Bonjour à toutes,
En préparation de ce que je ressens comme "la deuxième étape de mon allaitement" (pour moi: allaiter après la diversification et la reprise du travail), Je viens de passer qq heures de temps de tire-lait à parcourir le forum.
Je voudrais vous faire part de mon sentiment sur allaitement et société, qui diffère parfois un petit peu de ce que j'ai pu lire dans ces posts. C'est un peu long, pardon, et ça n'a pas grand intérêt si ce n'est d'apporter un peu d'eau au moulin! ;-)
J'y ai lu beaucoup de craintes souvent entendues/perçues et de coups de colère sur le manque de connaissance de l'entourage / du personnel médical vis à vis de l'allaitement.
J'y ai lu également des interventions d'une grande richesse et d'une grande tolérance (bravo les animatrices LLL!), déculpabilisantes et aidantes...
J'y ai trouvé aussi des avis fermes et parfois épidermiques des mamans allaitantes. Je vois que pour certaines les pressions familiales sont fortes pour vous décourager de votre choix. Ca doit être vraiment difficile, et sans doute l'occasion d'une grande souffrance pour certaines d'entre vous :-( (Ouille, quand c'est maman/la meilleure copine/le papa/le travail, etc.).
Pourtant, je voudrais ajouter qu'il ne faut pas -à mon sens- cristalliser à l'extrême la pression "anti-allaitement" et vivre comme une agression toutes les questions des gens. Parfois aussi, un "Ah, bon? Tu allaites encore?" ne veut rien dire de plus que "tiens, ça me surprend, je n'ai pas cette expérience." et pas nécessairement: "Tu es frappa-dingue". (Parfois ;-))
C'est difficile de ne pas réagir de façon (trop?) épidermique sur ces sujets qui touchent notre Maternité (aaaaah! Impossible à décrire, cette expérience!), nos enfants, nos choix vis à vis d'eux. A ce sentiment de grande intimité se joignent nos propres doutes, et nos propres questions, donc entendre ceux des autres s'y ajouter nous fait parfois sortir de nos gonds...
Mais... je crois que la pression pour les mères qui donnent le bib dès la naissance est parfois très grande aussi. A mon avis, nombre d'entre elles pourraient aussi avoir envie de mordre en entendant dire de leur choix "c'est dommage, ça aurait été tellement meilleur pour la santé de ton petit"... Toutes les mamans ayant une sainte frousse de voir leur petit tomber malade, j'imagine comme ça doit être rude de ne pas se sentir culpabilisée dès que bébé a un rhume et que qq1 dit "Ah oui, tu n'allaites pas"...
Quel que soit le choix de maman/papa, je crois que la société se sent le droit de donner son avis. Ca fait vieux truc grégaire, de quand les petits du clan appartenaient au clan avant la famille... Du coup, allaitante ou pas, il y aura toujours des remarques sur nos manières de faire. Et allaitante ou pas, nous nous sentirons toujours épidermiques sur le sujet. En gros, nous ressentons logiquement les pressions auxquelles nous devons faire face, mais nous imaginons à tort que les autres n'en ressentent pas parfois tout autant?
Je pense qu'il faut savoir aussi se méfier de notre tendance à nous sentir montrée du doigt. Si je porte mon bébé en écharpe et que quelqu'un me demande "oh! Il n'a pas trop chaud?", je ne le vis pas plus mal que si quelqu'un me disait, avec un bébé dans une poussette (que je ne possède pas) "oh! Il n'a pas trop de soleil?". Je veux dire, je le vis "à peine" ;-) plus mal que si une vieille dame me demandait: "c'est une fille ou un garçon?". Plus sérieusement, je pense que c'est du même ressort que ces gens qui pensent pouvoir toucher bébé (pied, tête, main) dans mes bras - et Dieu sait que je vis ça de façon nettement plus difficile - gniiiii.
Les gens pensent - à tort - que certains évènements de la vie leur donnent le droit de commenter/participer tellement ce sont des grands évènements communs à l'Espèce: la grossesse, la naissance, l'éducation (et à moindre mesure, les mariages... Hein, les mariées, que les gens aiment toucher votre robe?
).
Je ne me sens pas militante, en fait je n'en sens pas le besoin... Je ne suis ni discrète (j'allaite en public si c'est l'heure) ni ostentatoire. Du coup, je ne sais pas si c'est lié à ça ou si c'est lié au fait que j'ai 35 ans et pas 22 ans (soupir ;-)), mais les gens ne se permettent jamais vraiment de commentaire (dans un sens ou l'autre).
Ou alors est-ce que c'est parce que je n'ai pas accordé la valeur de commentaire négatif à des phrases qui m'ont été faites sans réfléchir que je le ressens comme ça? Possible.
J'ai déjà eu des phrases de médecins pas informés (genre dermato qui dit, parce que le traitement -non urgent- doit être repoussé: vous allaitez encore? mais jusqu'à quand?. Réponse: je ne sais pas.), mais je ne les ai pas vécues comme "agressantes". On peut être médecin et ne pas tout savoir. Et comme je trouve que ça ne regarde pas vraiment les gens, mes réponses sans émotions font toujours retomber la conversation à plat, j'imagine.
