• ENCOURAGEZ-NOUS !

    Les animatrices donnent bénévolement de leur temps et de leurs compétences pour répondre aux questions que se posent les mamans qui allaitent et accompagner celles qui le souhaitent tout au long de leur allaitement : en réunion, par courriel et au téléphone... et sur le forum !
    Si vous appréciez notre travail, nous vous invitons à nous le faire savoir par quelques mots d'encouragement à notre intention, et/ou par un don ou une cotisation - si ce n'est déjà fait - qui nous permettront de continuer à nous former pour toujours mieux répondre aux besoins des mamans qui choisissent d'allaiter.
    Rendez-vous sur le site LLL et choisissez le groupe 00-Forum pour soutenir l'équipe du forum LLL.

Baisse de lactation et endormissement au sein

Leinguini

Colostrum
Bonjour à toutes les allaitantes de la LLL

Je me tourne vers vous à la recherche de conseils/de paires d’oeils empathiques.

Je n’avais pas pour projet d’allaiter ma fille. C’était une conviction bien ancrée en moi depuis mon adolescence (allaitement = pas fait pour moi, pas à l’aise, …). Puis, une fois la petite frimousse arrivée, un déclic; j’ai fait sauter cette conviction-ci et ai réclamé la tétée d’accueil.

Pour la suite, je dirais que rien n’a été mis en œuvre pour que l’allaitement démarre sur de bonnes bases (et ce d’autant plus que je l’ai fait sur un coup de tête, je n’avais que peu d’informations en tête et absolument pas connaissance de l’existence de la LLL) :

  • Travail de 72h avant un déclenchement (positif stepto B). J’ai rompu la poche le vendredi et malgré l’angoisse liée au fait que mon bébé commençait à teinter son liquide dès le vendredi soir et la surveillance du coup de tous les fonds de serviettes de la mater pour voir l’évolution…) je n’ai été déclenchée que le lundi matin (si j’ai fait du faux travail de vendredi à lundi matin je vous assure également que mes contractions dans le dos étaient bien réelles 😂) = fatigue intense pour bébé et moi
  • Tétée d’accueil : bébé cherche mais ne réussit pas à se mettre au sein, la puer me l’attrape par le crâne et me presse le nichon (quelle vision horrible que de voir son tout petit bébé tout neuf être traité comme ca) puis me dit « vous avez les tétons ombiliqués ! » (même à présent je ne sais ce que ça veut dire) : mise en place de bouts de sein que ma toute petite n’a plus jamais voulu lâcher ensuite
  • « Ne soyez pas la tétine de votre enfant ! » dès J+1 car ma toute petite reste accrochée à moi
  • Montée de lait tardive (ma lactation dépend de mon état de stress et la maternité est loin d’être un endroit apaisant) : ma petite perd trop de poids (en dessous des 8%), on commence à médicaliser mon allaitement. On me fait tirer du colostrum pour voir ce que je « produis en quantité » et prétend que je n’en ai pas assez (il s’avère que je ne sais pas me servir d’un tire-lait, j’ai horreur de ça et je suis persuadée de bien moins exprimer avec une machine qu’avec ma fille). A partir de là un complément au lait AR m’est imposé. Le drame, je refusais d’allaiter et voilà que je me retrouve à pleurer toutes les larmes de mon corps de ne pas réussir à nourrir ma fille, de l’avoir affamée sans m’en rendre compte (bien que je pratique l’allaitement à la demande)… Je sors de la maternité le lendemain sans plus d’explications sur comment faire un allaitement mixte et comment savoir si bébé a assez… L’angoisse est telle que j’essaye de peser mon bébé (sans succès 😂) mon bebe grace a la balance de la cuisine. Je réduis progressivement l’AR et ma montée de lait arrive enfin, à J+6

Je vous laisse imaginer la tête de ma SF lorsque je lui ai raconté l’épopée maternité. Elle m’a donné par la suite toutes les informations nécessaires (dont vous!) pour que je puisse repartir sur de meilleures bases.

Ma toute petite a six semaines aujourd’hui. Nous avons découvert les joies des brûlures sur les tétons (BDS mal positionné par mes soins), un canal lactifère bouché et qui a mené à une mastite qui m’a couchée deux jours (avec 40 de fièvre), un RGO pour ma petite (externe et interne) et donc pas mal de douches au lait depuis le début de l’aventure, un muguet également.
Mais nous avons également connu la joie des petits soupirs de soulagement trop mignons, les photos de bébé ivre de lait avec sa moustache et la goutte qui coule, l’apaisement au sein et les gros câlins. Ma toute petite est un bébé très demandeur (contact, portage, peau à peau et tétée tétée tétée) et moi une jeune primipare très angoissée qui culpabilise très rapidement. Mes bras en tant que tels ne l’apaisent pas ou très difficilement : elle connaît le chemin du téton et sait que c’est lui aui mène le plus rapidement au dodo. Si je me contente de la câliner ce serait comme si nous nous faisions câliner par un buffet à volonté après 3 jours sans rien avoir avalé : frustrant et pas du tout efficace.

Et si l’allaitement a survecu à la liste des petites galères précédemment évoquées, depuis la reprise du travail de monsieur (en restauration donc avec les horaires à ch…), tout s’est effondré. L’isolement (tous les grands-parents sont à au moins 100km), le fait d’être seule avec un bébé très demandeur et des températures qui ne favorisent pas l’utilisation d’une écharpe ou d’un porte-bébé, le RGO, le manque de sommeil (les reflux rendent impossible l’allaitement allongé dans le dodo + tout le monde se rendort illico), la culpabilité, les angoisses et la perte de celui qui m’a aidée à tenir le coup jusqu’ici en soutenant l’allaitement ont eu raison de ma lactation.

