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Valaciclovir / herpès genital

gaga

Colostrum
Bonjour à tous,

je viens de me faire diagnostiquer un herpès genital assez important. Mon petit garçon a un mois et demi. Mon docteur m'a administré du valaciclovir 500mg deux fois par jour ainsi qu'une crème. Elle m'a également conseillé de suspendre mon allaitement, tirer mon lait et le jeter pour reprendre dans 10 jours....

C'est une étape très dure pour mon bébé et moi-même.... en regardant sur le net j'ai l'impression que ce n'est pas incompatible.... mais je veux être sûre...

Merci d'avance pour vos réponses, un sevrage si radical est vraiment très difficile...!!!


:confused:
 

isabelle steffan

Animatrice LLL
Animatrice LLL
Bonjour à tous,

je viens de me faire diagnostiquer un herpès genital assez important. Mon petit garçon a un mois et demi. Mon docteur m'a administré du valaciclovir 500mg deux fois par jour ainsi qu'une crème. Elle m'a également conseillé de suspendre mon allaitement, tirer mon lait et le jeter pour reprendre dans 10 jours....

C'est une étape très dure pour mon bébé et moi-même.... en regardant sur le net j'ai l'impression que ce n'est pas incompatible.... mais je veux être sûre...

Merci d'avance pour vos réponses, un sevrage si radical est vraiment très difficile...!!!
:confused:

C'est assez étonnant que ton médecin te conseille le sevrage puisque sur le site du CRAT, Centre de référence sur les agents tératogènes http://www.lecrat.org/articleSearchSaisie.php3 on peut lire :
Allaitement
La quantité d’aciclovir (dont le valaciclovir est la prodrogue) ingérée via le lait est très faible : l’enfant reçoit (en mg/kg) moins de 4% de la dose pédiatrique usuelle (calcul effectué sur un petit effectif).
Aucun événement particulier n’a été signalé à ce jour chez des enfants allaités.
Au vu de ces données, l’utilisation du valaciclovir est possible en cours d’allaitement.
 

Myriam

Modératrice
Membre de l'équipe
Animatrice à la retraite
Bonjour Gaga,

Voici différentes informations (générales - elles ne concernent pas forcément des lésions localisées comme pour l'herpès génital) :

Concernant le lait humain et les infections, voir un extrait de l'article Lait humain et infections, publié dans les Dossiers de l'Allaitement n°69 (Octobre - Novembre - Décembre 2006) :
Les mesures de base de la prévention d’une contamination sont une hygiène soigneuse (lavage des mains, pas de contact avec du sang, ou des lésions cutanées…). Couvrir les plaies éventuelles afin que l’enfant ne puisse pas entrer en contact avec elles. Le lait humain n’est pas considéré comme un liquide potentiellement contaminant. De même, laver les seins avant les tétées n’est pas nécessaire. Bon nombre de maladies sont transmises par voie aérienne ; dans certains cas, le port d’un masque chirurgical pourra être utile. Si la maladie est potentiellement sévère pour un nourrisson, on pourra recommander de séparer temporairement l’enfant de sa mère, quel que soit le mode d’alimentation de l’enfant ; ce dernier pourra toutefois généralement recevoir le lait tiré par la mère, sauf en cas de lésions d’herpès ou de varicelle sur les mamelons, en cas de mastite tuberculeuse ou de lésion tuberculeuse sur le sein, ou en cas de rougeole tant que l’enfant n’a pas reçu d’immunoglobulines.

Donc si il y présence de vésicule(s) d'herpès sur ta peau avec laquelle ton bébé est en contact, une suspension de l'allaitement est nécessaire afin de ne pas contaminer ton bébé. Si la peau des seins est indemne de lésions, les tétées au sein peuvent avoir lieu. Bien faire attention à l'hygiène des mains et à ce que ton bébé ne puisse pas entrer en contact avec les lésions.

