Tosolla
Montée de lait
Bonjour,
Un beau dimanche du mois de novembre 2017, je suis devenue maman de mon adorable petit garçon, pas si petit que ça (4.100 kg pour 52 cm).
L'accouchement s'est bien passé, le séjour en maternité, beaucoup moins...
Dès la naissance de bonhomme, l'auxiliaire de puériculture m'a fait savoir, dextro à l'appui, que son taux de sucre dans le sang était trop bas. Pas le temps de le mettre au sein que l'auxiliaire de puériculture lui collait un biberon dans le bec dont il a goulûment avalé le contenu. Bon, je n'étais pas sûre à 100 % de vouloir allaiter donc je n'ai rien dit. Ceci dit, j'ai déchanté rapidement quand j'ai compris qu'on lui avait forcément donné du lait de vache. J'aurais préféré qu'il prenne une préparation infantile sans protéines animales mais tant pis. J'étais crevée, bonhomme allait bien et moi aussi. Tout était bien.
Plus tard, j'ai pesé le pour et le contre avant de faire part au personnel para-médical de ma volonté d'allaiter.
Un médecin est passé nous voir dans notre chambre pour me signaler que bonhomme devrait passer la nuit en service de néonatologie car son taux de sucre restait bas. On a dormi là-bas, tous les deux, sans échanger aucune tétée.
Notre séjour de six jours en maternité a été émaillé de biberons de lait de vache, même un biberon pour prématuré une fois, de biberons d'eau sucrée et de quelques tétées pas vraiment encouragées ni encourageantes du coup. Après quelques tentatives maladroites, une sage-femme m'a conseillé d'utiliser des bouts de sein en silicone. Les miens semblaient ombiliqués, rentrés. Pas beaux ; inutiles.
Après être rentrés à la maison, tout jaune pour ce qui le concernait et sans que son poids n'ait remonté (3.800 kg en sortie de maternité), j'étais déterminée, cette fois, à allaiter bonhomme.
Au bout d'une semaine magique d'un allaitement génial, quoiqu'un peu assombri par la persistance des bouts de sein dont bonhomme ne se passait plus, une sage-femme est passée à la maison pour le peser. Verdict ? 3.900 kg. Bonhomme n'avait toujours pas recouvré son poids de naissance. Obligée de le compléter au lait artificiel.
Deux jours d'enfer sous couvert d'ictère persistant se sont finalement conclus par un vomi en jet de bonhomme qui nous a conduit tout droit aux urgences. Bonhomme n'avait avalé aucun des trois biberons de trois laits artificiels que je lui avait préparés en désespoir de cause (riz, chèvre et vache). Par contre, il avait beaucoup tété. Durant des heures, même !
Bonhomme pesait alors 4.150 kg. Le médecin des urgences m'a donc conseillé de poursuivre un allaitement exclusif si je le souhaitais. Et je le souhaitais très fort à ce moment-là.
Les trois boîtes de lait artificiel, à peine entamées, ont fini aux ordures puisqu'aucun organisme de secours populaire n'en a voulues, les trois étant ouvertes.
Le pédiatre que j'ai choisi pour bonhomme a eu, trois jours plus tard, le même son de cloche.
À un mois, bonhomme pesait 4.520 kg et semblait ravi de l'allaitement. Sa jaunisse passait enfin.
À un mois et demi, nous rencontrions une conseillère en lactation qui a validé la position au sein et les bouts de sein en silicone, indispensables à chaque tétée.
À deux mois, bonhomme pesait 5.650 kg.
À trois mois, 5.995 kg et il a déclenché une otite. Quinze jours d'antibiotiques et de câlins l'ont drôlement bien guéri.
À quatre mois, bonhomme pesait 6.480 kg et son pédiatre me conseillait de démarrer la diversification.
Je l'ai fait : purée le midi et compote à 16h.
À cinq mois, bonhomme pesait 6.900 kg et son pédiatre commençait à parler sevrage. J'ai indiqué que je n'étais pas contre le sevrage. Il a conclu en disant qu'on en reparlerait la prochaine fois.
