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 Alcool et allaitement: un peu de rigueur scientifique ?

Amélo

Colostrum
Bonjour,

J’ai déjà pas mal écumé le net sur le sujet “alcool et allaitement” et je pense être assez au clair, mais une interrogation subsiste… Mon bébé a 9 mois et je commence à m’autoriser occasionnellement un, parfois deux verres de vin après la tétée du soir, sachant qu’il tète deux fois par jour, matin et soir, avec une tétée du matin qui a lieu entre 7 et 8 heures. La période des fêtes arrivant, je vais passer plusieurs jours de suite avec mes proches et comme eux, je serai tentée, plusieurs jours de suite, de boire, allez, deux verres le soir. Tout ce que j’ai pu lire de scientifiquement rigoureux m’a permis de déduire que je ne risquais pas d’alcooliser mon bébé en buvant deux verres (même trois, même si je n’ose pas) si la tétée suivante a lieu entre 8 et 10h après. J’ai cru comprendre que même si je n’attendais pas, il n’y avait pas de risque, à part pour le déclenchement du réflexe d’éjection (à deux verres, on est à 0,5 g/l de sang, ce qui fait un lait à 0,05 % d’alcool pour le bébé, ce qui est encore considéré comme une boisson sans alcool, de très loin. C’est même 10 fois moins alcoolisé qu’une banane bien mûre qu’on me laisserait donner à mon bébé sans que cela ne suscite aucune réflexion négative.).
Cependant, il y a quelque chose qui m’échappe et même qui me révolte -sauf si quelqu’un ici a une explication qui tient la route-, c’est que malgré tout, je ne cesse de lire que même en faisant cela “il faut que cela reste très occasionnel”, que malgré tout on me dit “enfin ça va, vous ne faites pas ça tous les jours”, voire “prenez juste un demi verre pour le goût”, et autres “une fois de temps en temps ça va”. Si l’idée est de dire qu’il n’est pas bon de boire tous les jours comme on le dit à l’ensemble de la population, pourquoi pas. Si l’idée est de dire aussi qu’il est préférable de ne pas abuser pour rester vigilante pour son bébé, c’est très recevable aussi. Mais nous sommes des adultes, non ? Nous sommes responsables, non ? Alors pourquoi n’ose-t-on pas nous dire “ok, si votre bébé ne tète pas pendant 10h, vous pouvez boire 3 verres, il n’y aura plus d’alcool du tout et vous ne lui faites pas courir de risque pour sa santé” ?​
Je suis de nature un peu anxieuse, donc sachant que pendant quelques jours (et quelques jours seulement) pour moi cette prise d’alcool va être “tous les jours”, je ne peux m’empêcher d’être mal, à cause de ces petites phrases qui me trottent dans la tête sur l’air de “tant que c’est pas tous les jours ça va”. Je culpabilise. Je réfléchis même à mettre fin à mon allaitement, et là, bim ! re-culpabilité parce que la raison ne me paraît pas glorieuse.
Bref, voilà, j’avoue, c’est les fêtes, j’ai envie de profiter, de ne pas juste “tremper les lèvres pour le goût”, de boire plus qu’un verre, mais sans doute pas plus de trois (quatre à nouvel an ?), et j’ai du mal à savoir qui de la science ou de la pression sociale m’en empêche. J’en suis à me dire que jaimerais le savoir pour décider: est-ce que je continue à allaiter où est-ce que j’arrête parce que ça devient un casse-tête…?
En tout cas, je pense avoir des sources fiables, et si toutes ces injonctions ne sont là que pour faire culpabiliser les femmes, alors je crois même qu’il faut le dire assez fort et militer contre.

Merci !
 

Pauline C

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
Hello,
De façon générale, il est préférable que les bébés ne soient pas exposés à l'alcool. On ne peut pas passer le message "c'est OK de boire' en population generale. A partir des 6 mois de mes filles, j'ai bu comme d'habitude, à savoir un ou deux verres, et exceptionnellement une ou deux pintes (à jeun, en festival, sur un coup de tête, et j'ai allaité 2h après...)
 

cerise

Modératrice
Adhérent(e) LLLF
Une réalité scientifique : le lait après avoir bu quelques verres est à peu près aussi alcoolisé qu'un fruit bien mûr. Si ça ne te pose pas de problème de donner un fruit bien mûr à ton enfant, tu peux lui donner ton lait sans problème, même juste après avoir bu :)

Bien sûr il faut faire attention quand on s'occupe d'un bébé si on est un peu pompette, mais c'est valable allaitement ou pas ça !
 

