Maladies infectieuses
Dans la très grande majorité des cas l’allaitement maternel protège l’enfant vis-à-vis des agents infectieux présents dans l’environnement qu’il partage avec sa mère grâce aux facteurs de défense anti-infectieux spécifiques et non spécifiques du lait maternel. Pour la plupart des infections courantes bactériennes ou virales, qu’elles soient ORL, pulmonaires ou digestives, le risque maximal de contamination se situe avant l’apparition des premiers symptômes chez la mère (177,268). Si l’allaitement est interrompu, l’enfant ne pourra bénéficier ni des anticorps spécifiques de l’agent pathogène infectant qui sont sécrétés dans le lait maternel ni des autres facteurs anti-infectieux du lait maternel ; la poursuite de l’allaitement doit être encouragée. La fièvre n’est que le symptôme d’une maladie dont la cause peut éventuellement être une contre-indication mais rien n’indique que la fièvre en elle- même justifie l’interruption de l’allaitement.
Dans de rares circonstances, à l’occasion d’une infection maternelle, des agents infectieux peuvent passer dans le lait et le risque d’infection de l’enfant est possible en cas de bactériémie ou de virémie.
En ce qui concerne les virus le passage dans le lait a été démontré notamment pour le CMV, l’Ag Hbs, le VIH, l’ARN du virus de l’hépatite C, le virus sauvage ou vaccinal de la Allaitement maternel – Mise en oeuvre et poursuite dans les 6 premiers mois de vie de l’enfant rubéole, l’HTLV-1, l’HTLV-2, le virus d’Epstein-Barr, les virus herpès de type 1 et 2, le HHV6 (269). Le virus est retrouvé dans le lait à une fréquence variable selon le virus étudié et, pour un même virus, suivant que la mère est ou non virémique, suivant la technique de recherche utilisée, le nombre d’échantillons de lait examinés et selon que la recherche est faite sur les cellules ou le lactosérum, sur du colostrum ou du lait plus mature (270). Des contaminations virales postnatales par le lait maternel sont rapportées pour le VIH, les virus sauvage et vaccinal de la rubéole, le CMV, l’HTLV-1, mais la gravité de l’infection est extrêmement variable selon le virus et le terrain. La contamination postnatale par le CMV est sans risque chez l’enfant à terme