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Allaitement et anemie ferriprive

somewhere

Colostrum
Bonjour,

Je souhaitais savoir si l'anémie ferriprive récidivante (après traitement de 3 mois, débuté à 4 mois) d'un bébé RGO allaité au sein (8 mois aujourd'hui) pouvait être causée par une ferritine un peu limite (15) de sa maman (sans anémie).
A l'inverse, les carences de la maman peuvent-elles s'expliquer par l'allaitement ?
Existe-t-il d'autres causes à l'anémie d'un bébé RGO qu'une carence d'apports ?

Merci de m'avoir lue !
 

Annaëlle

Hyperlactation
Bonjour,

J'ai moi même été très anémiée après mon accouchement et je me demandais si cela pouvait avoir des répercussions sur le taux de fer de mon bb. Voilà la réponse de Myriam, modératrice du forum:

"En principe, à moins que la maman ne soit sévèrement anémiée, le taux des minéraux est régulé : Spécial Etudes n°10 – 2002, p. 8.

Fer et cuivre du lait humain
Iron and copper in human milk. JG Dorea. Nutrition 2000*; 16(3)*: 209-20. Mots-clés*: lait humain, fer, cuivre.
Les taux lactés de cuivre et de zinc présentent d’importantes variations individuelles. L’auteur fait le point sur les études publiées ces 50 dernières années (174 référérences) sur les taux lactés de ces minéraux, effectuées chez des mères ayant accouché à terme ou d’un enfant prématuré, prenant ou non des suppléments minéraux, vivant dans divers pays, en bonne santé ou souffrant de maladies pouvant avoir un impact sur leur statut pour ces minéraux. Ces études font état de taux lactés moyens de fer de 0,47 mg/l, et de 0,32 mg/l pour le cuivre. Le taux lacté de ces deux métaux décroît pendant la lactation. Le rapport fer / zinc varie suivant les études de 0,25 à 6,29 (moyenne*: 1,18).
L’impact de diverses variables sur ces taux a été étudié*: la nutrition maternelle, l’état des réserves en fer et en cuivre, le moment de la lactation, l’âge de la mère, la durée de la grossesse, l’alimentation maternelle, la prise de suppléments minéraux, l’existence de pathologies infectieuses, le tabagisme, l’utilisation de contraceptifs hormonaux… Aucun de ces facteurs n’avait d’impact significatif sur le taux lacté de fer ou de cuivre. Même des cas extrêmes de carence ou de surcharge (chélation, maladie de Wilson…) n’avaient pas d’impact mesurable sur le transfert de ces deux métaux dans le lait.
Aucune donnée ne permet de croire qu’il existe un quelconque intérêt à supplémenter en fer ou en cuivre un enfant allaité né à terme et en bonne santé*: le taux lacté de ces deux minéraux est génétiquement défini, strictement régulé, et il est suffisant pour couvrir les besoins de l’enfant, au moins pendant les 6 premiers mois.
Il y a des études qui montrent que l'enfant en carence de fer (et même anémié) assimilait davantage le fer présent dans le lait maternel : Spécial Etudes n°12 - 2004 p.10.