À six mois et demi, bonhomme pesait 7.700 kg pour 68 cm. Le pédiatre a estimé que nous pouvions poursuivre l'allaitement.
On a continué.
À sept mois et demi, bonhomme a eu une angine virale avec fièvre suivie d'une roséole. Il pesait 8.150 kg pour 70 cm et n'a pas pris de poids en quatre jours.
Son angine est désormais guérie et les plaques roses sont passées.
Nous rencontrons le pédiatre lundi et comme à chaque rendez-vous, je stresse. Je stresse car le pédiatre est cool. Il ne s'inquiète pas.
Pourtant, j'ai téléchargé, cette nuit, les courbes de l'OMS pour les bébés allaités et c'est très clair : bonhomme change plusieurs fois de couloirs. C'est moins flagrant sur le carnet de santé (ancienne courbe, bonhomme est de 2017) mais c'est là.
Cette nuit, je me suis aussi beaucoup baladé sur le site de la Leche League et j'ai compris à quel point j'ai nui à mon allaitement en utilisant des bouts de sein. Bouts de sein, dont bonhomme se passe totalement depuis ce matin ! Quatre tétées déjà sans bouts de sein après huit mois d'utilisation quotidienne !
Aujourd'hui, je regrette tout.
Je regrette de ne pas avoir dit non aux biberons à la maternité. Je regrette d'avoir utilisé des bouts de sein, je regrette de l'avoir diversifié si tôt.
En fait, je regrette de l'allaiter. J'ai l'impression de lui faire plus de mal que de bien en l'allaitant.
Initialement, je souhaitais arrêter l'allaitement progressivement, à partir de septembre. Aujourd'hui, j'ai envie de tout arrêter dès maintenant.
J'ai peur qu'il soit petit plus tard parce que j'ai cassé sa courbe de croissance. J'ai peur qu'il ait des séquelles abominables parce que, d'une manière ou d'une autre, je ne l'ai pas complété.
Je le vois beaucoup dans les autres messages que je lis ici et ailleurs, alors je rajoute que je suis très petite (1.55 m le dos droit, ça n'arrive pas souvent) et que le papa n'est pas grand (1.73 m). Nous étions deux bébés de gabarit moyen à la naissance (3.3 kg pour 50 cm). Je n'ai pas fait de diabète gestationnel. Bonhomme est né par voie basse, sans spatule, deux semaines avant terme. Déclenché pour fissure de la poche des eaux. Fissure provoquée par mon gynécologue qui anticipait un bébé de poids élevé.
Malgré mon inquiétude épisodique, bonhomme va bien. Il se retourne dans tous les sens, parle toute la journée bien que personne ne le comprenne, rit, sourit, joue (essentiellement avec un paquet de mouchoirs, son thermomètre de bain et mes cheveux, tout en snobant les jouets que je lui achète), rampe un peu (surtout pour atteindre le paquet de mouchoirs), dort bien la nuit. Il tète beaucoup, surtout maintenant avec les températures caniculaires mais mange moins de solides. Il refuse mes purées car elles sont chaudes mais engloutit mes compotes froides. Il mange un yaourt par jour depuis une semaine. Il mange aussi un quart d'oeuf depuis hier puisqu'il ne mange plus de purée et donc plus de viande ou de poisson.
Sur les conseils du pédiatre aux urgences suite à sa récente angine, je lui donne 20 ml de solution de réhydratation toutes les 30 minutes dans la journée car sa fontanelle semble un peu creusée et qu'il transpire beaucoup. Bonhomme prend généralement jusqu'à 200 ml et refuse le reste, peu importe le temps qui espace les gorgées. Bonhomme tète plusieurs fois la journée et la nuit. Il se rendort très vite après une tétée la nuit (19h-7h) et dort un peu dans la journée (deux siestes d'une heure chacune).
Voilà, c'est mon expérience de l'allaitement et de la maternité. Mon expérience en cours et pour encore un bout de temps, au moins en ce qui concerne la maternité !
Merci pour votre attention (je suis ouverte à tout : questions, conseils, remontrances, encouragements...).
Euh... c'est vraiment super long. Désolée pour ça, je n'ai pas grand monde avec qui en discuter...
