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Lisemeuh

Période de pointe
Bonjour à toutes,

En préparation de ce que je ressens comme "la deuxième étape de mon allaitement" (pour moi: allaiter après la diversification et la reprise du travail), Je viens de passer qq heures de temps de tire-lait à parcourir le forum.
Je voudrais vous faire part de mon sentiment sur allaitement et société, qui diffère parfois un petit peu de ce que j'ai pu lire dans ces posts. C'est un peu long, pardon, et ça n'a pas grand intérêt si ce n'est d'apporter un peu d'eau au moulin! ;-)

J'y ai lu beaucoup de craintes souvent entendues/perçues et de coups de colère sur le manque de connaissance de l'entourage / du personnel médical vis à vis de l'allaitement.
J'y ai lu également des interventions d'une grande richesse et d'une grande tolérance (bravo les animatrices LLL!), déculpabilisantes et aidantes...
J'y ai trouvé aussi des avis fermes et parfois épidermiques des mamans allaitantes. Je vois que pour certaines les pressions familiales sont fortes pour vous décourager de votre choix. Ca doit être vraiment difficile, et sans doute l'occasion d'une grande souffrance pour certaines d'entre vous :-( (Ouille, quand c'est maman/la meilleure copine/le papa/le travail, etc.).

Pourtant, je voudrais ajouter qu'il ne faut pas -à mon sens- cristalliser à l'extrême la pression "anti-allaitement" et vivre comme une agression toutes les questions des gens. Parfois aussi, un "Ah, bon? Tu allaites encore?" ne veut rien dire de plus que "tiens, ça me surprend, je n'ai pas cette expérience." et pas nécessairement: "Tu es frappa-dingue". (Parfois ;-))
C'est difficile de ne pas réagir de façon (trop?) épidermique sur ces sujets qui touchent notre Maternité (aaaaah! Impossible à décrire, cette expérience!), nos enfants, nos choix vis à vis d'eux. A ce sentiment de grande intimité se joignent nos propres doutes, et nos propres questions, donc entendre ceux des autres s'y ajouter nous fait parfois sortir de nos gonds...

Mais... je crois que la pression pour les mères qui donnent le bib dès la naissance est parfois très grande aussi. A mon avis, nombre d'entre elles pourraient aussi avoir envie de mordre en entendant dire de leur choix "c'est dommage, ça aurait été tellement meilleur pour la santé de ton petit"... Toutes les mamans ayant une sainte frousse de voir leur petit tomber malade, j'imagine comme ça doit être rude de ne pas se sentir culpabilisée dès que bébé a un rhume et que qq1 dit "Ah oui, tu n'allaites pas"...

Quel que soit le choix de maman/papa, je crois que la société se sent le droit de donner son avis. Ca fait vieux truc grégaire, de quand les petits du clan appartenaient au clan avant la famille... Du coup, allaitante ou pas, il y aura toujours des remarques sur nos manières de faire. Et allaitante ou pas, nous nous sentirons toujours épidermiques sur le sujet. En gros, nous ressentons logiquement les pressions auxquelles nous devons faire face, mais nous imaginons à tort que les autres n'en ressentent pas parfois tout autant?

Je pense qu'il faut savoir aussi se méfier de notre tendance à nous sentir montrée du doigt. Si je porte mon bébé en écharpe et que quelqu'un me demande "oh! Il n'a pas trop chaud?", je ne le vis pas plus mal que si quelqu'un me disait, avec un bébé dans une poussette (que je ne possède pas) "oh! Il n'a pas trop de soleil?". Je veux dire, je le vis "à peine" ;-) plus mal que si une vieille dame me demandait: "c'est une fille ou un garçon?". Plus sérieusement, je pense que c'est du même ressort que ces gens qui pensent pouvoir toucher bébé (pied, tête, main) dans mes bras - et Dieu sait que je vis ça de façon nettement plus difficile - gniiiii.
Les gens pensent - à tort - que certains évènements de la vie leur donnent le droit de commenter/participer tellement ce sont des grands évènements communs à l'Espèce: la grossesse, la naissance, l'éducation (et à moindre mesure, les mariages... Hein, les mariées, que les gens aiment toucher votre robe? :)).

