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Vers la fin de l allaitement

Ellyaty

Montée de lait
Bonjour,

Après bientot 2 ans et demi d allaitement, une très belle aventure que je chéris.
Mais actuellement, je pense au sevrage pour diverses raisons...Seulement cela risque d être tŕès compliqué à mettre en place et je suis preneuse de conseils pour que cela se fasse en douceur pour toutes les deux :)

Je m explique:
J ai allaité ma fille exclusivement jusqu a ses 4 mois. Malheureusement j ai du reprendre le travail et ma fille a du intégrer la crèche. Cela fut très compliquée pour toutes les deux. Un déchirement chaque matin pour moi..j ai tenu malgrè tout à poursuivre l allaitement donc j ai tiré mon lait au travail toute une année et j ai poursuivit l allaitement matin, lors de nos retrouvailles, le soir (elle s endort au sein) et elle se rattrapait la nuit car elle acceptait difficilement le biberon a la creche. On a donc pratiqué le cododo pour plus de facilité. Au cours de l année la diversification s est bien déroulée, seulement elle a continué a bouder le biberon à la creche et à téter beaucoup la nuit. Lorsque je venais la chercher a la creche il fallait la faire téter avant de partir et en arrivant .
La deuxieme annee j ai arreté de tirer mon lait mais elle continue à me solliciter le matin et dês qu on se retrouve. On a réussi à supprimer la tétee à la crèche mais subsiste la tétée d arrivée , avant le repas et pour s endormir plus nuit plusieurs réveils. Le weekend elle demande également pour la sieste. Elle peut aussi me solliciter pour téter si elle est contrariée ou si je ne fais pas assez attention à elle a son gout. C est parfois compliqué car elle n accepte pas que je repousse le moment si je suis occupée, si je suis en train de discuter...j ai le sentiment dans ces moments là que c est un moyen pour me garder auprés d elle.

Nous sommes très fusionnelles et notre histoire est compliquée.. elle est venue au monde dans un climat pesant car de gros ennuis financiers,un papa malade psychiquement et suivi...beaucoup de tensions à la maison et d angoisses ...un épuisement général de mon côté car charge mentale +++ je gère tout pour tout le monde...il y a malheureusement forcément eu des conséquences sur l etat rmotionnel de notre fille qui est très anxieuse et très attachée à moi . Son papa du fait de son état n étant pas toujours en capacité d être présent ...et lorsquil essaie elle le tient à distance. Elle peut venir vers lui spontanément lui faire des calîns mais en generale elle ne lui laisse rien faire...donc je m occupe de tout, lever quand je suis la ,changes, habillage, bain, repas, jeux,sieste, les nuiis... je suis assez fatiguée de ne pouvoir passer le relais..plus la fatigue liée aux nuits entrecoupées liées à l allaitement..
Je ressens aussi beaucoup de culpabilité car limpression de mal faire, l entourage culpabilisant car j allaite toujours plus le cododo...selon eux je l aide pas et ça la rend "capricieuse" et selon la psy de la creche je ne l aide pas à s autonomiser...
je m en veux de ne pas avoir réussi à la rendre assez secure..lui avoir transmis nos angoisses et ne pas avoir pu la proteger...
Dans ce contexte je suis
épuisee et je me dis qu il est peut être temps de diminuer voir arrêter l allaitement mais ça ne semble pas le meilleur moment...je voudrai que ça se fasse en douceur pour toutes les deux...la conseillere pmi me dit qu au vu de son age et notre histoire il faut etre radical mais j ai du mal avec cette idée...

.J apprehende du coup beaucoup le retour des vacances. En effet, J ai été en arret durant 3 mois pour cause de burnout . Cela m a permis de prendre le temps le matin avec elle avant que son papa la dépose à la crèche. Lorsque je travaille je dois partir tres tot...parfois elle dort encore..elle me réclame et réclame le sein...et cela est tres compliqué, elle pleurs beaucoup..son papa est démunis..il a du m appeler plusieurs fois pour la calmer à distance mais rien ny fait et mon coeur de maman saigne...a la creche egalement elle n arrive plus a faire la sieste car elle me réclame...elle réclame le sein...
cette histoire de tétée est très liée a nos angoisses de séparation mutuelle...
le 4 janvier car je devrais à nouveau partir très tot..de plus son frere qui vit a paris avec sa maman va repartir et cela va egalement être douloureux pour elle car elle souffre de plus en plus de son absence. Du coup arrêter dans ce contexte me semble difficile..

Je suis perdue...pouvez vous m aider svp ...


Merci si vous avez reussi a me lire jusquau bout. D autant que mon message part dans tout les sens!