Voir également le document de l'ANAES (ensuite devenue la Haute Autorité de Santé) Allaitement maternel - Mise en œuvre et poursuite dans les 6 premiers mois de vie de l’enfant qui peut être consulté en ligne, et en particulier ce passage à propos des maladies infectieuses p. 145 :

IX. CONTRE-INDICATIONS À L’ALLAITEMENT MATERNEL
IX.1. Chez la mère
IX.1.1. Maladies infectieuses
Dans la très grande majorité des cas l’allaitement maternel protège l’enfant vis-à-vis des agents infectieux présents dans l’environnement qu’il partage avec sa mère grâce aux facteurs de défense anti-infectieux spécifiques et non spécifiques du lait maternel. Pour la plupart des infections courantes bactériennes ou virales, qu’elles soient ORL, pulmonaires ou digestives, le risque maximal de contamination se situe avant l’apparition des premiers symptômes chez la mère (177,268). Si l’allaitement est interrompu, l’enfant ne pourra bénéficier ni des anticorps spécifiques de l’agent pathogène infectant qui sont sécrétés dans le lait maternel ni des autres facteurs anti-infectieux du lait maternel ; la poursuite de l’allaitement doit être encouragée. La fièvre n’est que le symptôme d’une maladie dont la cause peut éventuellement être une contre- indication mais rien n’indique que la fièvre en elle-même justifie l’interruption de l’allaitement.
Dans de rares circonstances, à l’occasion d’une infection maternelle, des agents infectieux peuvent passer dans le lait et le risque d’infection de l’enfant est possible en cas de bactériémie ou de virémie.
En ce qui concerne les virus le passage dans le lait a été démontré notamment pour le CMV, l’Ag Hbs, le VIH, l’ARN du virus de l’hépatite C, le virus sauvage ou vaccinal de la rubéole, l’HTLV-1, l’HTLV-2, le virus d’Epstein-Barr, les virus herpès de type 1 et 2, le HHV6 (269). Le virus est retrouvé dans le lait à une fréquence variable selon le virus étudié et, pour un même virus, suivant que la mère est ou non virémique, suivant la technique de recherche utilisée, le nombre d’échantillons de lait examinés et selon que la recherche est faite sur les cellules ou le lactosérum, sur du colostrum ou du lait plus mature (270). Des contaminations virales postnatales par le lait maternel sont rapportées pour le VIH, les virus sauvage et vaccinal de la rubéole, le CMV, l’HTLV-1, mais la gravité de l’infection est extrêmement variable selon le virus et le terrain. La contamination postnatale par le CMV est sans risque chez l’enfant à terme et les rubéoles contractées par le lait maternel sont asymptomatiques (270).

— VIH
Le risque de transmission du VIH par le lait maternel fait l’objet de très nombreuses études notamment dans les pays en déve loppement. Le risque de transmission par le lait maternel est très probable. Le risque additionnel de transmission du VIH-1 attribuable à l’allaitement maternel a été estimé à 14 % (IC à 95 % : 7 à 22 %) pour des durées d’allaitement de 15 à 18 mois. Si la mère a une primo- infection par le VIH alors qu’elle allaite, le risque est encore plus grand, soit 26 % (IC à 95 % : 13 à 39 %) (271,272). En l’état actuel des connaissances, l’allaitement est déconseillé à chaque fois qu’une alimentation au lait industriel peut être assurée dans des conditions correctes, donc essentiellement dans les pays développés (273). Par contre, dans les pays en développement le risque de transmission doit être mis en balance avec le risque de morbidité et de décès par d’autres maladies infectieuses (infections gastro- intestinales et pneumopathies notamment) et de malnutrition en cas d’alimentation aux substituts du lait maternel.
La technique de pasteurisation du lait de mère infecté par le VIH permet de le donner sans risque à l’enfant par l’intermédiaire d’un biberon. Toutefois ce procédé est encore peu répandu.

— Hépatites
Chez l’enfant le principal mode de contamination par les virus de l’hépatite B et de l’hépatite C est la transmission du virus de la mère à son enfant. Pour ces 2 virus le moment précis de la contamination n’est pas connu avec certitude, mais il est probable que dans la majorité des cas elle se produit au moment de la naissance. Les virus des hépatites B et C ne sont pas transmis par voie digestive, des lésions muqueuses seraient nécessaires pour que le virus puisse éventuellement être transmis par cette voie (274).

• La prévention de la transmission de l’hépatite B repose avant tout sur la sérovaccination systématique des nouveau-nés de mères AgHBs +, ce qui suppose une organisation rigoureuse du dépistage prénatal. Il faut rappeler à cette occasion que le dépistage de l’AgHBs est obligatoire au cours du 6e mois de grossesse depuis 1992. La sérovaccination a fait la preuve de son efficacité dans 95 % des cas et l’allaitement maternel n’augmente pas le risque de contamination chez les enfants dont les mères sont porteuses du virus de l’hépatite B (17,275,276). Dans le cas d’une infection chronique de la mère par le VHB, l’allaitement n’est pas contre-indiqué même en cas de forte contagiosité supposée (présence d’AgHB ou ADN viral+) si la sérovaccination est rigoureusement appliquée dès la naissance.