Je ne me sens pas militante, en fait je n'en sens pas le besoin... Je ne suis ni discrète (j'allaite en public si c'est l'heure) ni ostentatoire. Du coup, je ne sais pas si c'est lié à ça ou si c'est lié au fait que j'ai 35 ans et pas 22 ans (soupir ;-)), mais les gens ne se permettent jamais vraiment de commentaire (dans un sens ou l'autre).
Ou alors est-ce que c'est parce que je n'ai pas accordé la valeur de commentaire négatif à des phrases qui m'ont été faites sans réfléchir que je le ressens comme ça? Possible.
J'ai déjà eu des phrases de médecins pas informés (genre dermato qui dit, parce que le traitement -non urgent- doit être repoussé: vous allaitez encore? mais jusqu'à quand?. Réponse: je ne sais pas.), mais je ne les ai pas vécues comme "agressantes". On peut être médecin et ne pas tout savoir. Et comme je trouve que ça ne regarde pas vraiment les gens, mes réponses sans émotions font toujours retomber la conversation à plat, j'imagine.

En revanche, je sens depuis qq temps un nouveau regard de certaines personnes qui s'attendent automatiquement à un tempérament militant de ma part lorsque je leur dis / qu'elles apprennent que j'allaite. J'entends par là: comme si j'allais automatiquement être sur la défensive, et donc prendre les questions avec susceptibilité ou même prendre les devants (la meilleure défense, c'est l'attaque! :))... Je me demande si ça n'est pas parce qu'après longtemps de pression anti allaitement, nous avons réagi avec un peu trop de hâte pour contre balancer tout ça.

Pour mon premier, quand j'ai dû passer au LA après 9 mois d'allaitement, le discours plein de catastrophisme que j'avais entendu de la bouche de mes copines très pro allaitement sur le contenu du LA (pas lié à moi, avant que je n'arrête donc) m'a fait pleurer de culpabilité... Donner de la poudre de truc à mon enfant, ça me donnait l'impression de "pactiser avec l'ennemi" et d'empoisonner ma fille...
De la même manière, entourée de mes amies "Power-Ladies" qui avaient accouché sans péri, je ressentais le besoin de me justifier sur mes propres accouchements avec péri...
Enfin, je crois que j'ai plus mal vécu le " tu as arrêté après 9 mois? Ah, bon, c'est déjà pas mal" des mamans allaitantes de bambins que le "ah bon? vous allaitez?" des gens au boulot... Finalement, je pense que le ressenti de la pression vient souvent de moi, pas seulement de mon entourage... Encore une fois, c'est personnel, et je sais que pour bp d'entre vous, la pression de l'entourage est très forte et très dure à vivre.
Privilège de l'âge? je suis plus épargnée... ;-)

C'est un très long message bien décousu pour redire:
- Merci à toutes de partager vos expériences, vos doutes, vos convictions
- Merci aux animatrices LLL de "recevoir" avec la même écoute les mamans en mixte (même celles qui le font par choix plutôt que par nécessité) que les mam'allaitantes 100% convaincues. Vous faîtes des choses vraiment vraiment supers pour toutes les mamans! Pour moi, la tolérance, c'est la meilleure pub pour l'allaitement et le meilleur encouragement pour les mamans qui galèrent!
- Courage à celles qui ressentent de la pression, que ça soit parce qu'elles nourrissent au bib ou parce qu'elles nourrissent au sein - courage aussi pour bien faire la part des choses sur l'origine et la raison de la pression, qui est malheureusement un trait commun à la vie de toutes les mamans! :)


Bonne journée à toutes, belles expériences de mamans à toutes, quelles qu'elles soient!
 

Sealine

Hyperlactation
bravo, c'est un beau message ^^

effectivement, je crois que tout le monde se permet de commenter tout ce que nous faisons.et quand nous sommes mère, nous devenons lionne pour protéger notre vie. le fait d'être sur la défensive entraine justement ce genre de cercle vicieux, mais entre les hormones, la fatigue, le stress, difficile pour les mères d'être cool (enfin, pour moi^^).

si tout le monde prenait du recul et laissait les gens faire leur vie comme ils le veulent, ça tournerait bien mieux :)
 

Sylvie

Modératrice
Membre de l'équipe
Animatrice LLL
Merci Lisemeuh pour ta confiance en LLL et pour toutes les belles choses que tu viens d'écrire !
 

