Dans de nombreuses infections, l’enfant a déjà été exposé avant que les signes cliniques apparaissent chez la mère (rougeole, varicelle, hépatite…). En pareil cas, recommander la suspension de l’allaitement ne préviendra pas la contamination de l’enfant, et le privera des effets protecteurs du lait maternel. En cas de survenue d’une infection chez une mère allaitante, il sera nécessaire de :
• diagnostiquer l’infection sur les signes cliniques présentés ;
• évaluer le risque de contamination de l’enfant en fonction du germe en cause ;
• instituer des mesures de prévention de la contamination de l’enfant en fonction du germe en cause et du risque encouru par l’enfant ;
• débuter le traitement chez la mère si nécessaire ; la plupart des anti-infectieux sont utilisés chez les jeunes enfants, et sont compatibles avec l’allaitement ;
• envisager un traitement prophylactique chez l’enfant si le risque de contamination est significatif et que la maladie est potentiellement grave ;
• suivre de près l’évolution de la situation, en particulier l’apparition d’une symptomatologie chez l’enfant susceptible de nécessiter un traitement.
Les mesures de base de la prévention d’une contamination sont une hygiène soigneuse (lavage des mains, pas de contact avec du sang, ou des lésions cutanées…). Couvrir les plaies éventuelles afin que l’enfant ne puisse pas entrer en contact avec elles. Le lait humain n’est pas considéré comme un liquide potentiellement contaminant. De même, laver les seins avant les tétées n’est pas nécessaire. Bon nombre de maladies sont transmises par voie aérienne ; dans certains cas, le port d’un masque chirurgical pourra être utile. Si la maladie est potentiellement sévère pour un nourrisson, on pourra recommander de séparer temporairement l’enfant de sa mère, quel que soit le mode d’alimentation de l’enfant ; ce dernier pourra toutefois généralement recevoir le lait tiré par la mère, sauf en cas de lésions d’herpès ou de varicelle sur les mamelons, en cas de mastite tuberculeuse ou de lésion tuberculeuse sur le sein, ou en cas de rougeole tant que l’enfant n’a pas reçu d’immunoglobulines.