Je vous souhaite une belle journee
 

Trésor

Hyperlactation
Adhérent(e) LLLF
Toute ma compassion @Ellyaty

Tu me diras ce que tu en penses mais en lisant ton message, je comprends :
1/ tu sens que ce n'est pas le bon moment pour plusieurs raisons (changements à venir avec ton retour au travail + le départ de son frère, imposer un autre gros changement en même temps n'est sans doute pas judicieux)
2/ tu le décris bien, ta fille exprime une angoisse de séparation d'avec toi, et tu entends beaucoup de critiques autour de toi sur le fait que "tu" ou en tout cas l'allaitement serait la cause de son angoisse, de son soi-disant manque d'autonomie, du fait qu'elle n'accepte pas facilement que son père s'occupe d'elle à ta place... En somme, je comprends que ces critiques te font croire qu'un sevrage permettrait à ta fille de soudainement gagner en autonomie, être moins attachée à toi, s'ouvrir plus facilement aux autres...

Quand je te lis, je ne lis pas une maman déterminée à sevrer, mais plutôt une maman qui doute : est-ce que je fais bien ? est-ce que je suis responsable des difficultés que ma fille vit, et donc est-ce que je pourrais les arranger d'un coup de baguette magique ? est-ce que tous ces gens ont raison, et c'est moi qui fais mal ?
Et cela me met très mal à l'aise et me rend triste pour toi car à mon sens, l'allaitement n'est jamais la cause du tempérament d'un enfant, des angoisses qu'il peut ressentir, de son attachement à sa maman, etc. C'est tout un contexte beaucoup plus général et lié à d'autres personnes et influences qui joue, et tu le décris bien dans ton message : contexte émotionnel difficile au vu de la situation avec ton conjoint, stress lié aux difficultés financières, conjoint plutôt absent auprès de ta fille et qui a donc perdu (jamais eu ?) sa place en tant que référent de sa fille, contrairement à toi qui t'occupes d'elle h24 et dans tous les actes au quotidien -> par ricochets, forcément, tu es sa référente, son pilier, c'est avec toi qu'elle se sent le plus en sécurité, apaisée, et si l'allaitement joue son rôle dans la fusion d'un enfant avec sa mère, la même fusion pourrait être observée chez un enfant non allaité qui passe le plus clair de son temps uniquement avec sa maman.

Ce que je veux dire, c'est que des phases d'angoisse de séparation existent chez tous les enfants, peuvent apparaître à différents âges de la vie en fonction du vécu notamment, même si des phases connues sont souvent mises en avant (autour de 9 mois, puis vers 18 mois, à nouveau vers 2 ans...). Bref, une angoisse de séparation, la difficulté de quitter sa maman/son référent, c'est quelque chose d'assez habituel, et qu'un enfant bien accompagné et "sain" (au sens équilibré émotionnellement) va pouvoir surmonter. Et ce, allaitement ou pas.

Je suis de ceux qui croient que plus on répond aux besoins des bébés/enfants (en ne les laissant pas pleurer sans apporter de réponse, en allaitant longtemps si cela nous convient, en assurant une présence de qualité auprès d'eux, etc) et plus on leur donne des armes pour justement s'autonomiser petit à petit.
Et puis certains enfant auront besoin de davantage de temps que d'autres. Question de tempérament.

Tout cela pour dire que non, votre allaitement n'est pas responsable des difficultés de séparation, et des soi-disant caprices et manque d'autonomie de ta fille. A 2 ans et demi, mon fils réclamait encore beaucoup ses tétées de retrouvailles le soir, et j'ai aussi cru qu'il ne pourrait jamais s'en passer mais finalement ça s'est mis en place sans même que je fasse quoi que ce soit pour.
Le fait qu'elle ait du mal à se réveiller sans toi lorsque tu pars tôt au travail me semble davantage lié à l'absence de Maman = sa référente, plutôt qu'à l'absence du sein en tant que tel. En tout cas ça ne me surprend pas qu'elle te réclame.
Est-ce que tu lui expliques la veille au soir que le lendemain, quand elle se réveillera, c'est son papa qui sera là car tu seras au travail ? Ce n'est pas magique mais petit à petit, les enfants intègrent une certaine temporalité et comprennent. A 3 ans et demi, la première chose que fait mon fils en se réveillant est de m'appeler en geignant "Maman, tétée..." comme s'il avait encore 1 an. S'il n'y est pas préparé, il a du mal à se passer de ma présence, mais si on lui a expliqué la veille au soir que Maman serait déjà partie, il se réveille en réclamant mais passe vite à autre chose. Mais bien sûr, c'est quelque chose qui se construit avec le temps : comprendre une certaine chronologie/temporalité, intégrer le fait que l'absence est temporaire et que Maman revient toujours ! et donc acquérir la capacité d'accepter l'absence le temps qu'elle se produit et d'en profiter pour faire plein de choses.
Qu'un enfant réclame de temps en temps sa maman durant une journée d'absence ne m'étonne pas. Pour avoir accompagné une sortie scolaire récemment (petite section), une petite fille était connue pour réclamer chaque jour sa maman vers 11h00. Mais en lui accordant du temps, de la douceur, elle arrivait à passer à autre chose.