Persephone29

Montée de lait
Je me reconnais complètement dans ce que tu as écrit, j'ai aussi l'impression que souvent, les remarques de l'entourage sont assez naïves, et on est un peu vite sur la défensive. Autour de moi, il y a très peu d'expériences en allaitement, et donc beaucoup de questions.
Aussi, je suis surprise par l'agressivité dont peuvent faire preuve certaines qui ne veulent pas allaiter. Quand une de mes amies a appris que je j'adhérais à La Leache League, elle s'est exclamée "oh non ! Tu n'as pas lu le livre de Badinter ? La Leche League ne respecte pas toutes les femmes et fait preuve d'un manque de tolérance !". Après avoir été très étonnée de cette opinion, en plus de tous les arguments que j'ai pu lui opposer, sans militantisme mais uniquement par souci d'objectivité, j'aurais pu lui faire lire ton message, qui prouve une fois de plus que nous ne sommes pas des intégristes mais que nous voulons simplement élever nos enfants comme nous le souhaitons, et aider les mamans qui en ont besoin.

Merci Lisemeuh et merci aux animatrices.
 

Ingrid

Période de pointe
Ma fille a maintenant 9 mois et c'est avec ce petit recul que je me sens plus à même de gérer les commentaires de mon entourage. Lors de mes premiers pas en tant que maman j'ètais tellement déterminée à allaiter que j'ai du passer pour une intégriste du néné ;-) Maintenant je me sens bien dans les choix que je / nous faisons pour notre fille et je suis plus à même de discuter des avis des autres plutôt que de me défendre. Et quand on me dit que je suis un poule couveuse (allaitement, portage, accompagnement dans le sommeil...) et bien je le revendique et dit que oui je suis une poule couveuse et que j'en profite à fonds! En plus comme les gens trouvent que notre fille est tonique et gaie je leur réponds avec un grand sourire que ça doit vouloir dire que nous faisons quelque chose de bien!
 

Lisemeuh

Période de pointe
Que voilà une Poulette qui doit être bien épanouie! ;-)
De mon côté, je ne me sens pas capable d'accompagner mon enfant dans le sommeil, du coup les petits ont appris à faire autrement...
Ca m'a pris le temps de reconnaître que le meilleur pour mon enfant, c'était aussi savoir accepter mes limites de maman plutôt que de chercher un maternage parfait! ;-)
Idem pour le cododo, que j'avais pourtant attendu avec grande impatience et avec conviction, jusqu'à ce que les bruits de rhinocéros ou les silences de bébé ne me tiennent les yeux écarquillés dans la semi-pénombre de la chambre! ;-)

héhé...
En gros, une famille épanouie, une maman épanouie = un bébé qui va déjà plutôt pas mal! ;-)
 

Ingrid

Période de pointe
En anglais on dit "live and learn" qui peut se traduire par "apprendre de nos expériences de vie" qui me semble bien approprié pour le job de parents et oui je suis bien d'accord que les petits sont plus sereins si maman est bien dans ses baskets sans vouloir faire tout comme dans les livres
 

Annaëlle

Hyperlactation
J'approuve aussi ce que tu dis Lisemeuh et je me retrouve aussi dans ce que tu écris Ingrid. A fond les premiers mois, ne voulant pas lâcher l'allaitement même avec des douleurs terribles, et maintenant ça roule (8 mois!), je me sens bien dans mes choix, dans ce que je fais. Pour le sommeil j'ai toujours des doutes, parfois pour la diversification aussi (bébé préfère mon lait) mais je ne crains plus les commentaires des uns et des autres!
 

