poids. Toutes les mères étaient traitées depuis au moins 8 jours ; toutefois, la durée totale du traitement et l’âge des enfants n’étaient pas donnés. Aucun effet secondaire n’a été rapporté chez les enfants.
Dans une étude de Hendrick et al (11), le produit n’était pas détecté dans le sang des enfants de 16 mères traitées par paroxétine. C’était aussi le cas chez les 24 mères suivi par une étude de Misri et al (14), qui avaient pris 10 à 40 mg/jour de paroxétine pendant au moins 1 mois avant leur entrée dans l’étude, et dans une étude de Stowe et al (15), pour laquelle 16 mères prenaient 10 à 50 mg/jour de paroxétine depuis au moins 1 semaine. Dans la mesure où la paroxétine est administrée 1 fois par jour, il est possible de limiter l’exposition de l’enfant en évitant de le mettre au sein dans les 4 à 7 heures qui suivent la prise du médicament. Toutes les études faites sur la paroxétine donnaient des résultats similaires.

Donc, d'après ces deux sources, il semblerait qu'il ne devrait pas y avoir d'effets secondaires pour ton enfant. et que l'on peut limiter ces éventuels effets secondaires en évitant les tétées (dans la mesure du possible) dans le créneau de 4 à 7 h après la prise du médicament (si la posologie correspond à une prise unique quotidienne).

J'ai contacté la maman de mon groupe : dès que j'ai de ses nouvelles, je t'en fais part.
 

allreset

Lactarium
Soignez vous Cécilia, ne restez pas avec votre souffrance.
L'année dernière j'étais sous morphine intensément pendant 15 jours et mon poupon n'a eu aucun effet indésirable. Puis j'ai diminué la dose, cela a duré plusieurs semaines. Poupon tétait sur moi tout le temps que j'étais allongée. Son pédiatre m'avait donnée le feu vert. par contre il ne se doutait pas que Poupon tétait +++.

Imaginez que vous n'ayez pas le choix, vous les prendriez ces médicaments si vous aviez une maladie invalidante. Vous n'avez pas à avoir honte. Qui n'a jamais traversé des moments difficiles dans sa vie? Vous méritez de vous soulager!

Soignez-vous Cécilia, Myriam vous donne tous les éléments pour vous rassurer.

Je vous souhaite d'aller mieux rapidement

Toutes mes bonnes pensées vous accompagnent :D
 
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