Aviatrice
Montée de lait
Bonjour,
Mon titre est un peu dur mais il est factuel. Je souffre de mon allaitement et en conséquence ma fille en souffre.
Ma puce est née a terme le 19 janvier dans la soirée. Ce devait être un accouchement a domicile avec une sage-femme, dans une piscine. Au bout d'une quinzaine d'heure de travail réel, je ne supportais plus la douleur et les contractions n'étaient plus efficaces. Mon compagnon et la sage-femme avaient vu le sommet de la tête de ma fille mais impossible de la sortir. Je n'ai a aucun moment ressentit l'envie de pousser. Je poussais comme une brute mais rien a faire. Nous avons été transférées a l’hôpital (20 minutes de trajet avec mon chéri qui me tient la main, me rassure et mon père au volant). Je n'ai fondu en larmes qu'a l'arrivée aux urgences maternité en comprenant que ma fille allait venir au monde dans cet endroit de je ne sais quelle manière.
Finalement, nous sommes tombées sur une très bonne équipe. Ils n'étaient pas du tout favorables a l'AAD mais ils ont tout fait pour m'éviter la moindre sur-médicalisation. On a quand même tenté de l’ocytocine mais rien a faire, contractions toutes faibles. Du coup, j'ai poussé comme une brute, encouragée par tout le monde (au point de me crier dessus mais bon c'est ce qu'il me fallait sur le coup). Entre mes jambes, une femme (sage-femme ? obstétricienne ? je sais pas moi) manipulait mon sexe et ça faisait mal. Il n'y a pas eu d'instrument ni d'episio. J'ai poussé, poussé et la tête est enfin sortie. La femme a fait tourner ma fille et elle est sortie de moi dans une dernière poussée. Je l'ai eu dans les bras. J'étais heureuse, mon chéri aussi, il a coupé le cordon qui ne battait déjà plus.
On m'a pris ma fille et elle est partie, avec son père. Elle avait beaucoup de glaires. Ils ont décidé de l'aspirer. Rétrospectivement, c'était superflus et dangereux : elle respirait très bien, bon tonus etc. Je ne sais plus si elle a eu sa première tétée avant ou après cet épisode. Je me souviens juste qu'elle suçait son pouce ! Chose qu'elle n'a pas refaite jusqu’à ses 3 mois. Je n'ai rien senti de particulier, elle tétait et j'étais heureuse. Elle n'a pas tété très longtemps. Nous sommes restés tous les trois deux heures dans la salle d'accouchement. Je voulais rentrer a la maison. Signer une décharge. Partir. Nous avions peur d'un signalement alors je suis restée. 3 jours.
L'équipe était bien mais c'est moi qui était mal. Je n'arrivais pas a dormir dans cet endroit, j’étais souvent tendue. Je n'avais pas de blessure ni rien donc j'ai vite pu me déplacer, prendre ma douche etc. mais je ne me sentais pas bien. Pupuce me faisait mal en tétant. Je n'en ai pas trop parlé mais j'ai eu droit a quelques perlounettes du type "c'est normal, ça va passer" ou "c'est parce-que vous avez la peau claire". Je lui donnais en berceuse et semi-allongée. J'ai eu ma montée de lait a J2, pas de problème de poids.
De retour a la maison, j'avais des crevasses au centre de mes deux mamelons. Je ne supportais plus la douleur, j'étais fatiguée. Le premier soir, j'ai pleuré, beaucoup. Mon compagnon a de suite appelé la SF qui a son cabinet près de chez nous et qui m'avait fait la préparation a la naissance. Nous sommes allés a son cabinet. Elle a regardé mes seins, nous avons parlé de la naissance, du séjour a la maternité puis elle m'a aidé a faire une mise au sein en position semi-allongée.
Dans les jours qui ont suivit, j'ai revu cette SF et une autre (la SF AAD). J'ai eu de bons et de mauvais conseils comme la tétine et espacer les téter de 2h ou utiliser des bouts de sein le temps que mes mamelons cicatrisent. J'ai utilisé les bouts de sein sur deux tétées, c'était pas pratique. Mon compagnon a acheté la tétine et il donnait le doigt a la petite pour espacer les tétées et me laisser dormir. Heureusement, il n'était pas vraiment nécessaire de trop espacer et puis est venu un moment ou j'ai refusé d'espacer et refusé la tétine. J'avais toujours mal mais j'avais cicatrisé.
Les semaines ont passé, dans la douleur. Vers 3 semaines, la manière de téter de notre fille a changé au doigt selon chéri. Visite des 1 mois : +1kg, +3cm. Parfait. Je souffrais mais notre fille allait bien. Elle dormait, remplissait ses couches, je la baladais (porte bébé en crapaud), nous la baignions. Elle a eu des coliques mais c'est passé. Nous avons vu une première ostéo a cette époque : tension cervicale droite, chevauchement de deux os du crane. C'était cohérent avec la naissance (elle était coincée sur le côté droit). Les souffrances ont continué, je pleurais, je criais un peu parfois, je mettais la petite dans les bras de son père pour aller me doucher (comprendre, me calmer, me détendre). J'avais un début de REF. J'ai essayé de tirer avant les tétées pour que mon sein soit plus facile a prendre, j'ai essayé des tas de positions. Je donnais plusieurs fois le même sein, etc.
