Lien à la mère

[Nacrila]

Bonjour,

Je me posais une question.

Je n'ai jamais été proche de ma maman. Je n'aime pas son odeur. Pourtant qu'est ce qu'elle se parfume!! Quand j'étais petite, elle m'a dit que je ne voulais jamais qu'elle me prenne dans ses bras. Ni câlins ni bisous. Je pense que cela la vexait un peu. Ma mère a son caractère mais on peut dire que cela a été une bonne mère.

Du coup je me suis demandée vu que j'étais très tôt et la plupart du temps chez la nourrice. Cela a faussé les liens. La nourrice je ne m'en souviens pas. Et puis j'ai changé de nourrices plusieurs fois.
Pour terminer, nous avons eu une situation familiale peu enviable.

Pendant de nombreuses années, j'ai eu beaucoup de troubles. J'étais sûrement en dépression depuis le CP. Je n'ai pas été diagnostiquée, mais je n'arrivais pas à faire de liens avec les gens. J'étais repliée sur moi-même et je ne communiquais pas. Je me souviens encore petite, je me disais que je me sentais vide, je manquais de confiance en moi et j'avais un énorme sentiment de culpabilité qui m'étouffait. Ma mère m'a amené voir 2 psy, mais je ne voulais pas communiquer. Et mon père s'est opposé ensuite à ce que j'aille voir un psy.
Quelque part, je me suis toujours dit qu'il me manquait une personne pilier dans ma vie, une personne sur qui compter et me rassurer. J'ai fini par grandir et apprendre à compter sur moi-même. Les câlins ne sont toujours pas mon fort.

Mais par exemple, ma pépette n'était pas câline au début, maintenant, elle ne peut plus me lâcher. Maintenant, j'apprends à faire mes tâches en la portant.

Que disent les études sur ce lien mère/enfant? Avez vous ces études? Vous comment était votre lien à votre mère? Quelle influence plus tard?

 

[LaVosgienne]

Bonjour,
Je ne répondrai pas à ta question, mais ce que tu décris de ton enfance me fait penser à une forme d'autisme asperger.
A vrai dire je me reconnais dans une partie de ce que tu décris et je me soupçonne d'être asperger.

 

[BigGirlMary]

Coucou,
C'est triste ce que tu racontes! Mais si aujourd'hui tu te sens en lien avec ta fille c'est ce qui compte!
Je ne saurais pas te répondre non plus, je travaille en crèche alors je suis ni psy ni educ! Mais c'est vrai que le lien avec les parents, la mère encore plus, est tellement complexe que s'il est fragile cela peut avoir des conséquences désastreuses pour l'enfant.... un enfant a besoin de sa maman, de maternage pour se développer psychiquement et émotionnellement... j'en vois beaucoup au quotidien passer à côté de leur potentiel parce que la carence affective de leur parent les perturbe.
Le fait que tu la rejetais me questionne, soit effectivement comme dit plus haut il y avait quelque chose en toi qui t'en empêchait, soit ce qu'elle te renvoyait était tellement douloureux que tu ne l'acceptais pas?
Pour moi la maman (la mienne et de façon générale) c'est ce qu'il y a de plus doux, de plus agréable et rassurant au monde. Quand j'ai eu ma fille et que ma mère qui vit loin de moi est repartie j'étais perdue comme une petite fille! Et je le vois avec ma fille, je suis son repère quand elle va pas bien, quand elle a besoin d'être rassurée.
Nous sommes la fondation sur laquelle nos enfants peuvent s'appuyer pour grandir sereinement et ensuite se détacher de nous. Si la base n'est pas stable, ce qui ce construit derrière risque d'être bancal.

 

[Nacrila]

Je ne pense pas être autiste. Par la suite, j'ai Changé, voyagé. J'ai croisé du monde et j'ai fait de gros efforts sociaux.

Par ex là j'organise mon anniversaire en grand. J'invite du monde, je fais faire des activités. Vous dire que j'aime çà ce serait mentir. Je remue pour être plus sociable.

Disons que je me force parce que j'ai peur que mes enfants soient aussi renfermé que moi.

La présence des gens me fatiguent beaucoup. Mais je me dis que je crée du lien et un bon moment. Je ne vais pas cacher je n'aime pas jouer avec les autres. Je sur joue beaucoup d'où ma fatigue.

Bigirlmary: j'aimerai sentir ce besoin de ma mère. Intéressant. As tu des enfants en mal de maman qui ont des troubles ?