MamanKoala

Colostrum
J'aime ce que tu dis :)

Par contre je tiens à te dire qu'à 24 ans, j'ai pas eu tant de remarques que ça sur mon allaitement (ni à 17,19, 21 ans...)
Moi j'ai toujours été fière d'allaiter, et à la limite si quelqu'un m'en parle (tout comme le fait d'être enceinte d'un cinquième enfant à 24 ans) je réponds avec un grand sourire, ça me dérange pas d'être "hors norme" ou de ne pas faire comme tous le monde. Et effectivement je me sentais bien plus culpabilisée quand j'ai arrêté d'allaiter qu'en allaitant...
 

maloudaine

Période de pointe
Ton message est tellement bien écrit Lisemeuh! Tu as bien raison...
Mais si je peux me permettre je ne trouve pas que tout soit aussi simple... Pour ma part je me rends compte qu'avec les mois qui passent je suis plus sereine vis à vis de l'allaitement et de ce que peuvent en penser les personnes qui me sont proches (pour les autres je m'en moque!), mais concernant le cododo et ce que je considère comme du parentage proximal , bien qu'étant convaincue que je fais le bon choix, et bien j'ai tout de même du mal à me défendre parce que c'est bien de défense qu'il s'agit... Mon entourage me fait clairement comprendre que je fais fausse route, la preuve mon fils ne dort pas seul à plus d'un an! Mais récemment on a décidé avec le papa de ne plus parler des nuits de notre fils et même de mentir à nos proches si l'on nous questionne.
Mais il est vrai que notre manque d'assurance vient peut être du fait que nous sommes jeunes parents? Dans ce cas vivement que les années passent! ;-)
Merci pour ce message qui nous rappelle qu'il nous faut faire attention à ne pas verser dans l'excès ...!
 

MamanKoala

Colostrum
Maloudaine tu as raison de ne pas parler du cododo à ton entourage, cela ne regarde que les parents je trouve. Autant l'allaitement, bah, y'a bien un moment où c'est "public" autant le sommeil n'a pas à l'être. Je trouve inutile de tendre le bâton pour se faire battre, de même que je ne raconte pas qu'il m'arrive de prendre le bain avec ma plus petite. Si moi je SAIS qu'il n'y a rien de malsain puisque JE n'y mets rien de malsain ni d'ambigü, d'autres aux idées moins claires pourraient se faire des films, et j'estime que je n'ai pas à essuyer le malaise ou l'esprit tordu des gens. Pour le sommeil c'est pareil.
 

cecile40

Montée de lait
Beau message, ma foi plein de sagesse !

Je me permets d'ajouter un peu d'eau à ton moulin ! ;)

