@Lumi Alors, pour ma part, ça ne me choque pas, car j'estime que chaque famille peut avoir ses propres références culturelles, jeux, environnements etc. Que ça regarde leur noyau familial et que je n'ai pas à y porter un regard jugeur.
Par contre, si derrière ta question, il y a un "auriez-vous fait cela ?", alors, je peux te répondre en toute sincérité que non, je ne laisserais pas ce matériel à disposition du minot, ni à sa vue.
La question s'est posée, car on a beaucoup de BDs, dont certaines avec des visuels d'armes, de soldatesques etc. Il sait qu'il n'y a pas accès (mais accès à tous les autres), ce sont des livres pour quand il sera plus grand (8-9 ans certains, plutôt 12 ans d'autres).
Si son père avait été passionné par les reconstitutions de bataille, j'aurai œuvré avant la procréation pour que les petits soldats soient hors de la vue du petit durant ses premières années de vie, tu vois mon genre

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Après, on ne fait pas un black-out complet.
Il a déjà vu de vrais soldats et de vraies armes (en passant près d'écoles menacées), ça s'est passé comme cela, j'ai accueilli ses questions (il a surtout remarqué l'allure martiale des gars, pas leur armement) et y ai répondu de manière appropriée. Pareil pour les objets guerriers qu'il a pu remarqué dans des musées.
Le canon tonne tous les jours, mais on a juste dit que c'était un objet qui servait à défendre la ville contre les attaques bien avant notre naissance.
Il sait repérer le passage de sanglier sur le terrain et ce midi, sait avoir mangé une épaule de sanglier que le voisin de mes parents a attrapé et nous a donnée. Mais il ne fait pas encore les connexions, et cela correspond à ce que je considère raisonnable pour mon enfant, à cet âge. Cela viendra.
On a les contes des 5 continents, et je sais que l'histoire de petite masaï le questionne un peu, mais pour l'instant, il a choisi de ne plus la demander, je laisse venir, je sais qu'il me posera des questions en son temps.
Mais c'est simple pour moi : il n'a pas d'aîné qui puisse lui faire entendre ces thématiques par un jeu régulier. Un jeu exceptionnel avec des cousin.es, je verrais en gardant une oreille attentive, puis interromprais en proposant un truc plus attractif pour tous si le vocabulaire ou les gestes deviennent trop inappropriés à mon goût pour cet âge.
Il a un imaginaire très concret, et dans la mesure du possible nous ne lui imposons pas nos imaginaires de grands. Là encore, ce n'est pas un black-out. On lit parfois des histoires empruntées avec des animaux anthropomorphisés, il a un petit imagier fantastique, un jeu de société avec des dragons mineurs et un dragon sur sa brosse à dent. Mais pas trop, aussi peu que possible en fait. Je sais d'expérience qu'il n'est pas besoin d'avoir à sa disposition beaucoup d'histoires imaginaires pour créer un imaginaire foisonnant (et pas forcément du tout concret).
Petit-à-petit en grandissant, il va acquérir la capacité de différencier le réel de l'imaginaire de plus en plus finement (je ne sais plus quelle est la fin de l'âge des "mensonges" qui n'en sont pas vraiment, juste un imaginaire aussi "vrai" que la réalité). Et alors, la littérature suggérée et les univers proposés vont évoluer aussi vers toujours plus de diversité.
Donc, voilà, c'est notre manière de faire. Genre, un jeu de société guerrier avec épées ok, mais à l'âge où on a commencé à aborder les enjeux politiques et les rivalités et batailles qui ont façonné notre région (encore quelques années, ça va se faire petit à petit. Mais les jeux de chevalier viendront après les questions sur les villages médiévaux, pas l'inverse). Genre un jeu vidéo de thématique guerrière ok, mais à un âge où il a eu un cours pour savoir comment se comporter face à un couteau tenu par un agresseur (faut encore ajouter d'autres années).
En fait, on est des pacifistes très prosaïques ^^'.
Bref, voilà pour mon point de vue sur ce que l'on fait chez nous concernant ces thématiques.
Reste bien sûr l'épreuve du feu des copains et copines qui ont le jeu super (forcément) qui ne nous plaît pas. On verra à ce moment comment composer (ou pas, selon les parents et les enfants et le nôtre et nous).
Tu te demandais aussi si tout confisquer et stopper brutalement serait vraiment une solution. Je ne sais pas te répondre de manière sûre, mais je ne le présenterais pas de cette manière si je souhaitais ôter figurines et jeux de son univers courant.
Franchement ? Je mentirais, après décision conjointe des parents. Les figurines, papa choisirait d'en prêter 1/3 à un collègue de bureau qui veut apprendre à les dessiner. Qui en rend 2 mais en emprunte un autre gros tiers. Et ainsi de suite jusqu'à ce que toutes les belliqueuses partent. Et boum, j'aurais des trucs plus kawaï à dessiner en tête. Le jeu, je le prêterais à une collègue de travail qui a un enfant grand qui veut le tester (et j'en aurai de plus neutres à proposer sous le coude).
Quitte à ressortir le tout dans quelques mois ou années.
Ne pas interdire, mais aider à cultiver d'autres choses.
Ne pas interdire, mais identifier les héros qu'il a totalement fait sien. Par exemple, si Link l'aide dans sa tête à se défendre à la récré, ça serait rude de lui ôter cet ami. Mais par contre, Link peut se marier avec Zelda, avoir un bébé, apprendre la méditation et devenir ambassadeur auprès des monstres

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Enfin, je dis peut-être un peu n'importe quoi, j'espère pas trop non plus

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