En revanche, je sens depuis qq temps un nouveau regard de certaines personnes qui s'attendent automatiquement à un tempérament militant de ma part lorsque je leur dis / qu'elles apprennent que j'allaite. J'entends par là: comme si j'allais automatiquement être sur la défensive, et donc prendre les questions avec susceptibilité ou même prendre les devants (la meilleure défense, c'est l'attaque!
)... Je me demande si ça n'est pas parce qu'après longtemps de pression anti allaitement, nous avons réagi avec un peu trop de hâte pour contre balancer tout ça.
Pour mon premier, quand j'ai dû passer au LA après 9 mois d'allaitement, le discours plein de catastrophisme que j'avais entendu de la bouche de mes copines très pro allaitement sur le contenu du LA (pas lié à moi, avant que je n'arrête donc) m'a fait pleurer de culpabilité... Donner de la poudre de truc à mon enfant, ça me donnait l'impression de "pactiser avec l'ennemi" et d'empoisonner ma fille...
De la même manière, entourée de mes amies "Power-Ladies" qui avaient accouché sans péri, je ressentais le besoin de me justifier sur mes propres accouchements avec péri...
Enfin, je crois que j'ai plus mal vécu le " tu as arrêté après 9 mois? Ah, bon, c'est déjà pas mal" des mamans allaitantes de bambins que le "ah bon? vous allaitez?" des gens au boulot... Finalement, je pense que le ressenti de la pression vient souvent de moi, pas seulement de mon entourage... Encore une fois, c'est personnel, et je sais que pour bp d'entre vous, la pression de l'entourage est très forte et très dure à vivre.
Privilège de l'âge? je suis plus épargnée... ;-)
C'est un très long message bien décousu pour redire:
- Merci à toutes de partager vos expériences, vos doutes, vos convictions
- Merci aux animatrices LLL de "recevoir" avec la même écoute les mamans en mixte (même celles qui le font par choix plutôt que par nécessité) que les mam'allaitantes 100% convaincues. Vous faîtes des choses vraiment vraiment supers pour toutes les mamans! Pour moi, la tolérance, c'est la meilleure pub pour l'allaitement et le meilleur encouragement pour les mamans qui galèrent!
- Courage à celles qui ressentent de la pression, que ça soit parce qu'elles nourrissent au bib ou parce qu'elles nourrissent au sein - courage aussi pour bien faire la part des choses sur l'origine et la raison de la pression, qui est malheureusement un trait commun à la vie de toutes les mamans!
Bonne journée à toutes, belles expériences de mamans à toutes, quelles qu'elles soient!
En préparation de ce que je ressens comme "la deuxième étape de mon allaitement" (pour moi: allaiter après la diversification et la reprise du travail), Je viens de passer qq heures de temps de tire-lait à parcourir le forum.
Je voudrais vous faire part de mon sentiment sur allaitement et société, qui diffère parfois un petit peu de ce que j'ai pu lire dans ces posts. C'est un peu long, pardon, et ça n'a pas grand intérêt si ce n'est d'apporter un peu d'eau au moulin! ;-)
J'y ai lu beaucoup de craintes souvent entendues/perçues et de coups de colère sur le manque de connaissance de l'entourage / du personnel médical vis à vis de l'allaitement.
J'y ai lu également des interventions d'une grande richesse et d'une grande tolérance (bravo les animatrices LLL!), déculpabilisantes et aidantes...
J'y ai trouvé aussi des avis fermes et parfois épidermiques des mamans allaitantes. Je vois que pour certaines les pressions familiales sont fortes pour vous décourager de votre choix. Ca doit être vraiment difficile, et sans doute l'occasion d'une grande souffrance pour certaines d'entre vous :-( (Ouille, quand c'est maman/la meilleure copine/le papa/le travail, etc.).
Pourtant, je voudrais ajouter qu'il ne faut pas -à mon sens- cristalliser à l'extrême la pression "anti-allaitement" et vivre comme une agression toutes les questions des gens. Parfois aussi, un "Ah, bon? Tu allaites encore?" ne veut rien dire de plus que "tiens, ça me surprend, je n'ai pas cette expérience." et pas nécessairement: "Tu es frappa-dingue". (Parfois ;-))
C'est difficile de ne pas réagir de façon (trop?) épidermique sur ces sujets qui touchent notre Maternité (aaaaah! Impossible à décrire, cette expérience!), nos enfants, nos choix vis à vis d'eux. A ce sentiment de grande intimité se joignent nos propres doutes, et nos propres questions, donc entendre ceux des autres s'y ajouter nous fait parfois sortir de nos gonds...
Mais... je crois que la pression pour les mères qui donnent le bib dès la naissance est parfois très grande aussi. A mon avis, nombre d'entre elles pourraient aussi avoir envie de mordre en entendant dire de leur choix "c'est dommage, ça aurait été tellement meilleur pour la santé de ton petit"... Toutes les mamans ayant une sainte frousse de voir leur petit tomber malade, j'imagine comme ça doit être rude de ne pas se sentir culpabilisée dès que bébé a un rhume et que qq1 dit "Ah oui, tu n'allaites pas"...