Lilinette

Montée de lait
Merci pour ce sujet et pour ces questionnements, amplement partagés. Les réflexions de l’entourage sont souvent extrêmement pénibles alors que l’on a l’impression de savoir ce que l’on fait après s’être, comme @Amélo , bien renseignée sur le sujet.
 
Dernière édition:

Poupinetteplume

Lactarium
Adhérent(e) LLLF
Mais nous sommes des adultes, non ? Nous sommes responsables, non ?
Non.
Nous sommes en France.
La société ne considère pas les mères comme des personnes responsables.

Voilà, sachant cela, fait toi confiance, tu as trouvé les bonnes infos scientifiques, avec les sources fiables, du moment que TOI tu sais que tu es une personne adulte est responsable peu importe le reste 😘.

Et profites bien 🥂🍷🍹🍻
 

Pauline C

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
En France, l'alcool est un énorme problème de santé publique, et s'aventurer sur ce terrain est très risque pour les politiques. Les campagnes de prévention sont plutôt timides, par rapport à ce qu'on fait pour le tabac par exemple. Et la réalité c'est aussi que beaucoup de personnes ont une consommation d'alcool déraisonnable, personne n'admettrait qu'on donne de l'alcool dans un biberon, c'est pas déconnant non plus de rappeler à la modération les femmes allaitantes. On n'est pas obligé de savoir que l'alcool passe dans le lait, que tirer le.lait est inefficace...
 

Trefle

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
Et à côté de ça, combien d'allaitement empêchés ou écourtés parce que "l'alcool est interdit pendant l'allaitement"? 🤷
 

Sekhmet

Modératrice
Adhérent(e) LLLF
Je comprends le message de santé publique à cause de ce qui se passe en France, mais justement, je le trouve un peu trop "drastique", par rapport à la réalité. Au point où il encourage les mères à ne pas le dire, à mentir à leur médecin (une nana qui a des soucis d'alcoolisme, si elle entend ça elle va juste mentir), ou à sevrer.
C'est le problème des recommandations trop strictes, si elles sont trop en décalage, elles sont ignorées et on passe à côté de gros problèmes.

Autant je pense qu'il est bien d'être prudent sur le sujet, autant avoir d'un côté des "zéro alcool grossesse et allaitement bande d'inconscientes et de mères indignes" (car c'est parfois comme ça que c'est simplifié, même si le message officiel est "modération") tout en ayant très peu de vrai soutien et accompagnement sur l'alcoolisme de manière générale, ça fiche un peu le bordel.

Après pour toi @Amélo spécifiquement, je ne suis pas inquiète, tu as l'air d'avoir correctement réfléchi à la question (et oui les études sont pour le moment peu inquiétantes à ce sujet).
personne n'admettrait qu'on donne de l'alcool dans un biberon
Il y a quelques générations ça se faisait... si si... :ennui: les bébés dormaient bien avec ça... :ennui:
On revient de loin quoi. C'est un sujet de société pas facile en tous cas.
 

Pauline C

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
Je ne pense pas qu'on sache cela, et ce n'est pas le message des autorités de santé. Ça l'est reste pour la grossesse.
A Brest en tout cas, personne ne te dit rien si tu as un nourrisson au sein et un demi de bière à la main.
 

Pauline C

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
Pour la grossesse, c'est zéro. Ce qui, pour beaucoup, moi la première, veut dire "un peu".
Pour l'allaitement, c'est "un peu" (source officielle : les Maternelles), et c'est plutôt récent. (Enfin, ma grand mère buvait de la bière par pintes pour avoir du lait).
Après c'est très intéressant de savoir comment ça fonctionne pour justement doser sa consommation en connaissance de cause. Par exemple, je pensais que peut être tirer son lait après avoir bu éliminait l'alcool, ce qui est faux.
Donc les recommandations actuelles, et surtout les informations en ligne facilement accessibles désormais, c'est plutôt pas mal.
 

Poupinetteplume

Lactarium
Adhérent(e) LLLF
A Brest en tout cas, personne ne te dit rien si tu as un nourrisson au sein et un demi de bière à la main.
Brest quoi. 🍻.
🤣.


