Je suis sûre en écrivant ici de répéter une histoire mille fois entendue, mais je le fais quand même, très égoïstement, juste parce que j'ai besoin de vider un peu mon sac. Je suis l'heureuse maman de deux magnifiques enfants, une petite puce de 3 ans et demi et un petit loup de 6 mois.
Et j'allaite "encore!" ce dernier. Qui plus est de manière exclusive, en mère indigne que je suis.
J'ai repris le travail aux trois mois et demi de mon bébé et j'ai eu la très fâcheuse idée de tirer mon lait au travail pour l'apporter à la crèche, dont le généreux règlement autorise théoriquement quelques pauvres folles à apporter leur lait "congelé dans des sachets stériles".
Seulement je n'ai pas su lire entre les lignes. J'ai ignoré lors de l'inscription en crèche les mines qui se sont allongées quand j'ai dit qu'à 3 mois il n'était pas encore "réglé" et surtout encore allaité. Je n'ai pas assez prêté l'oreille lors de la semaine d'adaptation aux "Vous verrez vous n'aurez peut-être pas assez de lait""Il va falloir que vous tiriez beaucoup de lait, hein..." "Vous verrez bien quand vous aurez repris le travail" (sous-entendu "cette idée saugrenue te passera vite ma cocotte").
Après des premiers jours en crèche où la prise du biberon a été un peu difficile (tout s'est résolu quand je lui ai moi-même donné un biberon sur place), on m'a recommandé de "Surtout continuer à donner des biberons à la maison !", puis demandé à chaque retour de weekend pendant un mois "Alors vous lui avez bien donné un biberon, hein?".
Puis on m'a alerté "il recrache beaucoup, il se cambre, on en a discuté entre nous, on pense qu'il fait du reflux, parlez-en à votre médecin ça risque de partir une œsophagite" (et revoilà la mère indigne et si peu crédible qui dit que pourtant à la maison tout va très bien, que depuis la naissance de son boutchou elle n'a jamais vu aucun signe de reflux...).
La litanie du reflux a ensuite cédé le terrain à celle de la "gastro", qui a décidément la côte depuis un mois. "Il a encore eu des selles liquides, c'est vraiment pas beau, on dirait de l'eau." "Non rien à voir avec des selles dues à l'allaitement. Quand même ça traîne en longueur cette histoire (la gastro ! ou l'allaitement ?...)". Et moi malheureuse qui ne me suis encore rendue compte de rien... Pourtant n'ayant repris le travail qu'à temps partiel, mon fils ne passe que 3 jours et demi par semaine à la crèche, il m'arrive donc de passer moi aussi un peu de temps avec lui à la maison, comment ai-je fait pour passer à coté de tout ça ? Et mon médecin, cet ignare, qui m'a dit que tout allait très bien, que mon bébé grandissait bien, qu'il était en pleine forme et que c'est bien d'allaiter durant les six premiers mois.
Enfin, bienheureuse je suis, car depuis hier fini le couplet sur la gastro et les selles liquides, place au "On pense que votre lait n'est plus assez nourrissant". "Votre mari nous a dit que vous alliez commencer le lait en poudre, hein ?". Allez mes toutes belles, il arrive votre cher lait en poudre. Je rends les armes. Dans un tel dialogue de sourds, évoquer comme je l'ai fait hier le pic de croissance des 6 mois était une initiative tout à fait déplacée, je m'en excuse très platement. Vous avez bien fait de ne pas en tenir compte, vous qui m'avez resservi la même soupe aujourd'hui. Et donc oui je passe "enfin!" au mixte. Lundi prochain. Alléluia. J'espère que cela vous rendra disons plus clémentes, plus compréhensives, plus bienveillantes envers mon petit bonhomme qui passe pour un enfant impossible, colérique, partant du préjugé que comme il est allaité, ça ne peut être que la galère, persuadées comme vous l'êtes qu'il est pendu à mon sein, ne s'endort qu'à mon sein, ne se calme qu'à mon sein etc. Ah, cachez décidément ce sein que je ne saurais voir !
Je ne parle ici que de la crèche, j'en aurais encore beaucoup à dire le regard inquiet porté sur cet allaitement qui paraît si long à tout le monde, au grand-parents, au mari etc. Mais la nuit est déjà bien entamée, et elle se ponctue encore par encore un réveil par nuit ("Quoi, à 6 mois il ne fait pas encore ses nuits ?!!! Ah oui tu l'allaites...") alors j'arrête ici ma logorrhée.
