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Présentation d'edenlys

edenlys

Colostrum
Bonjour,

Je me présente, j'ai accouché de mon premier enfant, un petit garçon, le 6 mars 2016. Après une grossesse difficile (alitée), il est né dès que je me suis relevée le jour des 37SA.

Je n'étais pas pro-allaitement quand j'ai appris ma grossesse. J'y voyais surtout des contraintes, et je n'étais pas à l'aise avec mon corps. A l'annonce de la menace d'accouchement prématuré, j'ai beaucoup lu sur les soins particuliers à apporter aux bébés prématurés et petit à petit l'allaitement est devenu une évidence. Je pensais surtout qu'avec un bébé prématuré, je ferais du tire-allaitement. Puis en dépassant la prématurité, j'imaginais que tout se passerait bien avec l'allaitement au sein.

Malheureusement, tout ne s'est pas passé comme je l'imaginais... Mon bébé a été placé dans une couveuse pour ses 2 premières heures de vie car il ne maintenait pas sa température. Avec le recul, je regrette vraiment très fort de ne pas avoir exigé de faire du peau à peau pour le réchauffer, mais on ne revient pas sur le passé. Bref, je n'ai pas pu faire la tétée "de bienvenue".

Après ces 2 heures, je suis allée en chambre. J'ai accouché à minuit, donc à mon arrivée en chambre l'auxiliaire de puériculture a proposé de prendre mon bébé pour que je me repose. J'ai refusé et elle est partie sans me montrer la mise au sein. Ce n'est qu'à 9h, après le changement d'équipe, qu'on s'est inquiété que mon fils n'avait toujours rien mangé ! Evidemment entre l'accouchement, le fait de n'avoir pas mangé depuis sa naissance, etc. le pauvre petit était épuisé et pas du tout coopératif pour manger. On m'a tout de même montré comment le mettre au sein, et on m'a ordonné de le mettre au sein maximum toutes les 3h.

L'après-midi, il n'avait "tétouillé" que quelques secondes avant de s'endormir. Je commence à douter de ma capacité à produire du lait (je n'arrive pas à exprimer manuellement le colostrum alors j'ai l'impression de ne pas en produire), et de la capacité de mon bébé à téter. On me donne un bout de sein, avec ça bébé prend un peu mieux, mais comme il perd du poids il reçoit son premier complément de lait artificiel avec une seringue.

Le lendemain c'est la catastrophe, bébé a une jaunisse. Il est donc encore plus fatigué et refuse toujours de téter. La nuit, on me le prend pour la photothérapie. Il faut absolument que bébé soit bien hydraté alors on me dit qu'il faut lui donner un biberon de lait artificiel. Devant mes réticences, on me soutient qu'après les 24 premières heures un bébé ne va pas oublier comment téter au sein, on me fait culpabiliser, alors je donne le biberon.

Le lendemain c'est encore pire. On me demande pourquoi je n'ai toujours pas eu la montée de lait. On m'amène un tire-lait et on m'ordonne de tirer toutes les 3h. Evidemment je ne tire presque rien. Chaque précieuse goutte est donnée à la seringue, mais on continue de complémenter en LA. Je passe la nuit à tirer, je suis contente de récolter presque 50mL, mais le lendemain c'est le retour de bâton : une montée de lait tellement douloureuse que je ne peux plus bouger.

Je deviens l'attraction du service, les sages-femmes et auxiliaires de puériculture défilent dans ma chambre pour me donner des conseils, pour essayer d'exprimer manuellement, au tire-lait, etc. Mais seul bébé parvient à me soulager en tétant. Problème : il est toujours aussi endormi et on doit se mettre à 3 pour le maintenir éveillé pour qu'il tète...

Mon mari ne supporte pas de me voir souffrir ainsi, il remet en cause ma décision d'allaiter. Je me sens abandonnée par l'équipe médicale, et maintenant par mon mari. Sans parler de la famille et des amis qui demandent des nouvelles du bébé, s'impatientent pour le voir, mais ne se préoccupent pas de mon état.

Pour une fois mon sale caractère me sert, je suis têtue, et plus on me pousse vers les biberons, plus je m'accroche à allaiter. Je repense aux prématurés, et je me dis que tant pis pour l'allaitement au sein, l'important c'est surtout que bébé reçoive mon lait, et je recommence à tirer frénétiquement. Cependant le tire-lait de la maternité m'occasionne des crevasses. Je n'attends pas de rentrer à la maison pour envoyer mon mari chercher un bon tire-lait en location, et la situation commence à s'améliorer.