Quel que soit le choix de maman/papa, je crois que la société se sent le droit de donner son avis. Ca fait vieux truc grégaire, de quand les petits du clan appartenaient au clan avant la famille... Du coup, allaitante ou pas, il y aura toujours des remarques sur nos manières de faire. Et allaitante ou pas, nous nous sentirons toujours épidermiques sur le sujet. En gros, nous ressentons logiquement les pressions auxquelles nous devons faire face, mais nous imaginons à tort que les autres n'en ressentent pas parfois tout autant?
Je pense qu'il faut savoir aussi se méfier de notre tendance à nous sentir montrée du doigt. Si je porte mon bébé en écharpe et que quelqu'un me demande "oh! Il n'a pas trop chaud?", je ne le vis pas plus mal que si quelqu'un me disait, avec un bébé dans une poussette (que je ne possède pas) "oh! Il n'a pas trop de soleil?". Je veux dire, je le vis "à peine" ;-) plus mal que si une vieille dame me demandait: "c'est une fille ou un garçon?". Plus sérieusement, je pense que c'est du même ressort que ces gens qui pensent pouvoir toucher bébé (pied, tête, main) dans mes bras - et Dieu sait que je vis ça de façon nettement plus difficile - gniiiii.
Les gens pensent - à tort - que certains évènements de la vie leur donnent le droit de commenter/participer tellement ce sont des grands évènements communs à l'Espèce: la grossesse, la naissance, l'éducation (et à moindre mesure, les mariages... Hein, les mariées, que les gens aiment toucher votre robe?
Je ne me sens pas militante, en fait je n'en sens pas le besoin... Je ne suis ni discrète (j'allaite en public si c'est l'heure) ni ostentatoire. Du coup, je ne sais pas si c'est lié à ça ou si c'est lié au fait que j'ai 35 ans et pas 22 ans (soupir ;-)), mais les gens ne se permettent jamais vraiment de commentaire (dans un sens ou l'autre).
Ou alors est-ce que c'est parce que je n'ai pas accordé la valeur de commentaire négatif à des phrases qui m'ont été faites sans réfléchir que je le ressens comme ça? Possible.
J'ai déjà eu des phrases de médecins pas informés (genre dermato qui dit, parce que le traitement -non urgent- doit être repoussé: vous allaitez encore? mais jusqu'à quand?. Réponse: je ne sais pas.), mais je ne les ai pas vécues comme "agressantes". On peut être médecin et ne pas tout savoir. Et comme je trouve que ça ne regarde pas vraiment les gens, mes réponses sans émotions font toujours retomber la conversation à plat, j'imagine.
En revanche, je sens depuis qq temps un nouveau regard de certaines personnes qui s'attendent automatiquement à un tempérament militant de ma part lorsque je leur dis / qu'elles apprennent que j'allaite. J'entends par là: comme si j'allais automatiquement être sur la défensive, et donc prendre les questions avec susceptibilité ou même prendre les devants (la meilleure défense, c'est l'attaque!
Pour mon premier, quand j'ai dû passer au LA après 9 mois d'allaitement, le discours plein de catastrophisme que j'avais entendu de la bouche de mes copines très pro allaitement sur le contenu du LA (pas lié à moi, avant que je n'arrête donc) m'a fait pleurer de culpabilité... Donner de la poudre de truc à mon enfant, ça me donnait l'impression de "pactiser avec l'ennemi" et d'empoisonner ma fille...
De la même manière, entourée de mes amies "Power-Ladies" qui avaient accouché sans péri, je ressentais le besoin de me justifier sur mes propres accouchements avec péri...
Enfin, je crois que j'ai plus mal vécu le " tu as arrêté après 9 mois? Ah, bon, c'est déjà pas mal" des mamans allaitantes de bambins que le "ah bon? vous allaitez?" des gens au boulot... Finalement, je pense que le ressenti de la pression vient souvent de moi, pas seulement de mon entourage... Encore une fois, c'est personnel, et je sais que pour bp d'entre vous, la pression de l'entourage est très forte et très dure à vivre.
Privilège de l'âge? je suis plus épargnée... ;-)
C'est un très long message bien décousu pour redire:
- Merci à toutes de partager vos expériences, vos doutes, vos convictions
- Merci aux animatrices LLL de "recevoir" avec la même écoute les mamans en mixte (même celles qui le font par choix plutôt que par nécessité) que les mam'allaitantes 100% convaincues. Vous faîtes des choses vraiment vraiment supers pour toutes les mamans! Pour moi, la tolérance, c'est la meilleure pub pour l'allaitement et le meilleur encouragement pour les mamans qui galèrent!
- Courage à celles qui ressentent de la pression, que ça soit parce qu'elles nourrissent au bib ou parce qu'elles nourrissent au sein - courage aussi pour bien faire la part des choses sur l'origine et la raison de la pression, qui est malheureusement un trait commun à la vie de toutes les mamans!
Bonne journée à toutes, belles expériences de mamans à toutes, quelles qu'elles soient!