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Allaitement et régurgitation

audrey 310384

Colostrum
Bonjour,
Ma fille a 3.5 semaines et a eu des coliques (est intervenue un magnétiseur) je suis perdue au niveau de l allaitement a la demande sachant que ma fille peut réclamer parfois toutes les heures voir moins (50min). Au final hier et aujourd'hui elle a vomit ( c etait plus qu un renvois) et cela m inquiete un peu. Est ce du a son côté gourmande et le fait qu elle réclame souvent le sein? Par ailleurs elle confond jour et nuit ce qui fait que c est difficile quand le nuit je lui donne le sein toutes les heures, j ai l impression de ne plus savoir décoder quand elle a faim ?! Merci pour vos retours
 

Marnie

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
Coucou @audrey 310384 ,

Ce que tu écris m'évoques très fortement ce document LLL :). Je te copie-colle l'essentiel concernant la situation que tu décris (en gras ce qui me rappelle tes mots ^^), et qui ne m'étonne pas du tout :

Au cours de la journée, il était culturellement admis qu'un nouveau-né « ça tète toutes les 3 heures environ ». Depuis quelques années, les conseils aux mères vont dans le sens d’un allaitement « à la demande ». Or certaines mères se plaignent de ce que leur bébé tète « tout le temps » ou bien qu'il « prend la nuit pour le jour ». Quand on interroge plus en détail ces mères, elles décrivent le plus souvent la situation suivante : le bébé dort le matin, avec des tétées plutôt espacées, mais pleure beaucoup le soir, moment où elles pensent manquer de lait. Cette situation amène classiquement à donner un complément de lait industriel. Or on touche là la réalité concrète du rythme physiologique de l'allaitement maternel: celui-ci ne consiste pas en un espacement régulier de quelques heures entre des tétées réparties de façon homogène au long du nycthémère. Tout d'abord, il y a plus de tétées entre 14 h et 2 h du matin qu'entre 2h et 14h (5), jusqu’au double les 3 à 6 premières semaines (3). C'est une réalité à laquelle les nouveaux parents ne sont pas forcément préparés. Mais il s'agit d'un phénomène normal et non pas d'une « confusion » du bébé. Les tétées de nuit étant particulièrement importantes au début pour l'établissement d'une lactation abondante, on peut penser que ce phénomène a son intérêt. Et l'expliquer aux mères.

Physiologiquement, les tétées du matin sont abondantes (120 à 150 ml) – (5) et relativement espacées (2 à 5 h). Au fur et à mesure de l'avancement de la journée, les tétées se rapprochent en même temps que l'éveil de l'enfant augmente. Survient alors, le plus souvent entre 14 h et 2 h du matin, un épisode de « tétées groupées » (3) où le bébé tète de façon très fréquente pendant 2 à 3 heures, prenant à chaque fois de petites quantités (une gorgée à 40 ml) – (5) de lait plus gras de fin de journée (la maman percevant à cette heure là que ses seins sont peu remplis).

Cet épisode de tétées groupées est caractéristique des bébés au sein (à quelques exceptions près). On peut dire qu'il est « physiologique ». Or souvent la maman, après avoir donné les deux seins à son enfant, pense qu'elle manque de lait si celui-ci réclame encore (et est tentée de lui donner un complément), ou berce l'enfant pour le calmer plutôt que de lui redonner ce dont il a besoin pour sa croissance normale : le lait maternel, avec sa composition et sa quantité spécifiques à ce moment de la journée. Lorsque la mère comprend qu'il s'agit là d'un rythme (et non pas d'anarchie), d'un phénomène normal et habituel (et non d'un problème que poserait son bébé ou son allaitement) et que sa production de lait n'est pas en cause, elle reprend le plus souvent confiance en elle. Le fait de lui expliquer que son lait est sécrété en continu, que plus le bébé tète plus la production est rapide (6), de lui proposer d'alterner les seins très souvent lors de ces épisodes, et de lui faire observer les épisodes de sommeil calme de son bébé à d'autres moments de la journée, suffit souvent à maintenir un allaitement maternel exclusif avec une maman sereine et une prise de poids adéquate.