Pour la grossesse, c'est zéro. Ce qui, pour beaucoup, moi la première, veut dire "un peu".
C'est bien le pb. C'est un gros cercle vicieux en France, enfin je dis en France j'ai pas non plus fait d'étude socio-culturelle hein, comme on considère que plus de 50% de la population dépassera bin on restreint au max.
C'est comme ça que pendant ma grossesse une sage femme affolée m'avait rappelé un jour pour me dire oh lala mais surtout pas le macérât de tilleul pour le sommeil, ça contient de l'alcool 😱😱😱. (Heu oui, alors, heu, ma p'tite d'âme, si tu savais ce que je consomme en bière... )
C'est comme ça que mon grand père avec son régime sans sel avait eu des soucis "inversés" : oh lala monsieur mais vous suivez le régime de façon trop strict 😱😱. Heu... bah oui je suis le régime indiqué quoi.
Et c'est comme ça que certaines femmes n'osent pas boire 3 gorgées de vin dans le verre de leur mari enceinte car elles craignent le regard des autres qui leur dira ohlala, mais dans votre état, vous êtes irresponsable 😱.
Et c'est comme ça aussi que certaines femmes enceintes souffrant d'un prétendu diabète gesta se retrouvent en hypo car elles suivent le régime IG bas rigoureusement, et avec des bébés qui ne grossissent pas assez.

Mais bon tout ça c'est peut être à cause des bretons en fait :whistle: .
 

Myriam9

Montée de lait
Personnellement je ne bois pas d'alcool (même en dehors de la grossesse, je n'aime tout simplement pas 👽). Mais pendant la grossesse j'avais tellement peur d'avaler le moindre alcool que je paniquais et je faisais des recherches pour vérifier si je pouvais prendre du vinaigre, du pain de mie sans sucre ajouté (et donc avec de l'alcool dans la liste des ingrédients), etc

(Par contre j'ai une addiction à la caféine. J''avais réussi à tout arrêter pendant la grossesse mais grâce à la maternité j'ai recommencé le thé
Deux tasses par jour, et beaucoup de chocolat 😅. Faudrait que je me calme là-dessus)
 

Pauline C

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
A Edinbourg on m'avait gentiment privée de tiramisu dans un restau. Je crois aussi qu'on.craint qu'il y ait une fenetre où l'alcool pourrait être plus délétère, sans certitude, sans parler du SAF, où la faut vraiment y aller, mais y en a toujours...
C'est bien accepte socialement de faire attention à l'alcool enceinte, et le problème de santé c'est plutôt l'excès d'alcool. Avec des lobby hyper efficaces qui vont agiter le spectre du binge drinking chez les jeunes et du poivrot cirrhotique, au nom du terroir et de la gastronomie, et d'une consommation noble, de qualité. Sauf qu'un verre de villageoise ou de chassagne montrachet c'est la même dose d'alcool, et y a pas que la cirrhose, les comas éthyliques, les accidents, l'alcool est responsable d'une énorme proportion de la mortalité cardio-vasculaire et par cancer. En soi j'adore boire et avoir plein de microbrasseries près de chez moi, mais faudrait que Le discours soit honnête, et qu'on arrête de faire croire que c'est une question de qualité (et de classe sociale)...
 

Pangolin

Lactarium
Adhérent(e) LLLF
Bonjour,

D'abord je vous remets le tableau avec le temps qu'il faut attendre après avoir commencé à boire pour qu'il n'y ait plus d'alcool dans le sang et donc dans le lait, en fonction du poids de maman et de la quantité (de verres standards) bue (accessible aussi depuis le site du crat, donc fiable) https://www.meilleurdepart.org/resources/alcool/pdf/desk_reference_fre.pdf

Voilà. Si quelqu'un fait une remarque, je trouve que ça les calme direct de leur dire, "non, mais j'attends x heures, et donc je suis certaine que bébé n'a pas d'alcool du tout".

Pour l'alcool pendant la grossesse, je suis les recos à fond, jusqu'à l'absurdité parfois : j'évite au restaurant les sauces dans lesquelles ils ont peut-être mis du vin, et ne bois pas de kefir maison parce que c'est peut-être un peu alcoolisé. Pour l'alcool pendant l'allaitement, faut pas pousser, je fais pas gaffe aux traces (à moi le kéfir) et je suis le tableau.

Effectivement pendant ma première grossesse je m'étais fait avoir à trop suivre les recos sur le sucre, la sf m'avait dit 3 fruits par jour un mois ou deux avant la seconde echo, quand à l'écho on a commencé à me parler de retard de croissance j'ai repris ma consommation normale de sucre, et bébé a repris une croissance normale (attestée par des échos plus fréquentes).