Facteurs influençant l’absorption du fer chez les enfants allaités
Iron absorption in breast-fed infants*: effects of age, iron sta*tus, iron supplements, and complementary foods. M Domellof, B Lonnerdal, SA Abrams, O Hernell. Am J Clin Nutr 2002*; 76(1)*: 198-204. Mots-clés*: allaitement, fer, alimentation infantile.
Les suppléments de fer sont souvent recommandés chez les en*fants allaités à partir de 4 à 6 mois, mais on sait peu de choses sur les facteurs influençant l’absorption du fer à partir du lait humain et des suppléments. Le but de cette étude suédoise était d’évaluer l’impact de l’âge, du statut pour le fer et des apports en fer sur l’absorption du fer chez des enfants allaités nés à terme et en bonne santé.
25 enfants ont été enrôlés. Les mères souhaitaient allaiter ex*clusivement pendant les 6 premiers mois, et poursuivre l’allaitement jusqu’à au moins 9 mois. Ils ont été répartis par tirage au sort pour recevoir soit un supplément de fer (1 mg/kg/jour) entre 4 et 9 mois, soit un placebo entre 4 et 6 mois puis un supplément de fer entre 6 et 9 mois, ou soit un placebo entre 4 et 9 mois. L’absorption du fer a été évaluée par le don à l’enfant de Fe58 donné dans du lait maternel à 6 et 9 mois. Des échantillons de sang ont été prélevés à 4, 6 et 9 mois pour évaluation du statut pour le fer. Un bilan sur l’alimentation reçue par l’enfant a été effectué à 9 mois.
A 6 mois, l’absorption du fer à partir du lait maternel était rela*tivement basse (16,4 ± 11,4%). Il n’existait aucune différence significative en la matière entre les enfants qui recevaient le sup*plément et ceux qui recevaient le pla*cebo. A 9 mois, l’absorption du fer à partir du lait maternel restait basse chez les enfants qui recevaient le supplément de fer (16,9 ± 9,3%), mais elle avait aug*menté chez les enfants qui recevaient le placebo (36,7 ± 18,9%).
A 6 mois, il n’y avait aucune différence entre les groupes quant à la quantité de fer absorbée à partir de la dose de Fe58 donnée pour le test. A 9 mois, les enfants non supplémentés absorbaient un pourcentage significativement plus élevé de ce Fe58 (19,8  6,4%) que les enfants supplémentés (6,6  3,7%). A 6 et 9 mois, les enfants supplé*mentés avaient des taux significativement plus élevés de ferritine sérique que les enfants non supplémentés. De façon inattendue, l’absorption du fer à 9 mois n’était pas corrélée avec le statut de l’enfant pour le fer (taux d’hémoglobine, taux de ferrintine sérique…), mais elle était significativement corrélée aux apports en fer, supplé*ment de fer inclus. A 9 mois, on constatait une corrél*ation inverse entre les suppléments de fer et le taux d’absorption du fer, que ce soit celui apporté par les suppléments ou par le lait maternel, tandis que l’impact du fer apporté par les aliments solides consommés par l’enfant n’était pas significatif.
Entre 6 et 9 mois, on constatait des modifications dans la régu*lation de l’absorption du fer, qui permettaient à l’enfant de s’adapter à des apports faibles en fer en augmentant ses capacités d’assimilation, et d’éviter ainsi d’éviter une carence en fer en dépit d’apports faibles entre 6 et 9 mois. Aucun enfant n’a présenté de signe biologi*que de carence en fer. Les auteurs concluent que l’allaitement, avec introduction d’aliments riches en fer à partir de 6 mois, permet à l’enfant de recevoir suffisamment de fer, tout au moins pendant les 9 premiers mois et dans une population à faible risque d’anémie.
Un des facteurs établis d'anémie chez les nourrissons est le clampage précoce du cordon à la naissance : Les Dossiers de l’Allaitement n°72, Juillet – Août – Septembre 2007, p.10 :

Ne pas couper trop vite le cordon
Effect of timing of umbilical cord clamping on iron status in Mexican infants : a randomised controlled trial. Chaparro CM et al. Lancet 2006 ; 367 : 1997-2004.
Le fait de ne pas couper le cordon immédiatement à la naissance pourrait augmenter les réserves en fer de l’enfant, et donc son taux d’hémoglobine. Les auteurs ont évalué l’impact d’un délai de 2 mn entre la naissance et le clampage du cordon chez des bébés nés à terme et en bonne santé, sur le plan de leur statut hématologique à 6 mois.
476 mères ont été incluses. Elles ont accouché dans un grand service obstétrical de Mexico, et elles ont été réparties par tirage au sort en 2 groupes : clampage précoce du cordon (environ 10 secondes après la naissance de l’enfant) ou clampage tardif (environ 2 mn après la naissance). Les enfants ont été revus à 6 mois pour évaluation de leur statut hématologique.
358 enfants ont pu être revus à 6 mois. A cet âge, les enfants du groupe clampage tardif avaient une VGM significativement plus élevée que les enfants du groupe clampage précoce (81 contre 79,5 fl), un taux plus élevé de ferritine (50,7 contre 34,4 μg/l) et un taux total de fer plus élevé. L’impact positif du clampage tardif était le plus visible chez les enfants nés de mères ayant un taux bas de ferritine à la naissance, chez les enfants allaités ne recevant pas de suppléments de fer, et chez les enfants nés avec un poids compris entre 2500 et 3000 g. Retarder le clampage du cordon pendant 2 mn augmentait de 27 à 47 g les réserves en fer chez les enfants de 6 mois.
Les auteurs concluent qu’attendre 2 mn pour clamper le cordon peut abaisser le risque de carence en fer chez les enfants pendant les 6 premiers mois."

J'espère que cela pourra t'aider!
 

somewhere

Colostrum
Bonsoir !

Oui, merci beaucoup, vraiment votre réponse m'aide beaucoup. Je suis rassurée quant aux apports en fer de mon lait. Il ne me reste plus qu'à convaincre notre médecin de chercher ailleurs la cause de l'anémie de mon fils qui est affecté d'un RGO acide.
 

Annaëlle

Hyperlactation
Je suis contente d'avoir pu vous aider! N'hésitez pas à reposer votre question sur le forum en cernant sur le RGO par exemple, vous aurez peut-être des réponses plus précises que la mienne.
 
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