Autre élément clé du rythme de l'allaitement maternel, au long cours cette fois : les « jours de pointe ». Ce sont des périodes de quelques jours, que l'on observe souvent à des dates particulières : autour de 3 semaines, 6 semaines, 3 mois, mais aussi avant ou pendant un épisode de développement spécifique à l’enfant : poussée dentaire, acquisition de la marche, épisode de maladie infantile. Ou encore lors d’un événement familial : vacances, déménagement ou autre. Autrefois appelés « poussées de croissance », ces phénomènes sont plutôt des épisodes comportementaux transitoires normaux, adaptés au bon déroulement de l’allaitement dans les pays occidentaux. Ils se caractérisent par un changement brutal de rythme de tétées, avec des tétées fréquentes et anarchiques, tout au long des 24 h, pendant plusieurs jours. L'expérience prouve que la réponse adaptée à ce comportement est de répondre sans restriction à cette demande frénétique, en alternant les seins plus que de coutume et en observant les besoins du bébé. Là encore, le caractère normal et surtout transitoire de cet épisode, souvent très déstabilisant, suffit à le rendre acceptable pour la maman, surtout si elle en a eu connaissance avant qu’il ne se présente. La prévention par une information adéquate tout au long de la grossesse et de la période post natale a ici toute sa place ainsi que la cohérence du discours des différents intervenants auprès des parents.


Est-ce que cela t'éclaire et te rassure un peu ?
 
Dernière édition:

Marnie

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
...j'ajoute que mes enfants ont, eux aussi, ponctuellement vomi, vraiment des trucs énooormes, au début de leur vie, et régurgitaient le reste du temps, surtout mon premier bébé, Nounours. J'ai continué à allaiter à la demande, ça s'est calmé tout seul au fil des semaines (ils semblaient gênés avant de vomir, mais n'ont jamais paru douloureux, des bébés plutôt zen, donc je ne m'inquiétais pas).
 

audrey 310384

Colostrum
Coucou @audrey 310384 ,

Ce que tu écris m'évoques très fortement ce document LLL :). Je te copie-colle l'essentiel concernant la situation que tu décris (en gras ce qui me rappelle tes mots ^^), et qui ne m'étonne pas du tout :

Au cours de la journée, il était culturellement admis qu'un nouveau-né « ça tète toutes les 3 heures environ ». Depuis quelques années, les conseils aux mères vont dans le sens d’un allaitement « à la demande ». Or certaines mères se plaignent de ce que leur bébé tète « tout le temps » ou bien qu'il « prend la nuit pour le jour ». Quand on interroge plus en détail ces mères, elles décrivent le plus souvent la situation suivante : le bébé dort le matin, avec des tétées plutôt espacées, mais pleure beaucoup le soir, moment où elles pensent manquer de lait. Cette situation amène classiquement à donner un complément de lait industriel. Or on touche là la réalité concrète du rythme physiologique de l'allaitement maternel: celui-ci ne consiste pas en un espacement régulier de quelques heures entre des tétées réparties de façon homogène au long du nycthémère. Tout d'abord, il y a plus de tétées entre 14 h et 2 h du matin qu'entre 2h et 14h (5), jusqu’au double les 3 à 6 premières semaines (3). C'est une réalité à laquelle les nouveaux parents ne sont pas forcément préparés. Mais il s'agit d'un phénomène normal et non pas d'une « confusion » du bébé. Les tétées de nuit étant particulièrement importantes au début pour l'établissement d'une lactation abondante, on peut penser que ce phénomène a son intérêt. Et l'expliquer aux mères.

Physiologiquement, les tétées du matin sont abondantes (120 à 150 ml) – (5) et relativement espacées (2 à 5 h). Au fur et à mesure de l'avancement de la journée, les tétées se rapprochent en même temps que l'éveil de l'enfant augmente. Survient alors, le plus souvent entre 14 h et 2 h du matin, un épisode de « tétées groupées » (3) où le bébé tète de façon très fréquente pendant 2 à 3 heures, prenant à chaque fois de petites quantités (une gorgée à 40 ml) – (5) de lait plus gras de fin de journée (la maman percevant à cette heure là que ses seins sont peu remplis).