J'ai lu qu'en France les lobbies font pression pour que les messages de prévention sur l'abus d'alcool ne ciblent QUE les populations particulières ou les situations accidentogènes : femmes enceintes ou allaitantes, jeunes... pas de prévention contre l'alcoolisme " banal" qui pourtant fait énormément de dégâts. Il y a ceux qui sont cités par @Pauline C, et aussi il faut savoir qu'une addiction à l'alcool ça pourrit la vie de la personne concernée ET de son entourage, sa famille, ses enfants, ses conjoints et ex conjoints...

Donc c'est d'autant plus chiant de te prendre dans la gueule un message hyper strict, alors que les pouvoirs publics n'ont pas le courage de faire de la vraie prévention.
 
Dernière édition:

Tatian@

Modératrice
Membre de l'équipe
Animatrice LLL
Bonjour @Amélo , je vois que tu t'es très bien renseignée, je remets le lien vers le dossier de notre site pour les personnes qui liraient la discussion et voudraient accéder aux sources dont tu parles.

Concernant les recommandations qui disent "pas tous les jours" "modérément" etc, je pense que les mamans qui ont répondu ci dessus ont raison : c'est une manière d'ouvrir le parachute et de se "couvrir", de donner tout de même un message global de prévention. Mais je suis d'accord, ça brouille les pistes et ça rend le message confus.

ça me fait penser à une conférence lors d'un congrès LLL, sur un autre sujet "instrumentaliser la mort pour faire peur aux vivants". C'était au sujet de la grossesse et l'accouchement et de la manière dont certains pros (pas tous, heureusement) présentent les choses aux femmes enceintes pour les faire aller dans le sens où ils veulent, tout ça sans donner les informations complète (ça s’appelle le choix libre et éclairé)
 

Edel

Période de pointe
Sur l'alcool et le problème de société j'ai vu passer un tweet de psychiatre-addicto qui déplorait la solitude de plusieurs de ses patients à Noël : la famille n'est pas capable de se passer d'alcool pour aider au sevrage de son proche.
Si j'étais le proche, je répondrais : "si vous préférez l'alcool à ma présence, vous préférerez sans doute l'alcool à mon héritage et je vais faire mon testament en conséquence".

Cela dit, est-ce que les recommandations ne sont pas adaptées au fait que 90% des mères n'allaitent que 2-3 mois ? On ne donnerait pas de fruits bien mûrs à un bébé si jeune, et les tétées sont souvent fréquentes à cet âge.
(J'ai bu un peu de vin dès ma sortie de la maternité, hein !)
 

Cactus2002

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
En France, l'alcool est un énorme problème de santé publique, et s'aventurer sur ce terrain est très risque pour les politiques. Les campagnes de prévention sont plutôt timides, par rapport à ce qu'on fait pour le tabac par exemple. Et la réalité c'est aussi que beaucoup de personnes ont une consommation d'alcool déraisonnable, personne n'admettrait qu'on donne de l'alcool dans un biberon, c'est pas déconnant non plus de rappeler à la modération les femmes allaitantes. On n'est pas obligé de savoir que l'alcool passe dans le lait, que tirer le.lait est inefficace...
La France a des recommandations plus strictes que d'autres pays
 

Alicekaboom

Hyperlactation
Adhérent(e) LLLF
la famille n'est pas capable de se passer d'alcool pour aider au sevrage de son proche.
Quelle tristesse :(

Moi ce côté méga (trop) strict m'aide. Je n'ai pas repris l'alcool après mon accouchement, d'abord par précaution pour l'allaitement, puis simplement parce que je me suis rendue compte que ça ne me manquait pas. Mais quand j'en parle aux gens, c'est extraordinaire à quel point c'est une conversation de sourd.
"Un verre de vin ?"
"Non merci."
"Ah oui, tu allaites"
"J'allaite, mais par ailleurs je ne bois pas."
Ils ne font pas toujours un commentaire en réponse mais je vois à leurs têtes qu'ils ne me croient pas. Ils sont absolument tous persuadés qu'à la fin de mon allaitement, je reprendrai l'alcool, parce que dans leur schéma, c'est normal de se jeter ENFIN sur l'alcool dont on m'a si injustement privée... Donc maintenant ça me fatigue, je ne réponds plus après le "ah oui tu allaites" voire, je me remets à dire ça comme excuse parce qu'on me lâche plus vite la grappe.

Ma mère ne boit pas, eh bien dans certains cas, le seul moyen qu'on ne la prenne pas pour une ex alcoolique repentie (avec ce que ça implique de regards en biais et discussions gênantes, bravo le soutien) c'est de dire que c'est pour des raisons de santé. La possibilité que quelqu'un ne boive pas ne semble pas exister pour beaucoup de gens...
 
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