• Il n’existe pas de vaccination contre l’hépatite C. Le risque de transmission verticale est estimé à en moyenne 6,9 % lorsque la mère n’est pas co-infectée par le VIH et de 18 % lorsqu’elle l’est (274). Les données publiées concernant la recherche de l’ARN du VHC dans le lait montrent que celui-ci est mis en évidence dans un peu moins d’un tiers des échantillons et que sa concentration dans le lait est en moyenne 100 fois plus faible que dans le sérum prélevé au même moment (274). L’analyse des résultats publiés montre que l’allaitement maternel n’augmente pas le risque de contamination (274,277) et il n’y a aucun cas démontré de transmission de l’infection par le VHC via le lait maternel. Les recommandations françaises les plus récentes ne contre-indiquent pas l’allaitement maternel pour les mères porteuses chroniques du VHC (278).

— Herpès–varicelle
Les virus de la famille de l’herpès virus sont transmis par contact direct et non par l’intermédiaire du lait maternel. En cas d’infection herpétique, l’allaitement maternel n’est pas contre-indiqué sauf en cas de lésions sur les seins (17). Si la mère contracte la varicelle jours avant la naissance ou 2 jours après, il est nécessaire de séparer la mère et l’enfant pendant la période où la mère est contagieuse, soit une période de 7 à 10 jours. En dehors de cette période, si la mère contracte la varicelle son enfant sera lui aussi très probablement contaminé, et l’allaitement peut être poursuivi sauf en présence de lésions importantes au niveau des seins (17).

(...)

Voici les informations que l'on trouve dans le Traité de l'Allaitement Maternel © 2005 (le Traité de l'Allaitement Maternel, ou TAM, est un livre édité par LLL International qui regroupe un condensé d'informations médicales en lien avec l'allaitement) :
L'herpès simplex de type I (bouton de fièvre, feu sauvage, herpès labial) et de type II (herpès génital) : (p. 96-97)
Le virus de l'herpès, qui se transmet au contact des vésicules, se révèle fatal pour les nouveaux-nés jusqu'à l'age de quatre semaines. Les bébés plus âgés développent rarement des complications.
Les vésicules de l'herpès génital peuvent se transmettre aux seins. Une femme enceinte devrait parler à un médecin bien informé sur l'herpès et l'allaitement pour déterminer les précautions à prendre si elle, ou son conjoint, souffre d'herpès récurrent, qu'il soit labial ou génital.
Difficultés en regard de l'allaitement : Lorsqu'une nouvelle mère développe des vésicules d'herpès, l'allaitement peut se poursuivre à condition que le bébé ne touche pas à la zone infectée. Toute plaie doit être couverte. Si la zone infectée se trouve sur le mamelon ou l'aréole, la mère doit cesser d'allaiter du sein touché et exprimer régulièrement son lait jusqu'à ce que la plaie soit guérie. Si la main de la mère ou le tire-lait entre en contact avec la plaie en exprimant du lait, le lait peut être contaminé par le virus. Dans ce cas il faut le jeter. Si la main de la mère ou le tire-lait n'entre pas en contact avec la plaie, le lait exprimé peut être offert au bébé. Le lait maternel peut offrir une certaine protection au nouveau-né contre l'herpès simplex de type II.
Problème concernant les médicaments : Aucun.