Cet épisode de tétées groupées est caractéristique des bébés au sein (à quelques exceptions près). On peut dire qu'il est « physiologique ». Or souvent la maman, après avoir donné les deux seins à son enfant, pense qu'elle manque de lait si celui-ci réclame encore (et est tentée de lui donner un complément), ou berce l'enfant pour le calmer plutôt que de lui redonner ce dont il a besoin pour sa croissance normale : le lait maternel, avec sa composition et sa quantité spécifiques à ce moment de la journée. Lorsque la mère comprend qu'il s'agit là d'un rythme (et non pas d'anarchie), d'un phénomène normal et habituel (et non d'un problème que poserait son bébé ou son allaitement) et que sa production de lait n'est pas en cause, elle reprend le plus souvent confiance en elle. Le fait de lui expliquer que son lait est sécrété en continu, que plus le bébé tète plus la production est rapide (6), de lui proposer d'alterner les seins très souvent lors de ces épisodes, et de lui faire observer les épisodes de sommeil calme de son bébé à d'autres moments de la journée, suffit souvent à maintenir un allaitement maternel exclusif avec une maman sereine et une prise de poids adéquate.

Autre élément clé du rythme de l'allaitement maternel, au long cours cette fois : les « jours de pointe ». Ce sont des périodes de quelques jours, que l'on observe souvent à des dates particulières : autour de 3 semaines, 6 semaines, 3 mois, mais aussi avant ou pendant un épisode de développement spécifique à l’enfant : poussée dentaire, acquisition de la marche, épisode de maladie infantile. Ou encore lors d’un événement familial : vacances, déménagement ou autre. Autrefois appelés « poussées de croissance », ces phénomènes sont plutôt des épisodes comportementaux transitoires normaux, adaptés au bon déroulement de l’allaitement dans les pays occidentaux. Ils se caractérisent par un changement brutal de rythme de tétées, avec des tétées fréquentes et anarchiques, tout au long des 24 h, pendant plusieurs jours. L'expérience prouve que la réponse adaptée à ce comportement est de répondre sans restriction à cette demande frénétique, en alternant les seins plus que de coutume et en observant les besoins du bébé. Là encore, le caractère normal et surtout transitoire de cet épisode, souvent très déstabilisant, suffit à le rendre acceptable pour la maman, surtout si elle en a eu connaissance avant qu’il ne se présente. La prévention par une information adéquate tout au long de la grossesse et de la période post natale a ici toute sa place ainsi que la cohérence du discours des différents intervenants auprès des parents.


Est-ce que cela t'éclaire et te rassure un peu ?
Merci en effet c est très intéressant , on cherche souvent des explications entre coliques, pic de croissance... qui expliquent tel ou tel comportement de bébé ; tetees nombreuses, pleurs etc. Et avec la fatigue ça rend les choses floues et moins gérables. Merci en tout cas, cette nuit bizarrement elle a espacé les tétées d elle-même de 3h30 et etait beaucoup dans les bras hier et plus éveillée aussi en journée bref elle passe sûrement des caps donc on n a jamais le temps de s habituer et c est bien normal
 

Marnie

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
Courage :calin:

Concernant les "coliques", je ne sais pas si tu parles des pleurs du soir ou d'autre chose, mais si ce sont les pleurs du soir, au-delà des raisons individuelles il existe une courbe générale qui t'aidera peut-être aussi, je t'indique cet article du site Naître et grandir (contenus rédigés par des professionnels dans les domaines concernés). Extrait qui peut être intéressant :

En moyenne, un nourrisson pleure deux heures par jour. Cela semble beaucoup, mais c’est parfaitement normal. Tous les bébés vivent des périodes pendant lesquelles ils pleurent davantage, et certains pleurent plus que d’autres. C’est, entre autres, une question de tempérament.

Toutes les recherches s’entendent pour dire que c’est pendant les trois premiers mois de vie que les bébés pleurent le plus et que leurs pleurs sont les plus intenses. Plusieurs études ont d’ailleurs montré que, pendant cette période, les pleurs suivent un certain modèle, appelé la courbe des pleurs :

  • Vers 2 à 3 semaines, le bébé commence à pleurer davantage;
  • Vers 6 à 8 semaines, les pleurs atteignent un sommet;
  • Puis, les pleurs diminuent peu à peu jusqu’à ce que l’enfant ait 12 semaines.
Pendant ces trois premiers mois, les pleurs commencent et arrêtent souvent soudainement, sans que l’on sache pourquoi, particulièrement en fin d’après-midi ou en début de soirée. Ainsi, il peut arriver qu’un parent ne parvienne pas à calmer son bébé qui pleure, même en le nourrissant, en s’assurant que sa couche est propre ou en le cajolant.
 
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