Puis, je n'ai plus rien senti. Je n'avais plus mal. Mais ce claquement, toujours ce claquement. C'est insupportable. Mon mamelon ressortait biseauté, pas d'effet ventouse, elle ouvrait pas toujours bien la bouche non plus et ses lèvres n’étaient pas retroussées. Je me suis persuadée qu'elle avait le palais creux. Nous avons consulté un médecin qui a un DU en allaitement. Elle nous avait été recommandée par une animatrice LLL (merci !). Pas de frein, palais normal, bonne position. Nous sommes ressortis avec une prescription pour la pommade du Dr. Newman et le sentiment que nous avions été écoutés malgré tout.
J'ai encore eu de grands moments de détresse. Des jours ou ma fille tète encore plus mal, ou elle pince, ou chaque mise au sein me donne envie de me lobotomiser pour ne plus rien sentir, la laisser téter tranquillement pendant que je ne suis plus la. Elle a continué de bien grandir malgré tout. Elle fait même des nuits de 5-6 voir 7 ou 8h ! Et des siestes ! Elle bouge beaucoup, sourit, gazouille. Sans les difficultés d'allaitement j'aurais au bébé parfait. Mais a cause de ces difficultés, elle est frustrée, moi aussi. Je vais bientôt passer au DAL au doigt + tire-lait car les tétées, je ne peux plus, elle pince, ça claque, je ne peux plus, je la rejette, je n'y arrive plus. La pauvrette hurle quand je la retire doucement. Je suis obligée de compter, chanter pour rallonger / supporter les tétées. J'alterne les seins. Je ne peux plus faire autrement.
Nous avons encore vu une ostéo récemment : tension cervicale... gauche et aussi suggestion d'aller voir un orthophoniste pour rééduquer la mobilité de sa langue si j'ai bien compris.
Ma dernière tentative ce sont des photos de ses freins que j'enverrai demain au fameux ORL de Paris. Je les ai déjà mises sur le groupe FB des freins. On me reparle de palais creux et frein de langue postérieur serré.
Mon titre est un peu dur mais il est factuel. Je souffre de mon allaitement et en conséquence ma fille en souffre.
Ma puce est née a terme le 19 janvier dans la soirée. Ce devait être un accouchement a domicile avec une sage-femme, dans une piscine. Au bout d'une quinzaine d'heure de travail réel, je ne supportais plus la douleur et les contractions n'étaient plus efficaces. Mon compagnon et la sage-femme avaient vu le sommet de la tête de ma fille mais impossible de la sortir. Je n'ai a aucun moment ressentit l'envie de pousser. Je poussais comme une brute mais rien a faire. Nous avons été transférées a l’hôpital (20 minutes de trajet avec mon chéri qui me tient la main, me rassure et mon père au volant). Je n'ai fondu en larmes qu'a l'arrivée aux urgences maternité en comprenant que ma fille allait venir au monde dans cet endroit de je ne sais quelle manière.
Finalement, nous sommes tombées sur une très bonne équipe. Ils n'étaient pas du tout favorables a l'AAD mais ils ont tout fait pour m'éviter la moindre sur-médicalisation. On a quand même tenté de l’ocytocine mais rien a faire, contractions toutes faibles. Du coup, j'ai poussé comme une brute, encouragée par tout le monde (au point de me crier dessus mais bon c'est ce qu'il me fallait sur le coup). Entre mes jambes, une femme (sage-femme ? obstétricienne ? je sais pas moi) manipulait mon sexe et ça faisait mal. Il n'y a pas eu d'instrument ni d'episio. J'ai poussé, poussé et la tête est enfin sortie. La femme a fait tourner ma fille et elle est sortie de moi dans une dernière poussée. Je l'ai eu dans les bras. J'étais heureuse, mon chéri aussi, il a coupé le cordon qui ne battait déjà plus.
On m'a pris ma fille et elle est partie, avec son père. Elle avait beaucoup de glaires. Ils ont décidé de l'aspirer. Rétrospectivement, c'était superflus et dangereux : elle respirait très bien, bon tonus etc. Je ne sais plus si elle a eu sa première tétée avant ou après cet épisode. Je me souviens juste qu'elle suçait son pouce ! Chose qu'elle n'a pas refaite jusqu’à ses 3 mois. Je n'ai rien senti de particulier, elle tétait et j'étais heureuse. Elle n'a pas tété très longtemps. Nous sommes restés tous les trois deux heures dans la salle d'accouchement. Je voulais rentrer a la maison. Signer une décharge. Partir. Nous avions peur d'un signalement alors je suis restée. 3 jours.
