Bonjour
@anicetlaviolette et merci de votre message
C’est à mon tour de ne pas être d’accord avec la totalité de votre argumentaire
Je vous réponds donc en fonction de la situation de notre famille et non pas dans un ordre d’idée général puisque nous avons fait le choix de n’avoir qu’un salaire.
Tout ce que nous faisons et toutes les décisions que nous avons prises jusqu’alors l’ont été en fonction du revenu qui nous fait vivre. Par conséquent, nous avons placé nos cartes selon ce que l’on peut se permettre pour vivre normalement. Je précise encore que nous vivons en Suisse (les lois sont donc différentes.)
Nous avons quitté la périphérie de la ville pour nous installer dans un village. Sachant que nous avons un seul véhicule, nous avons choisi un lieu desservi par les transports publics afin que Monsieur puisse aller travailler en bus + tram lorsque j’ai besoin de notre voiture. Là où nous vivons, nous avons toutes les infrastructures auxquelles je peux accéder sans voiture et avec la poussette.
En ce qui concerne la retraite, nous avons (mon mari et moi) commencer à côtiser une somme complémentaire à la retraite (=3ème pilier en Suisse) et cela lorsque nous travaillions encore les deux afin de nous assurer une retraite digne de ce nom. Mon compte continue d’être alimenté par mon mari et pour mes anniversaires par ma famille, en lieu et place de cadeaux matériels.
Notre fils a également son compte en banque en prévision de ses études, alimenté chaque mois par nos soins avec une somme fixe et par la famille qui y verse de temps à autre quelque chose aussi.
Question sortie, par principe de vie, on ne va pas dans des endroits type zoos ou cirques. On privilégie les sorties promenades (gratuites), le musée le mercredi ou le dimanche (gratuits) et faisons rarement des activités payantes.
Pour les achats, bien sûr que l’on a dû apprendre à faire avec moins (j’étais très shopping lorsque je travaillais) et nous avons rapidement adopté le style dit « minimaliste » car cela est inutile de posséder pour posséder. Donc là aussi, je ne me sens pas touchée par cela. Quant aux livres que je décore... et bien nous avons une bibliothèque et les habits du lutin viennent d’une boutique de seconde main.
Question style de vie, nous n’avons plus de box télé (seulement le téléviseur pour les consoles de Monsieur et les DVD de notre fils) donc pas d’abo à payer, des abonnements de téléphones portables qui nous permettent de passer des appels et d’envoyer des messages (on a internet à la maison et un ordinateur chacun pour le reste), un unique abonnement à une revue bimensuelle pour moi (CHF 60.00 par année pour se donner une idée de cette dépense), on se nourrit d’aliments locaux et de saisons, bref on vit de manière à ce que la question de l’argent ne soit absolument pas centrale.
Vacances ? On part une fois 3 jours à Europapark par année. Sinon, nous avons une petite maison en Italie mais nous y vivons comme chez nous, c’est à dire qu’on ne dépense pas plus (très souvent moins d’ailleurs) qu’en restant à la maison. Mais nous partons grand maximum deux fois en vacances par année et dans deux lieux à moins de trois heures de route chacun.
Pour notre logement, nous avons toujours choisi nos lieux de vie (3 appartements avant d’avoir la maison) de manière à ce que le plus petit salaire de l’époque (le mien en l’occurrence) puisse payer en plus de toutes les autres dépenses au cas où un de nous deux devaient perdre son emploi.
Avec tout cela, la situation question d’une allocation/rémunération pour moi qui suis maman au foyer ne s’est jamais posée puisque nous avons choisi cette situation en faisant (et continuons à faire) tout notre possible, y compris dans la notion de risques (= assurance décès, patrimoine, etc.) pour que, quoi qu’il arrive, nous puissions vivre décemment.
Enfin, la reconnaissance sociale... je m’en fiche très honnêtement. J’ai passé sept ans dans un milieu où je devais me battre quotidiennement pour exister (une fille directrice de chantier au milieu d’ouvriers masculins) et me faire entendre tout ça pourquoi ? Un sympathique apéro de départ lors de ma dernière journée avec mon gros ventre et quelques contremaîtres et c’est tout. Voilà la reconnaissance sociale que j’ai eue pour les sept années de bataille. Donc, la manière dont la société (de laquelle je me tiens très éloignée) me voit m’est complètement égale. Je préfère mille fois être une maman présente à 200% pour mon fils que de chercher le regard bienveillant d’un inconnu pour une activité professionnelle qui ne me rapporterait aucun réconfort.
Comme vous dites, c’est un sujet très politique mais qui reste très souvent un choix (je parle, encore une fois de mon cas, et pas des parents avec des enfants aux situations nécessitant leur présence) et j’estime que les « sacrifices » financiers faits le sont dans l’intérêt de ma famille... donc que mon salaire est là au final.