Depuis, les tétées sont un calvaire. La tétée du matin tient encore le coup, elles sont satisfaisantes pour bébé jusqu’à 12h environ, mais après c’est la foire : bébé se bat avec des seins mous, crie, me frappe, pleure.
J’y ai vu le signe de « ok stop, tu as donné ton maximum, on arrête ». Si une tétée est chaotique, je tente la tétée d’après et si rebelote nous basculons sur de l’AR pour laisser à mes seins le temps de s’engorger un peu pour une dernière tétée du soir toute pleine de câlins. Elle accepte plutôt bien de remplacer une tétée nutritive par un bibi donc ça ne pose pas de souci.

Enfin, ça, c’était le plan. L’ennui est que ma toute petite n’accepte de s’endormir qu’au sein et les biberons n’ont pas ce pouvoir magique sur elle, pas plus que les tétines (elle sait reconnaître les usurpateurs). Toutes les techniques (portage, squat, ballon, marcher, chanter) qui peuvent fonctionner avec son papa ne fonctionnent pas avec moi : elle n’accepte rien sinon le sein. Alors je lui donne! Sauf qu’il n’y a pas suffisamment de lait pour lui procurer sa petite ivresse lactique, alors s’ensuivent de longues demi heures de combat bébé versus téton. J’ai l’impression de la torturer car rien ne fonctionne pour la faire dormir bien qu’elle soit claquée, et le sein non plus. Je l’ai en général à l’usure de la fatigue en fin de journée en peau à peau que je fais durer le plus longtemps possible pour lui permettre de dormir profondement et de ressourcer. Mais en attendant c’est pleurs sur pleurs sur batailles toute la journée et nous sommes toutes les deux épuisées et frustrées et les journées sans papa sont angoissantes et pleines de larmes pour nous deux. La culpabilité est lourde, j’aimerais pouvoir répondre à ses attentes et besoins mais je n’y arrive pas.

D’autres mamans ont-elles traversé une aventure similaire et auraient quelques petits conseils à partager ?

Navrée pour le pâté, comme dit je suis très isolée et j’avais besoin de me décharger 😅 Merci à vous 🙏🏻🫶
 

Alicekaboom

Hyperlactation
Adhérent(e) LLLF
Bonjour @Leinguini ,
Quels débuts difficiles !! Ma pauvre... Félicitations pour ta persévérance : tu peux être ARCHI fière de toi !
Déjà premier point, qui me semble le plus important : tu n'as pas à t'en vouloir ou culpabiliser. Je sais, c'est plus facile à dire qu'à faire... Mais c'est un réflexe naturel quand on allaite de considérer que toute difficulté vient de nous : j'allaite trop, ou pas assez, ou je fais mal, etc... Il y a 1000 raisons pour lesquelles un bébé peut pleurer. C'est leur manière de communiquer. Et en tant que mère allaitante, avec en plus le papa qui a repris le boulot, c'est toi la figure d'attachement principale : donc bébé se lâchera toujours plus avec toi qu'avec d'autres. Courage !
Deuxième point, connais tu les "pics de croissance" ? Ce sont des moments où les bébés ont besoin de téter +++ à des moments clés de développement. Ça arrive tous les 3-6-9 semaines et mois. Donc tu es possiblement en plein dans le pic des 6 semaines... Qui est souvent très dur j'ai l'impression, en tout cas moi je me rappelle de belles crises de larmes d'épuisement, avec Poupette qui ne voulait dormir qu'en surdodo ou en écharpe, et avait toujours besoin de téter. Donner le petit doigt permettait de souffler un peu, même si rien ne marche aussi bien que le sein : et c'est normal, c'est le moyen naturel pour les bébés de se réconforter ! Si c'est bien ça, il n'y a rien à faire à part donner le sein à fond, et attendre que ça passe. Ça ne dure que quelques jours.

Combien de fois ton bébé tète par 24h environ ?

Tiens bon, on va faire le max pour t'aider. Tu es au bon endroit !
 

sophie.p

Hyperlactation
Adhérent(e) LLLF
Comme ma voisine du dessus, je voulais déjà te dire un ÉNORME bravo pour ton parcours, l'arrivée de te fille et tout ce que tu fais !
Pour le côté allaitement, mixte, et sevrage. Dis nous ce que tu souhaites et nous pouvons t'aider et te soutenir !
Si tu souhaites aller vers un sevrage progressif, dis toi d'abord que c'est ton droit et c'est OK pour toutes les raisons, peu importe. Et même si c'est un choix, c'est souvent difficile, de l'ambivalence, des regrets, un pincement au cœur, chaque maman réagit différemment. Se laisser le temps d'accepter, comme un petit "deuil" me semble important.
Peux tu nous dire comment est la prise de poids de ta fille ? Et si tu ne veux pas sevrer, combien de bibis elle prend et avec quel volume ?
Pour ta question de sommeil, à 6 semaines, j'ai des souvenirs terribles de bébé qui lutte, hurle, pleure, et fatigué mais ne veut pas dormir... 🤷‍♀️ Et puis s'est passé, mais franchement ne te focalise pas là dessus. Met bébé dans un porte BB, laisse la maison en vrac et sort faire un tour, ça aide beaucoup à éviter de devenir chèvre.
Si tu sens que cette période est trop dure, appele ta PMI poses tes questions, demande un rdvs avec une puer, et dis leur que tu fatigues. Elles seront attentives, normalement, à une éventuelle dépression du post-partum aussi...
Cela va te sembler loin, et fou vu d'où tu nous écrit, mais je te jure que ton bébé va grandir, que cela ira mieux. Quand on est dans l'extrême fatigue, et 6 semaines c'est souvent le cas, tout semble tellement loooong... mais promis vous aller y arriver !💪💪💪
 
Haut