 

[Vio59]

@bleunwenn en lisant ton premier message, j'ai pense exactement comme @LaVosgienne
tu peux lire des temoignages sur le site papillonsbleuszebres, voir si ca te parle...
Mais les chercheurs sont en train de realiser qu'il existe autant d'autistes masculins que feminins, et que si les femmes sont moins diagnostiquees, c'est qu'elles font beaucoup d'effort pour s'adapter, et que ca passe du coup inapercu... Je suis en train de faire le cheminement (et je retrouve partiellement ma fille dans ton temoignage de toi petite, en tout cas le refus de parler a un psy...)

 

[Nacrila]

@bleunwenn en lisant ton premier message, j'ai pense exactement comme @LaVosgienne
tu peux lire des temoignages sur le site papillonsbleuszebres, voir si ca te parle...
Mais les chercheurs sont en train de realiser qu'il existe autant d'autistes masculins que feminins, et que si les femmes sont moins diagnostiquees, c'est qu'elles font beaucoup d'effort pour s'adapter, et que ca passe du coup inapercu... Je suis en train de faire le cheminement (et je retrouve partiellement ma fille dans ton temoignage de toi petite, en tout cas le refus de parler a un psy...)

Je...c'est vrai que c'est ressemblant...

Enfin, à la base je voulais voir l'impact du lien mère enfant, avant après avec en plus l'allaitement dedans.

Si je suis autiste asperger, je m'en sors pas trop mal alors! lol

 

[Vio59]

pour le lien mere-enfant, tu peux regarder les theories sur l'attachement. qui disent en gros qu'un enfant se developpera au mieux s'il a un attachement secure avec un proche qui s'occupe de lui (donc peu importe que ce soit le pere, la mere, un grand-parent, tant que cette personne passe suffisamment de temps avec lui)

 

[Caribouc]

@bleunwenn Ca va peut-être te sembler à côté de la plaque mais ce que tu décris ressemble au syndrome du jumeau perdu. Si tu étais dans une grossesse gémellaire au début et que le 2e bébé soit parti après quelques semaines, cela peut laisser un sentiment tel que tu décris : une impression de grand vide, une profonde solitude, une difficulté à créer du lien ou à faire confiance... L'air de rien, cela concerne près d'une grossesse sur 10

Ce sont des gens qui, souvent, vont avoir tendance à stocker ou acheter en double (ou triple, comme moi ).

Je te conseille la lecture de ce bouquin si le sujet t'intéresse : Le Syndrome du jumeau perdu et si cela te parle, cela se traite très bien avec une technique énergétique (kinésio, énergéticien, massage métamorphique etc.).

 

[Caribouc]

Ah c'est vrai que ça peut aussi faire penser à un trouble de type Asperger. Tu as des pistes à creuser

Quoi qu'il en soit, tu n'en fais pas pâtir tes enfants. Et encore moins avec les efforts de fou que tu fais pour créer des liens et occupations

 

[Éole]

Je rejoins @cerise et @LaVosgienne pour le côté asperger.
Pour le lien mère enfant je te conseille de regarder du côté de la figure d'attachement et le côté secure. Si tu en as pas eu j'imagine que cela a des répercussions.
@Caribouc je ne connaissais pas.merci pour l'info....

 

[Caribouc]

Ca me semble possible et cohérent.

Si on perd un jumeau très tôt, vers 4 ou 6 semaines, l'enfant qui reste peut en nourrir une colère et rancoeur envers la mère... s'il juge qu'elle est en faute. Et ça impacte fortement le lien d'attachement dont vous parlez.
(je tilte en vous écrivant que ma colère envers ma mère s'est arrêtée quand j'ai "travaillé" sur la perte de mes jumeaux )

Ce n'est pas un mythe ou je ne sais quoi. Une équipe belge a suivi des mamans de manière très précoce avec des échos régulières. Elle recense une grossesse sur 10 qui est gémellaire ou plus... et a la naissance, les stats sont à 1 grossesse sur 100. Autant dire qu'il y a du "déchet".

 

[cerise]

Je rejoins @cerise et @LaVosgienne pour le côté asperger.

Euh c'était pas moi

 

[Éole]

Euh c'était pas moi

Pardon. Peut être que tu penses ça et que.
Bon je m'enfonce...

 

[LaVosgienne]

Pour ce qui est du côté social, je suis prof d'anglais, j'ai une vie sociale, mais je me force ou je tiens un rôle bien souvent pour y parvenir. Asperger peut être très discret une fois qu'on a compris comment faire avec

 

[cerise]

Pardon. Peut être que tu penses ça et que.
Bon je m'enfonce...

T'inquiète, ça m'est déjà arrivé de me tromper de personne à citer
Là je ne connais pas assez le sujet pour me prononcer.

 

[bad mom]

Les asperger ont beaucoup de mal à accepter leur différence

Et c'est pas parce qu'on est autiste qu'on finit "mal" @bleunwenn

 

[BigGirlMary]

j'aimerai sentir ce besoin de ma mère. Intéressant. As tu des enfants en mal de maman qui ont des troubles ?