Un beau dimanche du mois de novembre 2017, je suis devenue maman de mon adorable petit garçon, pas si petit que ça (4.100 kg pour 52 cm).
L'accouchement s'est bien passé, le séjour en maternité, beaucoup moins...
Dès la naissance de bonhomme, l'auxiliaire de puériculture m'a fait savoir, dextro à l'appui, que son taux de sucre dans le sang était trop bas. Pas le temps de le mettre au sein que l'auxiliaire de puériculture lui collait un biberon dans le bec dont il a goulûment avalé le contenu. Bon, je n'étais pas sûre à 100 % de vouloir allaiter donc je n'ai rien dit. Ceci dit, j'ai déchanté rapidement quand j'ai compris qu'on lui avait forcément donné du lait de vache. J'aurais préféré qu'il prenne une préparation infantile sans protéines animales mais tant pis. J'étais crevée, bonhomme allait bien et moi aussi. Tout était bien.
Plus tard, j'ai pesé le pour et le contre avant de faire part au personnel para-médical de ma volonté d'allaiter.
Un médecin est passé nous voir dans notre chambre pour me signaler que bonhomme devrait passer la nuit en service de néonatologie car son taux de sucre restait bas. On a dormi là-bas, tous les deux, sans échanger aucune tétée.
Notre séjour de six jours en maternité a été émaillé de biberons de lait de vache, même un biberon pour prématuré une fois, de biberons d'eau sucrée et de quelques tétées pas vraiment encouragées ni encourageantes du coup. Après quelques tentatives maladroites, une sage-femme m'a conseillé d'utiliser des bouts de sein en silicone. Les miens semblaient ombiliqués, rentrés. Pas beaux ; inutiles.
Après être rentrés à la maison, tout jaune pour ce qui le concernait et sans que son poids n'ait remonté (3.800 kg en sortie de maternité), j'étais déterminée, cette fois, à allaiter bonhomme.
Au bout d'une semaine magique d'un allaitement génial, quoiqu'un peu assombri par la persistance des bouts de sein dont bonhomme ne se passait plus, une sage-femme est passée à la maison pour le peser. Verdict ? 3.900 kg. Bonhomme n'avait toujours pas recouvré son poids de naissance. Obligée de le compléter au lait artificiel.
Deux jours d'enfer sous couvert d'ictère persistant se sont finalement conclus par un vomi en jet de bonhomme qui nous a conduit tout droit aux urgences. Bonhomme n'avait avalé aucun des trois biberons de trois laits artificiels que je lui avait préparés en désespoir de cause (riz, chèvre et vache). Par contre, il avait beaucoup tété. Durant des heures, même !
Bonhomme pesait alors 4.150 kg. Le médecin des urgences m'a donc conseillé de poursuivre un allaitement exclusif si je le souhaitais. Et je le souhaitais très fort à ce moment-là.
Les trois boîtes de lait artificiel, à peine entamées, ont fini aux ordures puisqu'aucun organisme de secours populaire n'en a voulues, les trois étant ouvertes.
Le pédiatre que j'ai choisi pour bonhomme a eu, trois jours plus tard, le même son de cloche.
À un mois, bonhomme pesait 4.520 kg et semblait ravi de l'allaitement. Sa jaunisse passait enfin.
À un mois et demi, nous rencontrions une conseillère en lactation qui a validé la position au sein et les bouts de sein en silicone, indispensables à chaque tétée.
À deux mois, bonhomme pesait 5.650 kg.
À trois mois, 5.995 kg et il a déclenché une otite. Quinze jours d'antibiotiques et de câlins l'ont drôlement bien guéri.
À quatre mois, bonhomme pesait 6.480 kg et son pédiatre me conseillait de démarrer la diversification.
Je l'ai fait : purée le midi et compote à 16h.
À cinq mois, bonhomme pesait 6.900 kg et son pédiatre commençait à parler sevrage. J'ai indiqué que je n'étais pas contre le sevrage. Il a conclu en disant qu'on en reparlerait la prochaine fois.