Je suis donc à bientôt 30 ans (non non, encore 29 ans... 1/2 ! lol), maman de 3 enfants, de 7 ans 1/2, 6 ans et 6 mois. A la naissance de mon premier enfant, je me suis découverte mère, mais surtout mère "louve". Difficile de m'éloigner de mon tout-petit, de le lâcher aux autres, j'aurais sorti les griffes si on se permettait trop de "proximité" avec mon bébé. C'était MA place, MON bonheur à moi, je n'étais pas prête à le partager, pas même envie d'ailleurs. Et avec une certaine évidence, j'étais sur la défensive à la moindre remarque concernant ma manière d'éduquer ou de de m'occuper de mon enfant. Et je le suis toujours plus ou moins, mais plus de la même façon. J'affirme mes choix, je les défends, c'est comme ça, et ça ne regarde que le papa et moi-même, c'est un fait.
Pour en venir à l'allaitement, et à l'alimentation de mes enfants de manière générale, puisque j'ai été à la fois allaitante et "biberonnante" (pas par véritable choix certes, mais je ne m'auto-flagelle pas pour autant par rapport à ça), c'est pour moi un sujet d'autant plus sensible qu'il est le cœur même de mes capacités à faire grandir mes bébés. ça parait sûrement très simpliste comme constatation, mais mon corps a su couver ses petits êtres durant 9 mois, c'est une suite logique pour moi que de poursuivre cette mission de les accompagner dans leur développement... et ça passe par la nourriture (quelle qu'elle soit). Je suis une fervente adepte de l'allaitement, je suis fière d'allaiter, mais oui, c'est vrai, parfois lasse de justifier mes choix. J'aime parler de l'allaitement, faire découvrir les facettes de cette relation si particulière qui me lie à mon bébé et que, quoiqu'on en dise, n'a rien de comparable, en tous cas pour le ressenti que j'en ai. Quand il s'agit donc de parler de l'allaitement pour en partager les bons côtés, ou aider quand je le peux par ma petite expérience, je le fais avec un réel plaisir, pour que d'autres puissent vivre cette histoire si particulière. Mais quand il s'agit de me sentir jugée, de devoir justifier des choix qui ne regardent que moi (je dois même me "battre" contre l'incompréhension de mon mari), je suis parfois de ces femmes qui se sentent "agressées" par des phrases comme les citent Lisemeuh, mais surtout quand elles se font insistantes.
L'allaitement est quelque chose qui me tient très à cœur, je ne saurais expliquer pourquoi, c'est comme ça, mais je ne me permettrai pas de juger d'une manière ou d'une autre les choix des autres mamans. Pour moi, il s'agit de mon histoire (très) personnelle, d'où mon incompréhension parfois devant les gens qui se croient en droit d'y aller de leur petit commentaire.
Quand on me demande une fois si bébé n'est toujours pas diversifié (à 4 mois...), je répond de manière posée que non, ça attendra 6 mois. Mais quand la même personne se permet de poser et reposer la même question, oui ça m'agace, mais je fais maintenant en sorte de toujours répondre avec la même assurance que mon lait lui suffit. Idem pour ce qui est de mon choix d'allaiter tout en travaillant. Oui ce sont quelques contraintes, mais c'est mon choix, si ça devait déranger quelqu'un, ce serait moi uniquement, et ce n'est pas le cas, au contraire, ça m'a même aidée lors de la reprise.
Un jour, alors qu'on sortait, mon mari s'inquiétait de savoir comment j'allais faire. Sa question m'a semblé étrange, jusqu'à ce que je comprenne qu'il se tracassait pour savoir comment j'allais allaiter au resto, sans qu'on me fasse de remarques ou que j'ai droit au regard des gens autour. Je n'y pensais même pas, c'est lui qui se préparait déjà à d'éventuels commentaires ! Comme quoi, l'impression d'être jugée ne vient pas forcément toujours de notre propre ressenti !
Porter bébé en écharpe...ah, combien de fois je l'ai entendu ce "il n'a pas trop chaud ?". Mais, et c'est le cas de le dire, ça ne me fait plus ni chaud ni froid maintenant. Par contre, quand j'entends des "oh, le pauvre petit !" à peine cachés, là oui, ça m'agace.
Je ne suis plus autant sur la défensive qu'avant, maintenant j'affirme ce que je veux et ne veux pas, mais mon caractère fait que j'ai tendance à partir "au quart de tour", d'autant plus si ça touche un point qui me tient à cœur. Et mes capacités de maman a fortiori ! Et tant pis si on me dit que j'ai "mauvais caractère" ou que je ne suis pas sociable ! Je n'ai pas besoin des autres pour vivre, si les autres ont besoin de s'occuper de ma vie pour combler la leur, c'est leur problème !

J'en profite pour remercier moi aussi la LLL et ses animatrices, les mamans allaitantes, et les personnes qui m'ont aidée et continuent de le faire, m'ont aidée à prendre confiance, et qui m'ont permis de poursuivre mon chemin de maman allaitante...de maman tout court ! :)

Nous faisons toutes des choix, le principal est de les assumer, et si nous sommes convaincues de faire ce qu'il y a de mieux pour nos enfants et nous, c'est tout ce qui importe ! Nos enfants sont nos guides, ce sont avec eux que nous apprenons, que nous ferons parfois des erreurs, mais avec eux que nous grandissons dans notre rôle de parents. Faisons-leur confiance, faisons-nous confiance, du moment qu'on les aime, je ne vois pas ce qu'on peut leur apporter de mieux !
 

cecile40

Montée de lait
ça m'est arrivé, mais ça m'a tellement traumatisée que je continue quand même d'allaiter partout aussi, c'est dire ! lol Le dernier endroit en date était... le réfectoire d'une caserne de gendarmerie ! :D Entourée de gendarmes et officiers en tout genre ! lol Mais étant tout à fait à l'aise maintenant pour allaiter, je ne vois même plus les regards, ou alors je les interprète comme des regards "bienveillants" (je préfère les voir comme ça du moins !). Je pense que du moment où on est à l'aise et assurées en allaitant bébé, on attire moins les remarques, soit les gens n'osent pas, soit ils se croient moins obligés de nous proposer de nous mettre à l'écart. Parfois c'est pour nous proposer de préserver notre intimité avec bébé à mon avis, mais parfois on sent réellement une gène de la part des gens. Et c'est bien dommage, quand j'allaite, je ne m'expose pas pour autant, mais le regard de certaines personnes restent quand même ambigu, mon sein n'est pas nourricier, il reste "sexuel" à leurs yeux. Chose que j'avoue avoir du mal à comprendre...
 

