1. Existe-t-il un risque pour la santé publique lié aux retombées radioactives au-delà du Japon ?
Les informations disponibles à ce jour ne conduisent pas à identifier un risque pour la santé publique en dehors du Japon (zone de Fukushima).
Le risque pour la santé au-delà du Japon va dépendre de la quantité d’éléments radioactifs rejetés dans l’atmosphère et des conditions météorologiques (direction du vent, vitesse, pluie…). Du fait de la dispersion atmosphérique et des précipitations éventuelles, la concentration en matière radioactive contenue dans l’air diminue avec la distance. Aujourd’hui aucune balise mesurant la radioactivité dans l’hémisphère nord (sauf le Japon) n’a détecté de niveau de radioactivité supérieure à celui de la radioactivité naturelle.
Les mesures de radioactivité sur le territoire français sont consultables et actualisées régulièrement sur le site internet
www.irsn.fr
2. L’Europe et la France métropolitaine pourraient-elles être touchées par le panache radioactif ?
Plusieurs rejets radioactifs, issus des réacteurs de la centrale de Fukushima Daichii, ont eu lieu ces derniers jours. Tous les services météorologiques sont en état d’alerte et s’informent mutuellement. Le déplacement des masses d’air du Japon vers les autres pays est suivi avec beaucoup d’attention. Ces masses d’air circuleront principalement dans l’hémisphère nord, puisqu’il y a peu d’échange de masses d’air entre les hémisphères nord et sud.
En raison de la distance qui sépare le Japon et la France, les particules radioactives seront diluées au cours de leur transport et se retrouveront à des concentrations beaucoup plus faibles que lors de leur émission. Les rejets actuels ne devraient donc pas entraîner de concentrations conséquentes sur la France.
La France dispose d’un réseau de surveillance de l’environnement qui permet de détecter instantanément l’augmentation de la radioactivité dans l’air, et de mesurer avec un certain délai la composition du nuage. Le système de surveillance de l’environnement est géré par l’IRSN qui met à disposition du public ses mesures sur son site internet.
http://www.environnement.irsn.fr
La France métropolitaine se situe à environ 10 000 km du Japon. Même si un panache parvenait jusqu’à nous, on ne noterait qu’une très faible augmentation de la radioactivité ambiante, ce qui ne justifierait absolument pas la prise de comprimés d’iode.
[...]
8. J’habite dans les territoires d’outre-mer. Ai-je des raisons de m’inquiéter ?
La métropole et les territoires ultra-marins, en particulier les collectivités d’outre-mer situées dans l’océan Pacifique (Wallis-et-Futuna, Nouvelle-Calédonie et Polynésie française) ou Atlantique (Saint Pierre et Miquelon), sont très éloignés du lieu de l’accident.
Pour rappel, du fait de la dispersion atmosphérique et des précipitations éventuelles, la concentration en matières radioactives contenues dans l’air diminue avec la distance parcourue par le nuage. De plus, les échanges atmosphériques entre les hémisphères nord et sud sont très limités.
Les risques sanitaires sont évalués en permanence par les autorités sanitaires locales et nationales.
9. Etant donnée la situation actuelle au Japon, comptez-vous organiser la distribution de l’iode en outre-mer ?
Compte tenu de l’évolution de la situation au Japon, de l’éloignement, et des délais d’acheminent, le gouvernement a décidé d’envoyer à compter d’aujourd’hui des comprimés d’iode à Saint-Pierre-et-Miquelon, en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française et à Wallis et Futuna.
En effet, la métropole dispose aujourd’hui de réserves de comprimés d’iode, ce qui n’est pas le cas des territoires Outre-mer. Afin de placer ces derniers au même niveau que la métropole, la décision a donc été prise de les approvisionner, sans qu’il y ait besoin d’organiser une distribution à la population à ce jour. A ce stade, il faut rappeler qu’il n’y pas de risque de contamination pour ces territoires. Ce risque, qui dépend d’une part des rejets au Japon et d’autre part des déplacements atmosphériques, est suivi en temps réel par le réseau de surveillance de l’IRSN.
La probabilité pour qu’un nuage radioactif issu de la centrale japonaise atteigne le territoire national, tant en métropole qu’en outre-mer, et conduise à une telle dose est extrêmement faible, voire nulle.
Les risques sanitaires sont évalués en permanence par les autorités sanitaires locales et nationales.