Les biberons de lait artificiel sont remisés, j'alterne entre le tire-lait et l'allaitement au sein avec bouts de sein. Mais j'ai peur de ce que je lis, que ma production (abondante) finisse par diminuer par manque de stimulation directe par la bouche de bébé. Entre-temps je suis rentrée chez moi malgré un poids de bébé qui diminue toujours, et à la pesée à la PMI, je me fais de nouveau culpabiliser. La puéricultrice insiste pour que je continue les biberons.

Après une semaine à la maternité je suis épuisée alors même si ça ne me plaît pas je maintiens un biberon le soir pour pouvoir dormir. En revanche j'enlève peu à peu les bouts de sein. Pendant quelques jours l'allaitement est presque un plaisir, mais ça ne dure pas...

Après 3 semaines, je suis reposée, bébé prend le sein sans les bouts de sein, je décide de me passer des biberons. Mais les douleurs apparaissent... Je ne supporte plus le contact du soutien-gorge ou du drap sur mes mamelons. Je mets des crèmes mais rien n'y fait, je dois porter des coquilles 24h/24.

Une semaine plus tard je n'y tiens plus, et je consulte une conseillère IBCLC. On revoit la position qui n'était pas bonne, et je prends RDV sur son conseil pour couper le frein de langue de mon bébé. Je nous laisse 7 jours pour que bébé se fasse à sa "nouvelle" langue. En parallèle, comme je ne suis pas à l'aise pour allaiter du sein droit, je décide de ne plus donner que le gauche et je tire mon lait à droite - ainsi je fais des réserves et je donne aussi au lactarium.

Aujourd'hui, bébé a presque 8 semaines et même si sa croissance est très bonne, je suis toujours confrontée à des problèmes... Je ferai des sujets séparés pour en parler, mais en gros aujourd'hui :
- j'ai toujours un problème de sensibilité des mamelons, et ce même sur le sein que je ne donne plus
- je n'arrive plus à tirer au tire-lait électrique, le seul moyen pour que je tire est le tire-lait manuel, et même ainsi je vois les quantités diminuer petit à petit...

Voilà, je vais m'arrêter là car j'en ai écrit une bonne tartine. Merci à celles qui auront eu le courage de lire jusqu'au bout, mais dans tous les cas moi ça me fait du bien de pouvoir en parler et d'extérioriser les regrets que j'ai par rapport à mon séjour à la maternité. Ma conseillère IBCLC m'a assurée que je pouvais la contacter à tout moment, elle a même elle-même pris de mes nouvelles, mais je suis très timide et je pense pouvoir m'exprimer plus facilement sur un forum.

Au plaisir d'échanger avec vous.

edenlys
 

Alix

Modératrice
Membre de l'équipe
Animatrice LLL
Bonsoir Edenlys et bienvenue,

Quel parcours que le tien ! Je suis admirative de ta détermination et de ta persévérance : je n'appellerais pas ça du "sale caractère" mais plutôt une superbe force de caractère face aux difficultés ! Tu as une belle phrase : "on ne revient pas sur le passé". En te lisant, on voit que tu t'es tenue à cette idée et que tu n'as cessé d'aller de l'avant.

Si je comprends bien, tu aimerais avoir des informations pour t'aider mais aussi du soutien. Ce n'est pas facile de poursuivre un beau projet d'allaitement comme le tien lorsqu'on a l'impression que les personnes autour de nous ne nous comprennent pas.

J'espère que tu trouveras ici ce que tu es venue chercher. Courage et bravo pour tout ce chemin déjà parcouru ! :)
 

ruaz67

Voie lactée
Salut !
et félicitations pour ce beau parcours, tu as bien raison d'aller au bout de ta décision car les données scientifiques sur l'allaitement sont massivement favorables pour ton enfant, toi, et même la société dans son ensemble. Tant mieux si le manque de soutien des professionnels rencontrés t'as poussé à continuer, je comprends très bien cette sensation.
Peut-être qu'après l'ablation du frein de langue, les tétées côté droit seront de nouveau possible? En essayant plusieurs positions pour trouver la plus confortable ?
 
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