Lisemeuh

Période de pointe
Nous faisons toutes des choix, le principal est de les assumer, et si nous sommes convaincues de faire ce qu'il y a de mieux pour nos enfants et nous, c'est tout ce qui importe ! Nos enfants sont nos guides, ce sont avec eux que nous apprenons, que nous ferons parfois des erreurs, mais avec eux que nous grandissons dans notre rôle de parents. Faisons-leur confiance, faisons-nous confiance, du moment qu'on les aime, je ne vois pas ce qu'on peut leur apporter de mieux !

Tout à fait!
Et ça répond aussi à ce que disait Annaëlle du fait de douter... on ne cesse jamais de douter, mais on tatonne avec le coeur... Ma foi, c'est ce qu'on peut faire de mieux je crois.
Comme tu le dis Cécile, et comme le dit Madoulaine, tout n'est pas toujours aussi simple que le disait mon message, et ça dépend vraiment de l'entourage.

je pense à nos mamans qui sont d'une génération où l'allaitement n'était pas "à la mode" et qui du coup ne sont pas encourageantes parfois.
Ma propre mère, par exemple, un adorable bout de maman et de grand-mère, s'inquiète que sa fille puisse se compliquer la vie à faire des efforts pour cumuler reprise de travail et allaitement après 6 mois, et du coup est moins dans l'écoute à ce sujet.
Mais je réfléchissais à ça récemment, en lisant certains des témoignages et je me disais que ce que dit Cécile, cité ci-dessus, s'applique justement aussi à cette génération de femmes qui a fait du mieux qu'elle pouvait, avec amour, pour ses enfants.
Du coup, je pense que c'est très ambivalent pour elles d'entendre leur propre fille défendre farouchement le choix de l'allaitement face à leur discours dubitatif (puisqu'on leur avait dit que l'allaitement n'était pas nécessaire). Dans une certaine mesure, je me dis que ça doit sonner comme un reproche quand je cite à ma mère tous les avantages de l'allaitement pour la santé et le bien-être de l'enfant... A ses oreilles, ça doit sonner un peu comme "tu n'as pas fait ça pour moi, alors que moi, je fais ce choix ferme, quels qu'en soit les efforts réels ou imaginaires nécessaires pour le faire, de protéger mon enfant contre les risques de diabète, de sclérose en plaque, de, etc."
je me dis que ça doit être d'autant plus violent à entendre qu'à moins de prendre le temps de la réflexion, ça a de quoi hérisser tout le monde sans que personne ne puisse vraiment mettre le doigt sur le fait que ça hérisse mamie justement parce qu'elle se sent remise en cause...

Du coup, j'essaye de communiquer différemment avec ma mère sur le sujet, en faisant attention de ne pas culpabiliser qui que ce soit...
J'utilise l'exemple du couchage... Je dis "Oui, c'est sûr, on fait du mieux que l'on peut, et les instructions changent... Quand nous étions bébé, vous faisiez attention à nous coucher sur le ventre, comme on le prescrivait, alors que maintenant on insiste pour coucher les enfants sur le dos, ce qui a permis de limiter les risques de mort subite... Aujourd'hui, on sait que l'allaitement a plein d'avantage pour le bébé et pour la maman, alors je suis ravie de faire ce choix, tout comme vous aviez choisi ce qui vous semblait le mieux à l'époque"...
en général, ça dénoue pas mal la conversation, puisqu'elle sait que je ne reproche pas ce qu'elle a fait, et du coup elle se sent moins de défendre son propre choix en critiquant le mien... cqfd! ;-)

Quand il s'agit de vieilles tantes, je fais plus court en disant "ah oui, à l'époque on disait de coucher sur le ventre, maintenant c'est sur le dos, pour l'allaitement c'est pareil, les choses changent". Ca les plonge dans leurs souvenirs et elles me lâchent.... ;-)
Et pour les gens que je ne connais pas, je n'argumente pas! ;-)

Comme Mamankoala, j'ai eu assez peu de remarques sur les endroits où j'allaitais, mais je me dis que c'est aussi parce que je vis dans un petit village - si j'avais dû allaiter dans le métro, mon expérience aurait sans doute été différente.