Concernant le médicament Valaciclovir, coici des extraits de la rubrique le Coin du Prescripteur consacré aux antiviraux, paru dans Les Dossiers de l’Allaitement n°51 (Avril – Mai – Juin 2002) :
L’aciclovir (Zovirax®) est le seul produit dont l’excrétion lactée a été étudiée. Il se concentre dans le lait : des rapports lait / plasma compris entre 0,6 et 4,1 ont été constatés chez des mères recevant soit 1g d’aciclovir quotidiennement per os, soit 5 mg/kg toutes les 8 heures en IV, et ce pendant 5 jours. L’excrétion lactée était plus importante après utilisation parentérale, ce qui est logique. En dépit de cette excrétion lactée importante, le taux lacté reste globalement faible. Le taux le plus élevé retrouvé était de 7,3 mg/l, et on estime que l’enfant absorbera en moyenne 1,1 mg/kg/jour d’aciclovir en tablant sur une consommation de 150 ml/kg/jour de lait maternel par l’enfant. Cela représente 4 à 6% de la dose prescrite en IV chez des nouveau-nés, les doses utilisées per os étant encore plus importantes. Dans la mesure où l’aciclovir a une mauvaise biodisponibilité orale, l’enfant n’absorbera qu’une faible quantité de l’aciclovir présent dans le lait maternel. Aucun effet secondaire n’a été rapporté chez l’enfant d’une mère ayant pris per os jusqu’à 4 g d’acicolvir par jour. Il est considéré comme compatible avec l’allaitement.
[...]
Le valacyclovir (Zélitrex®) est rapidement métabolisé en son métabolite actif, l’aciclovir. Il est mieux absorbé par voie orale que l’aciclovir. On peut estimer que l’excrétion lactée de ce produit répondra aux mêmes règles que celles de l’aciclovir, en tablant sur le fait que la quantité qui sera excrétée dans le lait sera plus importante que si la mère avait pris directement de l’aciclovir, en raison de l’absorption orale plus importante du valacyclovir.

Voir également la fiche du CRAT :
Valaciclovir

Mise à jour : 12 juillet 2011


ZELITREX®

Le valaciclovir est un antiviral utilisé par voie orale dans les infections à herpès virus (Herpes simplex type 1 et 2, varicelle-zona et cytomégalovirus).
Le valaciclovir est la prodrogue de l’aciclovir : il est rapidement et entièrement métabolisé en aciclovir.
Les concentrations plasmatiques d’aciclovir après prise de valaciclovir sont 3 à 5 fois supérieures à celles obtenues après prise orale d’aciclovir.
L’aciclovir passe le placenta, les concentrations maternelles et fœtales sont équivalentes.

ETAT DES CONNAISSANCES

Les données publiées chez les femmes exposées au valaciclovir en cours de grossesse sont nombreuses et rassurantes.
Pour les traitements préventifs au long cours, il n’y a pas de donnée sur l’utilisation de valaciclovir pendant toute la durée de la grossesse.
Le valaciclovir n’est pas tératogène chez l’animal.
EN PRATIQUE

En prévision d’une grossesse
Un traitement préventif au long cours par valaciclovir peut être poursuivi jusqu’à la confirmation de la grossesse.
Le bien fondé du maintien d’un traitement préventif par valaciclovir tout au long de la grossesse sera réévalué au cas par cas en raison de l’absence de donnée dans ce contexte.

Traiter une femme enceinte
L’utilisation du valaciclovir est possible quel que soit le terme de la grossesse.
Le bien fondé d’un traitement préventif par valaciclovir tout au long de la grossesse sera évalué au cas par cas en raison de l’absence de donnée dans ce contexte.
Découverte d’une grossesse en cours de traitement
Rassurer quant au risque malformatif du valaciclovir.
Le bien fondé de la poursuite d’un traitement au long cours par valaciclovir pendant toute la durée de la grossesse sera réévalué au cas par cas en raison de l’absence de données dans ce contexte.

Allaitement
La quantité d’aciclovir (dont le valaciclovir est la prodrogue) ingérée via le lait est très faible : l’enfant reçoit (en mg/kg) moins de 4% de la dose pédiatrique usuelle (calcul effectué sur un petit effectif).
Aucun événement particulier n’a été signalé à ce jour chez des enfants allaités.
Au vu de ces données, l’utilisation du valaciclovir est possible en cours d’allaitement.


Seuls quelques noms de spécialités sont mentionnés dans ce site. Cette liste est indicative et n’est pas exhaustive.

CRAT - Centre de Référence sur les Agents Tératogènes
Hôpital Armand Trousseau, 26 avenue du Docteur Arnold Netter, 75012 PARIS
Tel/fax : ++33 (0)143412622 - www.lecrat.org

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Peut-être peux-tu demander sur quelle base ton médecin te demande le sevrage et partager avec lui ces informations ?
 
Dernière édition:

gaga

Colostrum
Merci pour toutes ces informations!!!! Mon médecin avait également fait ses recherches de son côté et m'a donné son accord pour l'allaitement à condition de prendre le comprimé après la tété et de surveiller la température de mon petit bébé! quel soulagement!!!!!! merci pour tout!!!:)
 
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