À six mois et demi, bonhomme pesait 7.700 kg pour 68 cm. Le pédiatre a estimé que nous pouvions poursuivre l'allaitement.
On a continué.
À sept mois et demi, bonhomme a eu une angine virale avec fièvre suivie d'une roséole. Il pesait 8.150 kg pour 70 cm et n'a pas pris de poids en quatre jours.
Son angine est désormais guérie et les plaques roses sont passées.
Nous rencontrons le pédiatre lundi et comme à chaque rendez-vous, je stresse. Je stresse car le pédiatre est cool. Il ne s'inquiète pas.
Pourtant, j'ai téléchargé, cette nuit, les courbes de l'OMS pour les bébés allaités et c'est très clair : bonhomme change plusieurs fois de couloirs. C'est moins flagrant sur le carnet de santé (ancienne courbe, bonhomme est de 2017) mais c'est là.
Cette nuit, je me suis aussi beaucoup baladé sur le site de la Leche League et j'ai compris à quel point j'ai nui à mon allaitement en utilisant des bouts de sein. Bouts de sein, dont bonhomme se passe totalement depuis ce matin ! Quatre tétées déjà sans bouts de sein après huit mois d'utilisation quotidienne !
Aujourd'hui, je regrette tout.
Je regrette de ne pas avoir dit non aux biberons à la maternité. Je regrette d'avoir utilisé des bouts de sein, je regrette de l'avoir diversifié si tôt.
En fait, je regrette de l'allaiter. J'ai l'impression de lui faire plus de mal que de bien en l'allaitant.
Initialement, je souhaitais arrêter l'allaitement progressivement, à partir de septembre. Aujourd'hui, j'ai envie de tout arrêter dès maintenant.
J'ai peur qu'il soit petit plus tard parce que j'ai cassé sa courbe de croissance. J'ai peur qu'il ait des séquelles abominables parce que, d'une manière ou d'une autre, je ne l'ai pas complété.
Je le vois beaucoup dans les autres messages que je lis ici et ailleurs, alors je rajoute que je suis très petite (1.55 m le dos droit, ça n'arrive pas souvent) et que le papa n'est pas grand (1.73 m). Nous étions deux bébés de gabarit moyen à la naissance (3.3 kg pour 50 cm). Je n'ai pas fait de diabète gestationnel. Bonhomme est né par voie basse, sans spatule, deux semaines avant terme. Déclenché pour fissure de la poche des eaux. Fissure provoquée par mon gynécologue qui anticipait un bébé de poids élevé.
Malgré mon inquiétude épisodique, bonhomme va bien. Il se retourne dans tous les sens, parle toute la journée bien que personne ne le comprenne, rit, sourit, joue (essentiellement avec un paquet de mouchoirs, son thermomètre de bain et mes cheveux, tout en snobant les jouets que je lui achète), rampe un peu (surtout pour atteindre le paquet de mouchoirs), dort bien la nuit. Il tète beaucoup, surtout maintenant avec les températures caniculaires mais mange moins de solides. Il refuse mes purées car elles sont chaudes mais engloutit mes compotes froides. Il mange un yaourt par jour depuis une semaine. Il mange aussi un quart d'oeuf depuis hier puisqu'il ne mange plus de purée et donc plus de viande ou de poisson.
Sur les conseils du pédiatre aux urgences suite à sa récente angine, je lui donne 20 ml de solution de réhydratation toutes les 30 minutes dans la journée car sa fontanelle semble un peu creusée et qu'il transpire beaucoup. Bonhomme prend généralement jusqu'à 200 ml et refuse le reste, peu importe le temps qui espace les gorgées. Bonhomme tète plusieurs fois la journée et la nuit. Il se rendort très vite après une tétée la nuit (19h-7h) et dort un peu dans la journée (deux siestes d'une heure chacune).
Voilà, c'est mon expérience de l'allaitement et de la maternité. Mon expérience en cours et pour encore un bout de temps, au moins en ce qui concerne la maternité !
Merci pour votre attention (je suis ouverte à tout : questions, conseils, remontrances, encouragements...).
Euh... c'est vraiment super long. Désolée pour ça, je n'ai pas grand monde avec qui en discuter...
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