J'ai beaucoup écrit et j'espère ne pas m'être éparpillée ni être passée à côté de ton message, mais il me semblait important de te réassurer dans l'importance du rôle que tu joues auprès de ta fille pour sa sécurité émotionnelle, et qu'à son âge, c'est bien naturel ! Et l'allaitement a bon dos pour jouer le rôle de responsable de tout et rien dès qu'une problématique est rencontrée.

Maintenant que cela est dit, si l'allaitement ne te convient plus (par exemple à cause de la fatigue des nuits hachées, ou toute autre raison légitime), alors là cela me semble être une bonne raison de réfléchir au sevrage pour t'en soulager. Mais en te lisant ce n'est pas l'impression que j'ai...
Il faut savoir aussi que le sevrage aide parfois à retrouver de meilleures nuits, mais ce n'est pas toujours (souvent ?) le cas...
Je t'encourage en tout cas à réfléchir aux raisons qui te poussent à penser que c'est peut-être le moment pour toi de sevrer ; à faire le point entre les raisons qui te sont propres, et celles que des personnes extérieures t'ont suggéré mais qui ne correspondent peut-être pas à ta réalité, à ton envie.

Je termine ce message en disant que mon Louveteau de 3 ans et demi est toujours allaité, que j'ai peu écouté les "on dit" sur l'allaitement et les avis qu'un tel ou une telle pouvait avoir, que je suis convaincue des bienfaits de l'allaitement et plus généralement du maternage sur la construction de nos bambins.
Et pourtant, moi aussi j'ai vécu des moments de doute comme celui que tu traverses aujourd'hui. Des moments où je me questionnais : est-ce le moment de sevrer ? d'arrêter le cododo ? de faire ça ou ça pour le détacher de moi ? est-ce que je fais mal ?
Et avec le petit recul que j'ai, je n'ai pas de regrets car tous les "progrès" (au sens progression de mon fils dans son autonomie etc) se sont faits naturellement et sans que j'aie à les pousser.

Bon courage !
 

Doobida

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
Ouch @Ellyaty... Plein de :calin: :calin: :calin: pour toi !
C'est pas simple votre histoire mais elle se construit du mieux qu'elle peut, et tu fais aussi au mieux avec les cartes que tu as en main ❤️

J'ai sevré mon aîné très en longueur, sevrage initié à 19 mois et terminé....' 14 mois plus tard ! Donc juste avant trois ans pour nous.
.la conseillere pmi me dit qu au vu de son age et notre histoire il faut etre radical
La conseillère pmi se sent probablement démunie pour t'aider et propose ce qu'elle imagine qu'elle ferait elle, dans cette situation. Chaque histoire est différente, il n'y a pas de bonnes méthodes.
nos angoisses de séparation mutuelle...
As-tu envisagé de consulter un e psy en qui tu as confiance pour cela ? C'est parfois difficile de trouver la bonne personne, mais ça peut franchement aider. J'ai voulu consulter pour mon fils vers ses trois ans, la psy m'a proposé de venir la première séance moi et on a finalement convenu ensemble que c'était moi qui en avait besoin. J'ai beaucoup avancé sur mes angoisses de séparation vis-à-vis de mon aîné. J'ai consulté à nouveau une autre récemment qui m'a fait beaucoup évoluer encore sur ces questions, je me sens plus sereine aujourd'hui.

Quelles sont tes questions aujourd'hui ? Des astuces pour un sevrage en douceur ? Des témoignages d'allaitements longs ?
Est-ce que toi, cet allaitement continue à te convenir tel quel ? Parce qu'il y aura probablement toujours des circonstances pour que ta fille ne soit pas prête. Ici je repoussais ou je revenais en arrière pour mille raisons qui prouvaient qu'en fait moi je n'étais pas vraiment prête.... Je ne sais pas si ça te parle ? Quand j'ai décidé qqch c'était finalement beaucoup plus simple pour tout le monde (ce qui ne veut pas dire sevrage brutal, j'ai fait vraiment étape par étape, en fonction de ce qui me convenait ou pas à ce moment-là)

Plein de courage dans ces réflexions ❤️
 
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