Poisson Lune
Montée de lait
Bonjour
Désolée pour ce long pavé, mais j'ai eu envie/besoin d'écrire.
J'ai découvert il y a peu ce site qui m'a apporté une serenité et une confiance en ma pratique du maternage. Il est venu mettre des mots sur des ressentis et des façons de faire. Et il m'aide à tenir le cap et défendre ma volonté quand l'entourage n'est pas forcemment compréhensif.
Je suis l'heureuse maman d'une petite fille de 4 mois. Avant sa naissance, je n'avais pas trop d'idées ou principes. Je savais seulement que je voulais allaiter, ça me semblait naturel et évident (Bien que je ne l'aie pas été moi même)
Et puis mon petit bout est née. Un accouchement rapide pour une première grossesse, 6 ou 7h. Compliqué sur la fin, ma petite avait 3 tours de cordon autour du cou, elle s'épuisait et ne descendait pas. Pas de manque d'oxygène heureusement. Ventouses 1 fois.
Dans la chambre, je n'ai pas pu la poser dans son berceau en verre. Elle est restée sur moi. J'ai eu des angoisses terribles de la perdre, qu'il lui arrive quelque chose. J'ai commencé le cosleeping à l'hopital et je n'ai pas arrêté depuis. On me disait de la poser pour me reposer, mais le repos et la quiétude, je les trouvais lorsqu'elle était contre moi.
L'allaitement dans ce premier temps a été très dur pour elle comme pour moi. Elle avait beaucoup de difficulté à accrocher le sein et le lâchait au bout de quelques secondes.
Douleurs de mon côté, culpabilité entrenue par le personnel ("si elle ne tête pas, c'est parce que vous lui transmettez qu'elle vous fait mal"...) et surtout des gestes brusques de leur part pour la faire têter de force. Elle pleurait en têtant et perdait du poids, on me parlait de complément, de revoir mon souhait d'allaiter... etc. J'étais désespérée. On m'a posé ultimatum pour son poids et l'éventualité de sortir de la maternité. Miracle, le jour J, elle avait repris sufisamment pour qu'on nous laisse rentrer à la maison.
Il s'est avéré qu'elle avait un frein de langue très court non considéré par la maternité. Après l'intervention d'un orl, tout est rentré dans l'ordre. L'allaitement est devenu paisible, elle a appris à gérer un ref dans le temps. Au début, elle tétait sur de très longues plages, d'une heure trente au minimum.
Je reste encore hantée par ce séjour à la maternité, et je m'en veux d'avoir laissé faire des gestes brusques à un moment où j'étais perdue et confiante en leur supposée expertise.
J'imagine que l'allaitement exclusif gêne peut être des soignants parce qu'il est difficile à quantifier et contrôler?
Ma petite a bien grandi, elle fait 7k2 pour 64 cm à 4 mois. Elle dort entre mes seins, tête presque sans mon aide 2, 3 ou 4 fois par nuit, je ne saurais dire, cela ne me réveille par vraiment et elle non plus je pense! On dort de 21h à 7h. Je me suis bricolée un tour de coussin et de quoi faire reposer mes coudes. Elle tête allongée. Je n'ai aucune fatigue ou manque de sommeil. Le papa non plus.
En journée, motricité libre, portage, elle tête à la demande, toutes les heures, pas longtemps. Je ne regarde plus la montre. La vie est hors du temps.
Le papa me fait confiance même s'il se demande quand sera-t-elle autonome niveau sommeil et quand la mettre dans son lit. Je lui réponds: quand elle sera prête. Je pense qu'il constate les bénéfices pour notre petite: elle est sereine, enjouée, curieuse, pétillante. Ma pédiatre me soutient aussi, ce qui est chouette. L'entourage aborde le sujet de "il faut bien laisser pleurer un peu" ou "tu vas la rendre dépendante" mais j'ai pris de la distance.
J'avais pris un congé parental jusqu'en septembre. Avant, je me voyais reprendre, ma petite gardée par une nounou de confiance, j'envisageais de tirer mon lait, d'obtenir un 80%, tout était sur les rails. J'étais consciente de la chance de pouvoir m'occuper d'elle pleinement jusqu'à ses sept mois. Aujourd'hui, l'idée m'est insupportable. La seule raison qui me pousserait à reprendre est la sécurité financière. On m'a refusé une rupture conventionnelle pour un projet de formation.
J'ai confiance en ma petite, je sais qu'elle peut s'adapter mais à quel prix? Je peux me dire que la collectivité avec 2 autres bambins lui apporterait beaucoup. Mais... l'endormissement, le fait de la laisser pleurer... j'ai le sentiment de l'abandonner.
On peut vivre avec un seul salaire, mais c'est très juste, il ne faut qu'il y ait aucun imprévu. Cette situation, la peur de manquer pèse beaucoup sur mon conjoint.
J'essaie d'imaginer quelque chose qui puisse me permettre de rester auprès d'elle tout en rapportant un peu d'argent. Je n'ai pas pour l'instant de solution viable.
Au delà d'écrire pour me soulager, je serais heureuse d'échanger avec des mamans qui ont un vécu similaire, des expériences sur le fait de concilier travail et maternage.
Merci pour votre lecture et merci à ce forum d'exister.