L'équipe était bien mais c'est moi qui était mal. Je n'arrivais pas a dormir dans cet endroit, j’étais souvent tendue. Je n'avais pas de blessure ni rien donc j'ai vite pu me déplacer, prendre ma douche etc. mais je ne me sentais pas bien. Pupuce me faisait mal en tétant. Je n'en ai pas trop parlé mais j'ai eu droit a quelques perlounettes du type "c'est normal, ça va passer" ou "c'est parce-que vous avez la peau claire". Je lui donnais en berceuse et semi-allongée. J'ai eu ma montée de lait a J2, pas de problème de poids.
De retour a la maison, j'avais des crevasses au centre de mes deux mamelons. Je ne supportais plus la douleur, j'étais fatiguée. Le premier soir, j'ai pleuré, beaucoup. Mon compagnon a de suite appelé la SF qui a son cabinet près de chez nous et qui m'avait fait la préparation a la naissance. Nous sommes allés a son cabinet. Elle a regardé mes seins, nous avons parlé de la naissance, du séjour a la maternité puis elle m'a aidé a faire une mise au sein en position semi-allongée.
Dans les jours qui ont suivit, j'ai revu cette SF et une autre (la SF AAD). J'ai eu de bons et de mauvais conseils comme la tétine et espacer les téter de 2h ou utiliser des bouts de sein le temps que mes mamelons cicatrisent. J'ai utilisé les bouts de sein sur deux tétées, c'était pas pratique. Mon compagnon a acheté la tétine et il donnait le doigt a la petite pour espacer les tétées et me laisser dormir. Heureusement, il n'était pas vraiment nécessaire de trop espacer et puis est venu un moment ou j'ai refusé d'espacer et refusé la tétine. J'avais toujours mal mais j'avais cicatrisé.
Les semaines ont passé, dans la douleur. Vers 3 semaines, la manière de téter de notre fille a changé au doigt selon chéri. Visite des 1 mois : +1kg, +3cm. Parfait. Je souffrais mais notre fille allait bien. Elle dormait, remplissait ses couches, je la baladais (porte bébé en crapaud), nous la baignions. Elle a eu des coliques mais c'est passé. Nous avons vu une première ostéo a cette époque : tension cervicale droite, chevauchement de deux os du crane. C'était cohérent avec la naissance (elle était coincée sur le côté droit). Les souffrances ont continué, je pleurais, je criais un peu parfois, je mettais la petite dans les bras de son père pour aller me doucher (comprendre, me calmer, me détendre). J'avais un début de REF. J'ai essayé de tirer avant les tétées pour que mon sein soit plus facile a prendre, j'ai essayé des tas de positions. Je donnais plusieurs fois le même sein, etc.
Puis, je n'ai plus rien senti. Je n'avais plus mal. Mais ce claquement, toujours ce claquement. C'est insupportable. Mon mamelon ressortait biseauté, pas d'effet ventouse, elle ouvrait pas toujours bien la bouche non plus et ses lèvres n’étaient pas retroussées. Je me suis persuadée qu'elle avait le palais creux. Nous avons consulté un médecin qui a un DU en allaitement. Elle nous avait été recommandée par une animatrice LLL (merci !). Pas de frein, palais normal, bonne position. Nous sommes ressortis avec une prescription pour la pommade du Dr. Newman et le sentiment que nous avions été écoutés malgré tout.
J'ai encore eu de grands moments de détresse. Des jours ou ma fille tète encore plus mal, ou elle pince, ou chaque mise au sein me donne envie de me lobotomiser pour ne plus rien sentir, la laisser téter tranquillement pendant que je ne suis plus la. Elle a continué de bien grandir malgré tout. Elle fait même des nuits de 5-6 voir 7 ou 8h ! Et des siestes ! Elle bouge beaucoup, sourit, gazouille. Sans les difficultés d'allaitement j'aurais au bébé parfait. Mais a cause de ces difficultés, elle est frustrée, moi aussi. Je vais bientôt passer au DAL au doigt + tire-lait car les tétées, je ne peux plus, elle pince, ça claque, je ne peux plus, je la rejette, je n'y arrive plus. La pauvrette hurle quand je la retire doucement. Je suis obligée de compter, chanter pour rallonger / supporter les tétées. J'alterne les seins. Je ne peux plus faire autrement.
Nous avons encore vu une ostéo récemment : tension cervicale... gauche et aussi suggestion d'aller voir un orthophoniste pour rééduquer la mobilité de sa langue si j'ai bien compris.
Ma dernière tentative ce sont des photos de ses freins que j'enverrai demain au fameux ORL de Paris. Je les ai déjà mises sur le groupe FB des freins. On me reparle de palais creux et frein de langue postérieur serré.