Et bien je connais le cas d'une maman présente physiquement mais qui apparemment a vécu des choses terribles dans son pays d'origine et qui ne sait pas comment être en lien avec ses enfants, comme absente psychiquement, comme si c'était mécanique sa relation à ses enfants et ce n'est pas qu'il n'y a pas d'amour mais en tout cas les petits ne le reçoivent pas. Ce sont des enfants très agités, qui cherchent constamment la relation à l'autre mais souvent ça passe par la violence (puisque c'est très efficace pour se faire remarquer...), incapable de jouer, cherchent tout le temps l'interdit et les limites, beaucoup de pleurs de frustration/colère/tristesse surtout quand un adulte quitte la pièce même si un autre adulte reste avec lui et s'en occupe. Grosse insécurité émotionnelle!

 

[Tatian@]

@bleunwenn , ce que l'on sait avec certitude, c'est que l'allaitement facilite le maternage. Lorsqu'on allaite, on est baignée d'ocytocine, l'hormone du bien être, de l'amour, de l'attachement. Il est donc plus simple d'avoir un lien d'attachement avec son bébé lorsqu'on allaite. Sais tu si tu as été allaitée? (et combien de temps)
On sait aussi que une mère qui n'a pas été maternée aura plus de mal à être elle même maternante car les zones de son cerveau qui sont activées lors des contacts affectueux ne se sont pas suffisamment développés.

 

[Liliju&Co]

En formation (il y a longtemps hein, les IUFM existaient encore…), on nous avait dit que lorsqu'il y a avait un problème de lien avec la mère, ça s'exprimait différemment selon si c'était un garçon ou une fille: les garçons présentaient plus souvent un trouble du comportement, et les filles enfouissaient jusqu'à l'adolescence où elles faisaient plutôt de l'anorexie… Avec l'expérience je trouve que c'est assez caricatural, mais ce qui est sûr c'est que les enfants sans repère émotionnel, sans figure d'attachement stable, ont tous des problèmes de comportement/violence/tolérance à la frustration/troubles d'attention, mais que c'est effectivement plus visible chez les garçons. J'ai des élèves filles avec de gros problèmes de ce type aussi, mais en tissant une bonne relation affective avec elles on arrive plus facilement à les faire travailler/avoir une relation avec les autres.

Personnellement, j'ai été séparée de ma mère à l'âge de 3 ans. Nous avons gardé des contacts mais éloignés. Je n'en ai jamais souffert: d'aussi loin que je me souvienne, j'ai eu l'impression qu'elle était "toxique", je la fuyais lorsque je la voyais et me sentais mal à l'aise lors de ses marques d'affection.
J'ai bénéficié d'énormément d'affection de la part de ma grand-mère paternelle -qui m'a élevée- et je n'ai jamais eu la sensation d'un manque affectif.

Par contre ton témoignage me parle et je me retrouve dans ce sentiment de solitude, j'ai toujours eu beaucoup de mal à faire des liens avec les gens également, et encore plus à conserver des liens pourtant durement tissés.
Je ne sais pas si la situation avec ma maman est la cause de tout ça, j'ai toujours pensé que j'étais simplement une "handicapée des autres" (les autres étant extérieurs à la famille), jusqu'à ce que je devienne maman. C'est là que je me suis affirmée, que j'ai pris confiance en moi.
Bon, sauf devant la grille de l'école, là je redeviens la petite fille perdue dans la cour d'école et je préfère maintenant rester dans ma voiture et attendre le dernier moment pour aller chercher les enfants, quand tout le monde s'en va

 

[Emilie0210]

Ça ne me dérange pas de parler de ma relation avec ma mere ça peut être intéressant de savoir comment d'autres personnes interprete cela.
Ma mère était très autoritaire, parce qu'elle nous avait mis au monde on lui devait respect obéissance et elle seule avait raison. Elle n'a pas vraiment eu de tendresse, d'affection, de compassion, de respect, de patience avec nous et étant la seule fille sur 5 enfants elle m'en demandait toujours plus a moi..
Tous ça + le divorce de mes parents a fait que j'étais beaucoup plus proche de mon père qui était tout l'inverse d'elle
Aujourd'hui j'ai coupé tout lien avec elle il y a quelques années et je ne m'en porte que mieux. Même aujourd'hui je suis toujours en colère contre elle, je la déteste vraiment.
Tout ce que j'espère maintenant c'est de ne pas reproduire le même schéma que ma mère et je dois avouer que c'est quelque chose qui m'angoisse souvent vis a vis de ma fille...
Ah et ma mère m'a allaité 9 mois