Et j'allaite "encore!" ce dernier. Qui plus est de manière exclusive, en mère indigne que je suis.
J'ai repris le travail aux trois mois et demi de mon bébé et j'ai eu la très fâcheuse idée de tirer mon lait au travail pour l'apporter à la crèche, dont le généreux règlement autorise théoriquement quelques pauvres folles à apporter leur lait "congelé dans des sachets stériles".
Seulement je n'ai pas su lire entre les lignes. J'ai ignoré lors de l'inscription en crèche les mines qui se sont allongées quand j'ai dit qu'à 3 mois il n'était pas encore "réglé" et surtout encore allaité. Je n'ai pas assez prêté l'oreille lors de la semaine d'adaptation aux "Vous verrez vous n'aurez peut-être pas assez de lait""Il va falloir que vous tiriez beaucoup de lait, hein..." "Vous verrez bien quand vous aurez repris le travail" (sous-entendu "cette idée saugrenue te passera vite ma cocotte").
Après des premiers jours en crèche où la prise du biberon a été un peu difficile (tout s'est résolu quand je lui ai moi-même donné un biberon sur place), on m'a recommandé de "Surtout continuer à donner des biberons à la maison !", puis demandé à chaque retour de weekend pendant un mois "Alors vous lui avez bien donné un biberon, hein?".
Puis on m'a alerté "il recrache beaucoup, il se cambre, on en a discuté entre nous, on pense qu'il fait du reflux, parlez-en à votre médecin ça risque de partir une œsophagite" (et revoilà la mère indigne et si peu crédible qui dit que pourtant à la maison tout va très bien, que depuis la naissance de son boutchou elle n'a jamais vu aucun signe de reflux...).
La litanie du reflux a ensuite cédé le terrain à celle de la "gastro", qui a décidément la côte depuis un mois. "Il a encore eu des selles liquides, c'est vraiment pas beau, on dirait de l'eau." "Non rien à voir avec des selles dues à l'allaitement. Quand même ça traîne en longueur cette histoire (la gastro ! ou l'allaitement ?...)". Et moi malheureuse qui ne me suis encore rendue compte de rien... Pourtant n'ayant repris le travail qu'à temps partiel, mon fils ne passe que 3 jours et demi par semaine à la crèche, il m'arrive donc de passer moi aussi un peu de temps avec lui à la maison, comment ai-je fait pour passer à coté de tout ça ? Et mon médecin, cet ignare, qui m'a dit que tout allait très bien, que mon bébé grandissait bien, qu'il était en pleine forme et que c'est bien d'allaiter durant les six premiers mois.
Enfin, bienheureuse je suis, car depuis hier fini le couplet sur la gastro et les selles liquides, place au "On pense que votre lait n'est plus assez nourrissant". "Votre mari nous a dit que vous alliez commencer le lait en poudre, hein ?". Allez mes toutes belles, il arrive votre cher lait en poudre. Je rends les armes. Dans un tel dialogue de sourds, évoquer comme je l'ai fait hier le pic de croissance des 6 mois était une initiative tout à fait déplacée, je m'en excuse très platement. Vous avez bien fait de ne pas en tenir compte, vous qui m'avez resservi la même soupe aujourd'hui. Et donc oui je passe "enfin!" au mixte. Lundi prochain. Alléluia. J'espère que cela vous rendra disons plus clémentes, plus compréhensives, plus bienveillantes envers mon petit bonhomme qui passe pour un enfant impossible, colérique, partant du préjugé que comme il est allaité, ça ne peut être que la galère, persuadées comme vous l'êtes qu'il est pendu à mon sein, ne s'endort qu'à mon sein, ne se calme qu'à mon sein etc. Ah, cachez décidément ce sein que je ne saurais voir !
Je ne parle ici que de la crèche, j'en aurais encore beaucoup à dire le regard inquiet porté sur cet allaitement qui paraît si long à tout le monde, au grand-parents, au mari etc. Mais la nuit est déjà bien entamée, et elle se ponctue encore par encore un réveil par nuit ("Quoi, à 6 mois il ne fait pas encore ses nuits ?!!! Ah oui tu l'allaites...") alors j'arrête ici ma logorrhée.