Dans tous les cas, avant de me sentir offensée par le regard des autres je me dis toujours que ça les remue dans leur propre histoire, e que donc c'est entre eux et eux qu'il y a un problème... du coup, je n'ai pas l'impression d'en faire partie! :)
Cependant, trève de zénitude, si les phrases devaient se montrer insistantes, je me sentirais sans doute beaucoup moins bienveillante à l'égard du commentateur, comme toi Cécile ;-).
 

cecile40

Montée de lait
C'est "marrant", j'ai eu plusieurs fois cette réflexion par rapport à ma mère, et surtout avec mon dernier. Elle m'a vue galérer, souffrir même, au point de me dire, pleine d'inquiétudes de me voir fatiguée, à bout, physiquement et nerveusement, que je faisais mon maximum et qu'il vaudrait peut-être mieux que je passe au biberon. Elle connait mes positions par rapport à l'allaitement, je sais les difficultés qu'elle a rencontrées pour moi (je suis la première de la fratrie), et j'ai parfois peur aussi de la vexer ou qu'elle se remette en cause quand je lui expose mes soucis, parfois similaires, et auxquels j'ai réussi à faire face. Je prend des pincettes quand on en parle, je souligne le fait que pour mon premier, ce fut un échec aussi, mais qu'ensuite j'ai eu la chance d'être très bien conseillée et aidée. Je me dis parfois que j'aurais aimé qu'elle ait les réponses à ces questions comme moi je les ai eues, et j'ai un petit sentiment de "frustration" en l'écoutant parler de son allaitement raté, en me disant qu'aujourd'hui, moi je sais comment elle aurait pu y arriver !

Pour repartir sur le regard des autres, je rentre de 2 jours de vadrouille avec les enfants, dont un où nous sommes allés au zoo. Pause allaitement sur un banc, avec beaucoup de monde autour, aucun souci pour moi, jusqu'à ce qu'un bonhomme "d'un certain âge", prenne place sur le même banc que moi, juste à côté, et se mette à vraiment reluquer mon fils en train de téter. Pas gêné le moins du monde, par contre, moi son insistance m'a mise un peu mal à l'aise, même si je savais qu'il ne voyait rien. Mon mari l'a vu aussi, il m'a fait la réflexion quand nous sommes repartis.
 

Lisemeuh

Période de pointe
Ca m'aurait bien gênée aussi, ça!

Oui, c'est dur de ne pas dire aux mamans qui ont loupé leur allaitement des choses trop frustrantes pour elles... Aaah, le fameux "Moi j'aurais voulu, mais j'ai arrêté, parce qu'à 3 semaines, pouf, je n'avais plus du tout de lait... j'étais vraiment triste"... En général, je dis qu'elles avaient manqué d'infos, je cite LLL pour qu'elles puissent faire passer le cas échéant, mais je n'insiste pas trop, trop... C'est délicat..
 

Sealine

Hyperlactation
oui, comme ma belle mère qui m'assurait qu'elle n'avait pas assez de lait, mais une fois, elle s'est "loupé" et elle a laché que ça lui faisait mal, donc qu'elle avait arrêté.
je ne la juge pas, mais faut pas dire qu'on manque de lait (elle demande souvent à mon mari si j'ai encore du lait...) alors que c'est autre chose la cause de l'arrêt.
je ne réponds rien, je fais le fameux "oui oui bien sur" et je laisse passer.
 

yoda

Période de pointe
je ne la juge pas, mais faut pas dire qu'on manque de lait (elle demande souvent à mon mari si j'ai encore du lait...) alors que c'est autre chose la cause de l'arrêt.
Trouver une autre raison, c'est qu'on a honte d'avouer la vraie...
Pourtant, avoir mal est une très bonne raison de stopper l'allaitement, tout comme la fatigue (à condition toutefois que le passage au bib permette vraiment de la limiter) ou la déception, le manque d'envie...
 
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