Désolée pour ce long pavé, mais j'ai eu envie/besoin d'écrire.
J'ai découvert il y a peu ce site qui m'a apporté une serenité et une confiance en ma pratique du maternage. Il est venu mettre des mots sur des ressentis et des façons de faire. Et il m'aide à tenir le cap et défendre ma volonté quand l'entourage n'est pas forcemment compréhensif.
Je suis l'heureuse maman d'une petite fille de 4 mois. Avant sa naissance, je n'avais pas trop d'idées ou principes. Je savais seulement que je voulais allaiter, ça me semblait naturel et évident (Bien que je ne l'aie pas été moi même)
Et puis mon petit bout est née. Un accouchement rapide pour une première grossesse, 6 ou 7h. Compliqué sur la fin, ma petite avait 3 tours de cordon autour du cou, elle s'épuisait et ne descendait pas. Pas de manque d'oxygène heureusement. Ventouses 1 fois.
Dans la chambre, je n'ai pas pu la poser dans son berceau en verre. Elle est restée sur moi. J'ai eu des angoisses terribles de la perdre, qu'il lui arrive quelque chose. J'ai commencé le cosleeping à l'hopital et je n'ai pas arrêté depuis. On me disait de la poser pour me reposer, mais le repos et la quiétude, je les trouvais lorsqu'elle était contre moi.
L'allaitement dans ce premier temps a été très dur pour elle comme pour moi. Elle avait beaucoup de difficulté à accrocher le sein et le lâchait au bout de quelques secondes.
Douleurs de mon côté, culpabilité entrenue par le personnel ("si elle ne tête pas, c'est parce que vous lui transmettez qu'elle vous fait mal"...) et surtout des gestes brusques de leur part pour la faire têter de force. Elle pleurait en têtant et perdait du poids, on me parlait de complément, de revoir mon souhait d'allaiter... etc. J'étais désespérée. On m'a posé ultimatum pour son poids et l'éventualité de sortir de la maternité. Miracle, le jour J, elle avait repris sufisamment pour qu'on nous laisse rentrer à la maison.
Il s'est avéré qu'elle avait un frein de langue très court non considéré par la maternité. Après l'intervention d'un orl, tout est rentré dans l'ordre. L'allaitement est devenu paisible, elle a appris à gérer un ref dans le temps. Au début, elle tétait sur de très longues plages, d'une heure trente au minimum.
Je reste encore hantée par ce séjour à la maternité, et je m'en veux d'avoir laissé faire des gestes brusques à un moment où j'étais perdue et confiante en leur supposée expertise.
J'imagine que l'allaitement exclusif gêne peut être des soignants parce qu'il est difficile à quantifier et contrôler?
Ma petite a bien grandi, elle fait 7k2 pour 64 cm à 4 mois. Elle dort entre mes seins, tête presque sans mon aide 2, 3 ou 4 fois par nuit, je ne saurais dire, cela ne me réveille par vraiment et elle non plus je pense! On dort de 21h à 7h. Je me suis bricolée un tour de coussin et de quoi faire reposer mes coudes. Elle tête allongée. Je n'ai aucune fatigue ou manque de sommeil. Le papa non plus.
En journée, motricité libre, portage, elle tête à la demande, toutes les heures, pas longtemps. Je ne regarde plus la montre. La vie est hors du temps.
Le papa me fait confiance même s'il se demande quand sera-t-elle autonome niveau sommeil et quand la mettre dans son lit. Je lui réponds: quand elle sera prête. Je pense qu'il constate les bénéfices pour notre petite: elle est sereine, enjouée, curieuse, pétillante. Ma pédiatre me soutient aussi, ce qui est chouette. L'entourage aborde le sujet de "il faut bien laisser pleurer un peu" ou "tu vas la rendre dépendante" mais j'ai pris de la distance.
J'avais pris un congé parental jusqu'en septembre. Avant, je me voyais reprendre, ma petite gardée par une nounou de confiance, j'envisageais de tirer mon lait, d'obtenir un 80%, tout était sur les rails. J'étais consciente de la chance de pouvoir m'occuper d'elle pleinement jusqu'à ses sept mois. Aujourd'hui, l'idée m'est insupportable. La seule raison qui me pousserait à reprendre est la sécurité financière. On m'a refusé une rupture conventionnelle pour un projet de formation.
J'ai confiance en ma petite, je sais qu'elle peut s'adapter mais à quel prix? Je peux me dire que la collectivité avec 2 autres bambins lui apporterait beaucoup. Mais... l'endormissement, le fait de la laisser pleurer... j'ai le sentiment de l'abandonner.
On peut vivre avec un seul salaire, mais c'est très juste, il ne faut qu'il y ait aucun imprévu. Cette situation, la peur de manquer pèse beaucoup sur mon conjoint.
J'essaie d'imaginer quelque chose qui puisse me permettre de rester auprès d'elle tout en rapportant un peu d'argent. Je n'ai pas pour l'instant de solution viable.
Au delà d'écrire pour me soulager, je serais heureuse d'échanger avec des mamans qui ont un vécu similaire, des expériences sur le fait de concilier travail et maternage.
Merci pour votre lecture et merci à ce forum d'exister.