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Difficultés de relations depuis le sevrage

Muimosa

Colostrum
Bonjour à toutes, et merci pour les précieux conseils qu'on trouve toujours sur ce forum.

J'ai arrêté d'allaiter mon fils il y a un mois. Il a 2 ans et demi, et je suis enceinte de 5 mois. Le sevrage s'est fait progressivement depuis que j'ai appris ma grossesse, je commençais à avoir une aversion et mon fils ne s'endormait plus très bien au sein, donc on a supprimé d'abord la tétée d'endormissement le soir, la tétée de la nuit a disparu dans la foulée, puis celle de retrouvailles. Cet été il têtait encore pendant la sieste, donc après les vacances, il a passé cinq jours sans téter. Quand on a essayé de reprendre pour la sieste du week-end, il m'a dit que ça lui faisait mal à la bouche, il n'arrivait plus bien à prendre le sein, donc depuis on a arrêté. Il m'en a reparlé il y a deux semaines, en me disant que ça faisait longtemps, je lui ai réexpliqué que c'était fini. Depuis, plus rien.

Mais aujourd'hui je me sens en difficulté dans ma relation avec lui. Il a toujours eu un sommeil difficile et j'ai l'impression de passer mon temps à le gronder. Avant, s'il se réveillait trop tôt, je le mettais au sein et on se rendormait. Les siestes étaient faciles : au sein, et on dormait tous les deux. Maintenant c'est plus aléatoire, je dois lui faire comprendre que c'est l'heure de dormir, ou qu'il est trop tôt pour se lever. Quand je n'y arrive pas, je finis par mettre une "menace" parce que je n'ai pas d'autre recours : le soir, "j'ai besoin de silence donc si tu m'appelles encore je vais finir par fermer totalement la porte", pour la sieste (que j'aime encore faire avec lui le week-end) "si tu n'arrêtes pas de bouger, je vais aller me coucher dans l'autre chambre parce que moi j'ai besoin de dormir", idem quand je le rejoins dans sa chambre en fin de nuit, je dois systématiquement lui dire que s'il ne se rendort pas, je vais partir finir ma nuit dans mon lit. Je suis fatiguée, j'ai vraiment besoin de dormir, je pense que je récupère moins bien depuis la fin de l'allaitement. Mais en même temps j'ai vraiment peur de le traumatiser, en le forçant à dormir ou en le grondant quand il ne trouve pas le sommeil. Mais j'ai du mal à garder ma patience dans ces moments-là.

Parallèlement, à cause de la grossesse je peux moins le porter, j'ai moins d'énergie pour jouer avec lui... J'ai l'impression de n'être plus que l'ombre de sa maman. Du coup il se replie sur son papa, qui lui est toujours serein et dispo pour jouer. Là, mon fils n'a pas réussi à dormir avec moi, j'ai fini par partir de sa chambre malgré ses cris et protestations, mon mari y est allé à ma place et en cinq minutes ils dormaient tous les deux. Je me sens terriblement nulle. Je ne sais pas comment réparer le lien entre mon fils et moi, ni comment trouver l'énergie pour être à nouveau une bonne maman avec lui.
 

Pauline C

Lactarium
Adhérent(e) LLLF
Hello,
Je ne pense pas que le lien soit cassé, que tu sois une mauvaise mère, ou que ça ait quoi que ce soit à voir avec le sevrage. Je n'ai pas sevré de petit de 2 ans, mais j'ai eu des enfants de deux ans, et des enfants rapprochés. C'est l'âge de l'affirmation, c'est un âge où il est possible de dire "si tu ne fais pas ceci, la conséquence est cela". Ce n'est pas une menace, c'est la simple énonciation d'une action et de sa conséquence.
Le mouvement de balancier entre les parents est un classique, suivant l'âge ou la situation, l'un des parents sera plus sollicité, l'autre plus challenge. La nouvelle grossesse peut le perturber aussi, avec la transformation du corps (mon fils de presque 3 ans essayait de mettre des coups de pieds dans mon énorme ventre quand j'attendais ses sœurs). Avec le nouveau bébé, tu seras forcément un peu moins disponible pour lui, si ça se passe bien avec son père et que celui-ci parvient à l'apaiser, c',est de bon augure pour la suite !
 

Nim

Montée de lait
Coucou Muimosa,

J'ai trois enfants de deux ans d'écart chacun, et à chaque fois, le sevrage du précédent s'est fait en cours de grossesse, à peu près comme toi, autour de 4 mois, enfin au début du deuxième trimestre et pour les même raisons d'aversion et, en ce qui me concerne de non envie d'arriver à un coallaitement.

La période de la grossesse a toujours été un moment où se créait pour moi comme une distance entre mon bambin et moi, parce que j'étais plus fatiguée, moins disponible émotionnellement, moins patiente face à un enfant qui était plus susceptible de faire des crises aussi. Tu sais, tu n'es pas une mauvaise maman quand tu dis à ton fils de deux ans et demi que tu veux bien rester avec lui mais que tu as besoin de dormir et que s'il bouge/fait le cirque, tu vas partir. Tu lui apprends doucement que les autres, aussi, ont des besoins, ét qu'il faut les respecter. Il arrive à un âge où, de toute façon, il y aurait eu cette phase, comme une transition entre le bébé avec lequel on est principalement dans le soin, et un petit enfant avec lequel on s'installe davantage dans une relation d'éducation (il y a toujours une relation de soin avec un enfant qui n'a que deux ans, bien sûr, mais les rapports changent un peu). Je comprends très bien ce que tu ressens parce que je l'ai ressenti très fort à l'arrivée de mon deuxième, et le déséquilibre entre la nature de ma relation au bébé (soin, protection, maternage presque "animal") et ma relation à mon deux ans et demi (soin et éducation-parfois fâcheries, lassitude etc) m'a fait beaucoup culpabiliser, j'avais l'impression de moins bien aimer mon premier. Je comprends que ce soit difficile, mais je ne sais pas si l'arrêt de l'allaitement à un lien avec ça. Peut-être que l'allaitement aurait permis de garder d'avantage de lien de maternage, comme avec un petit bébé. Parfois, après la naissance de mon 2e, quand c'était très difficile avec mon premier, j'ai eu la pensée que si je n'avais pas sevré avant, je ne sais pas comment j'aurais fait pour accepter de lui donner le sein un soir particulièrement criseux. Enfin, voilà, l'allaitement est une relation, et lorsqu'il s'arrête la relation change, mais elle change de toute façon parce que ton enfant grandit.

Et c'est très bien qu'il soit proche de son père dans ces circonstances, ça fait comme une transition vers le moment où tu seras, nécessairement, très accaparée par ton nouveau-né. D'ailleurs, pour nous, l'arrivée du 2e avait aussi été le moment où on a laissé plus de place à la relation entre notre fils et des proches (grands-parents, oncles, tantes...), si bien qu'il trouvait ailleurs ce qu'on ne pouvait plus autant lui fournir en temps, en attention et je crois que c'est très sain. En tout cas, ça lui a fait beaucoup de bien, ça l'a fait grandir. Je comprends vraiment ce que tu ressens, mais crois-moi, tu n'es pas nulle, ton lien n'est pas rompu mais il change et il faut forcément un temps d'ajustement. Félicitations pour ta grossesse, ce n'est pas forcément facile, mais c'est une merveilleuse aventure humaine, d'élever une fratrie !
 
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